Personnes âgées - L'Essonne pose la première pierre de sa maison de retraite low cost

Le 22 février, Jérôme Guedj, le président du conseil général de l'Essonne, et Michèle Delaunay, la ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie, ont posé la première pierre de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Courcouronnes - à proximité d'Evry. Celui-ci aura pour particularité de proposer les prix d'hébergement les plus bas de l'Ile-de-France. La date de cette cérémonie n'est peut-être pas fortuite, puisqu'elle intervient moins d'un mois après les annonces du chef de l'Etat et de Michèle Delaunay sur le coût excessif des Ehpad et sur l'idée d'un encadrement de leurs loyers (voir nos articles ci-contre du 28 janvier et du 4 février 2013). Pour être complet, on précisera d'ailleurs qu'un autre chantier était déjà lancé - et beaucoup plus avancé - avant cette pose de première pierre. Un autre Ehpad, également géré par le département de l'Essonne et répondant aux mêmes objectifs, doit en effet entrer en service, au mois de mai, sur la commune de Morangis.
L'Essonne n'avait en tout cas pas attendu les propos présidentiels pour lancer son projet de maisons de retraite "low cost". Celui-ci remonte au début de 2010 (voir notre article ci-contre du 8 février 2010). Sa maturation - avant même d'engager les premiers travaux - a donc pris près de trois ans. Ce délai s'explique par la complexité de l'équation. Face à un certain nombre de coûts difficilement compressibles - et notamment les dépenses de personnel -, la réponse est passée par la création, en 2011, d'un "établissement public départemental autonome de gestion de maisons de retraite médicalisées". Celui-ci prendra en charge l'ensemble des projets, depuis l'acquisition du foncier jusqu'à la gestion des établissements, en passant par leur construction. Les économies indispensables à la baisse du loyer seront notamment obtenues par la mutualisation d'un certain nombre de dépenses, notamment hôtelières et de gestion.
Outre ceux de Morangis et de Courcouronnes, un troisième Ehpad, implanté aux Ulis, est par ailleurs déjà "dans les tuyaux". Ces trois structures offriront une capacité totale de 283 places. A terme, le programme lancé par l'Essonne devrait porter sur environ 1.000 places supplémentaires, au rythme d'une structure par an.
Les établissements inclus dans ce programme devraient afficher un prix de journée d'hébergement de 60,89 euros, soit 1.827 euros par mois. Ce coût mensuel est très proche du coût moyen d'un Ehpad en France révélé par la dernière enquête de KPMG, soit 1.857 euros (voir notre article ci-contre du 8 février 2013). En revanche, il est inférieur de plus de 600 euros au coût moyen des Ehpad en Ile-de-France, qui est de 2.442 euros. Le prix de ces maisons de retraite sera même inférieur de quelques centimes à celui des établissements aujourd'hui les moins chers d'Ile-de-France (60,89 euros contre 61,45 euros). Fort de cette initiative, le président du conseil général de l'Essonne entend bien "faire fructifier l'expérience du département sur ces questions dans le cadre de la réforme de l'autonomie engagée par le département".