French Tech - Les villes intelligentes seront les vedettes du CES de Las Vegas en 2018
Dans son édition de 2017, en janvier dernier, le Consumer Electronic Show (CES) avait attiré de nombreux conseils régionaux français, venus promouvoir les start-up de leurs réseaux French Tech locaux. Le CES de Las Vegas est en effet la première vitrine de l'innovation numérique au niveau global, et les entrepreneurs français, tout comme les figures politiques, y affluent en nombre. La Consumer Technology Association, l'organisme qui organise le salon, a annoncé vouloir mettre le sujet de la ville intelligente au cœur de l'édition 2018.
Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, ÎIe-de-France, Normandie, Occitanie, Paca et Corse ; elles étaient sept régions, en janvier 2017, à faire le déplacement dans le Nevada pour accompagner des start-up locales au Consumer Electronic Show. Par exemple, l'île de Beauté, via son agence de développement économique (Adec) et son programme Cors'export, avait emmené 5 start-up insulaires à Las Vegas, avec l'appui de BusinessFrance.
Des collectivités locales convoitées
Le rendez-vous de Las Vegas pourrait, l'année prochaine, devenir encore plus stratégique pour les collectivités. Gary Shapiro, directeur de l'organisation, a en effet annoncé qu'un espace spécifique serait réservé aux enjeux de la ville intelligente lors de la prochaine édition du salon. "Le CES représente la scène idéale pour les urbanistes et les décisionnaires afin d'explorer ces technologies révolutionnaires, grâce à la présence de nombreux acteurs technologiques et industriels", avance-t-il. En effet, le salon essaye de mieux attirer le public institutionnel, pour ne concerner plus seulement les grandes entreprises, mais aussi les autorités locales. Les cibles prioritaires pour le CES : les villes américaines mais aussi chinoises. Ce nouvel axe de développement du salon atteste que, dans le monde de l'innovation et du numérique, les collectivités locales constituent des donneurs d'ordre de plus en plus convoités.
Le citoyen, au centre du salon ?
Le CES sera-t-il pour autant en mesure d'apporter un regard nouveau sur les enjeux de la ville intelligente ? Les protagonistes sont déjà connus : il s'agit des grandes entreprises telles que IBM, Cisco ou encore Toshiba, qui proposent un accompagnement intégré aux villes pour leur transformation numérique. Pour autant, via des ateliers et des conférences, le CES pourrait permettre d'aborder le sujet sous un nouvel angle. "Les premiers projets de smart city se sont beaucoup basés sur l'infrastructure et les solutions technologiques", note Sébastien Côte, consultant pour les collectivités et coach pour des start-up en partance vers Las Vegas. "Le CES est un salon destiné aux solutions grand public, qui se centre donc sur les usages. Son approche permettra peut-être de ramener le débat autour des besoins réels des citoyens".
La ville intelligente suscite aussi l'attention de ce côté de l'Atlantique ; le CES accomplira, en octobre prochain, une étape européenne à Amsterdam, ville souvent reconnue pour ses projets pionniers. La transformation numérique de la ville intéresse un nombre grandissant de collectivités françaises. Une étude menée par M2OCity (filiale de Veolia) et la Gazette des Communes, attestait récemment que la moitié des 331 collectivités interrogées avait "entamé une réflexion" sur la ville intelligente, même si 21% seulement sont passées au stade opérationnel. Ces projets permettent une mutation des modes d'action au sein des structures : à 80%, ils sont décloisonnés, ne concernant pas une seule problématique métier de la collectivité.