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Commerces - Les ventes des centres commerciaux en baisse de 0,2% en 2012

Les ventes des centres commerciaux ont subi une baisse de 0,2% en 2012, un peu moins marquée qu'en 2011 (-0,5%). Pour le Conseil national des centres commerciaux (CNCC), c'est le signe d'une résistance à la résurgence de la crise, au e-commerce et à une confiance en berne des consommateurs. Le CNCC s'inquiète en revanche de la réforme à venir des règles concernant l'urbanisme commercial.

Les ventes des centres commerciaux ont une fois encore baissé en 2012, de 0,2%. C'est ce qu'a annoncé le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) mardi 15 janvier 2013. La baisse est toutefois moins importante que l'année précédente (moins 0,5%). "Cela témoigne d'une assez bonne stabilité", a signalé Jean-Michel Silberstein, délégué général du CNCC, lors de la présentation du "Bilan 2012 et perspectives 2013 pour les centres commerciaux". Une bonne résistance sur l'année, malgré la résurgence de la crise, la concurrence du e-commerce, une confiance en berne du consommateur, et l'année électorale. 
Les incertitudes liées aux élections ont en effet particulièrement plombé l'activité économique des centres commerciaux, avec un recul du chiffre d'affaires de 4,4% en avril et de 2,8% en mai. Le mois de décembre a lui aussi été marqué par une forte baisse (-3,5%) que le CNCC explique par le fait que les consommateurs ont anticipé leurs achats de Noël en novembre et ont ensuite attendu les soldes de janvier.
Encore une fois, ce sont les centres de cœur de ville qui souffrent le plus de la situation. Ils subissent une baisse de 1,3% de leur chiffre d'affaires. La baisse des surfaces spécialisées, parmi ces centres, est encore plus forte : -3,8%. 
Côté fréquentation, on assiste également à une baisse, avec trois mois positifs seulement (0,6% en février, 0,7% en juillet et 0,4% en novembre).

"Rien de neuf"

Au-delà de ces chiffres, le CNCC a précisé à Localtis ses inquiétudes en matière de règles du jeu sur l'urbanisme commercial. "Il n'y a rien de neuf dans ce domaine, nous restons vigilants et prudents car nous subissons la pression des élus qui veulent appliquer ce qui a été voté au Sénat", explique ainsi Eric Ranjard, président du CNCC. La proposition de loi de Michel Pirron et de Patrick Ollier a été enterrée après avoir été votée en première lecture à l'Assemblée nationale en juin 2010, et la même année en décembre, au Sénat. Mais les maires souhaitent appliquer son contenu, à savoir l'instauration de règles de localisation préférentielle des implantations commerciales, et surtout d'un système de quotas, réglementant les surfaces commerciales susceptibles d'être autorisées hors des centralités urbaines, sur la base d'une typologie d'activités. 
"Ce texte n'a pourtant pas d'existence, il a été voté par le Sénat, mais il n'a pas la faveur du gouvernement", précise Eric Ranjard. Le président du CNCC montre aussi du doigt des documents d'aménagement commercial (DAC) élaborés par les maires très contraignants.

Une concertation tout au long du mois de janvier

Ces documents ont été définis par la loi de modernisation de l'économie (LME) du 4 août 2008 mais "faute de précisions sur leur contenu, chaque maire fait à sa façon", explique-t-on au CNCC. Dans son programme, François Hollande n'a pas prévu de révolution en matière d'urbanisme commercial. Le sujet sera pourtant sûrement abordé lors de la concertation lancée en décembre 2012 par Cécile Duflot, ministre du Logement et de l'Egalité des territoires. Cette concertation réunissant les professionnels concernés se tiendra tout au long du mois de janvier pour aboutir à un projet de loi-cadre sur le logement et l'urbanisme. Ce projet sera présenté en Conseil des ministres à la fin du premier semestre 2013 pour une adoption par le Parlement à l'automne. Dans un communiqué publié le 17 décembre à l'occasion du lancement de la concertation, le ministère du Logement avait donné quelques précisions quant au contenu du projet de loi. Quatre grandes thématiques devraient être traitées : les mesures visant à encourager et à renforcer les politiques foncières, les modalités d'une meilleure prise en compte des enjeux de la transition écologique, le problème des recours abusifs, et des propositions de réforme de la planification stratégique et de clarification dans la hiérarchie des normes. Dans ce dernier domaine, "l'objectif est de remplacer le millefeuille des schémas existants par un document régional intégrateur de planification", détaille le ministère dans son communiqué, précisant qu' "il s'agit également d'améliorer le rôle de cohérence du schéma de cohérence territoriale (Scot) à l'échelle, plus petite, des bassins de vie".