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Environnement - Les personnels des parcs nationaux en grève alertent la ministre de l'Ecologie

Les agents des parcs nationaux étaient en grève ce 15 novembre pour alerter leur ministre de tutelle, Delphine Batho, notamment sur leur manque de moyens.  Le mouvement, qui concerne quelque 850 agents, touche les dix parcs nationaux (Calanques, Cévennes, Ecrins, Guadeloupe, Guyane, Mercantour, Port-Cros, Pyrénées, Réunion, Vanoise), mais se cristallise autour de celui des Cévennes, où quelque 70 personnes selon les syndicats (50 selon la police) ont manifesté dans la matinée à Florac. Selon Anthony Turpaud, responsable du SNE-FSU, syndicat majoritaire à l'origine de l'appel à la grève, le directeur du parc des Cévennes "veut diminuer de moitié les effectifs des agents [fonctionnaires] et les remplacer par des contractuels ce qui engendrera une augmentation de la précarité". "Ce qu'on craint, c'est que la protection du coeur du parc diminue petit à petit du fait d'un désengagement progressif de l'Etat et que cet exemple se propage aux autres parcs nationaux qui sont aussi dans une période de réorganisation", a-t-il indiqué à l'AFP.
Le mouvement dans les parcs est notamment lié à la réforme de 2006, qui visait à associer davantage les communes proches à la gestion des parcs. Selon les syndicalistes, elle a entraîné  une augmentation des missions conjuguée à une baisse des moyens. Depuis 2010, les parcs ont ainsi perdu 7% de leurs personnels, et plus de 10% des personnels auront disparu en 2015, affirme le SNE-FSU.
Interrogée sur France info, la ministre de l'Ecologie Delphine Batho a assuré que l'Etat était "très fortement attaché" aux parcs nationaux. "Il n'est pas question qu'il se désengage. On voit bien qu'il y avait une bonne intention dans la réforme de 2006 qui aujourd'hui pose des difficultés, génère des tensions. Ce n'était pas le but, donc il faut procéder à une évaluation complète pour apporter les bonnes réponses", a-t-elle indiqué.
Les représentants du personnel espèrent obtenir un rendez-vous au ministère dans les prochains jours pour faire part de leurs revendications, a indiqué Etienne Farand, secrétaire national de la branche "Espaces protégés" du SNE-FSU. Pour le syndicaliste, "il y a une dérive dans tous les parcs nationaux depuis la réforme de 2006" qui a abouti à ce que les élus soient "majoritaires dans les conseils d'administration des parcs". "Ils tiennent de moins en moins compte des revendications et des impératifs au profit de leurs intérêts", estime-t-il, évoquant une "baisse des enveloppes de 7% pour les parcs". "Les personnels se posent vraiment des questions sur leur avenir", a renchéri Anthony Turpaud, pour qui "la situation se dégrade avec la négociation des chartes avec les communes" qui parfois se font "au détriment de la protection de la nature".