Emploi des jeunes - Les nouveaux contrats d'autonomie vont cibler quinze départements
En juillet 2011, le gouvernement décidait de prolonger les contrats d'autonomie sur l'année 2012. Ce dispositif lancé en 2008 dans le cadre du plan Espoir banlieues était initialement prévu sur quatre ans. 8.000 contrats ont été finalement ajoutés pour 2012, après 7.000 en 2011. Mais ces 15.000 places supplémentaires sont toutefois réservées à quinze départements concernés par la mise en œuvre d'avenants expérimentaux aux contrats urbains de cohésion sociale (Cucs). Ces départements (Bouches-du-Rhône, Côte-d'Or, Eure-et-Loir, Ille-et-Vilaine, Isère, Nord, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Rhône, Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-d'Oise) ont été choisis en fonction de la performance constatée et du nombre de jeunes en demande d'insertion estimé dans ces quartiers. "Ainsi, dans ces départements retenus pour la poursuite du dispositif, la proportion moyenne des jeunes en sortie positive a atteint 56% en 2010. L'objectif minimal qui est fixé cette année est porté à 60% de jeunes en sortie positive", détaille la circulaire.
Le dispositif, qui a été lancé pour aider les jeunes issus des quartiers prioritaires à trouver un emploi prévoit un accompagnement intensif et personnalisé dans la recherche d'emploi, la création d'une entreprise ou l'accès à une formation, et un suivi en entreprise, assuré pendant six mois, pour garantir la stabilisation dans l'emploi ou la formation. Une bourse mensuelle de 300 euros est également prévue. Ces contrats ont été confiés à des prestataires privés, sélectionnés par appel d'offres et rémunérés au résultat obtenu (40% du montant forfaitaire par bénéficiaire de 6.000 euros à l'entrée dans le dispositif, 35% de ce montant en cas de signature d'un contrat de travail par le jeune, et le solde si le jeune est toujours en poste six mois après son placement dans l'emploi). Au total, d'après les chiffres communiqués par les ministères, 44.000 contrats de ce type ont été signés depuis le lancement du dispositif, dont 3.000 en 2008, 17.700 en 2009, 15.300 en 2010 et 8.000 en 2011.
"Le dispositif a permis de toucher un public peu ou pas suivi"
"Les objectifs d'entrées mi-octobre 2011 ont donc été atteints", signalent les ministres dans leur courrier. Mais la vraie question est celle des sorties positives à l'issue du contrat (emploi durable, formation qualifiante, alternance ou création d'entreprise). Or, sur les 34.800 jeunes sortis du dispositif, 14.800 ont trouvé une solution, soit un taux de 42,5%, c'est moins que le taux d'insertion dans l'emploi ou la formation du Civis (contrat d'insertion dans la vie sociale) porté par les missions locales, qui était de 44% en 2010 et pourrait atteindre 50% en 2011 selon les nouveaux objectifs fixés par le gouvernement.
Parmi les jeunes qui accèdent à une sortie positive, les deux tiers accèdent à un emploi durable et un tiers à une formation qualifiante. Les sorties en alternance représentent 17% de l'ensemble du total.
Ces résultats en demi-teinte ont de quoi relancer les critiques dont le dispositif a fait l'objet depuis son lancement, notamment en raison de son coût élevé, qui avait été estimé à 14.000 euros par jeune par Chantal Brunel, députée UMP de Seine-et-Marne, ou de sa difficulté à atteindre le public visé. "Le dispositif a permis de toucher progressivement un public peu ou pas suivi par le service public de l'emploi, assure pourtant la circulaire. Ainsi sur 2010 et au niveau national, 73% des bénéficiaires se sont présentés spontanément ou ont été contactés directement par les opérateurs."
Côté organisation, la circulaire précise qu'un comité de pilotage national est créé, qui déterminera les modalités d'évaluation du dispositif, et qu'une réunion nationale de cadrage sera organisée début 2012 rassemblant l'ensemble des services concernés et les prestataires et partenaires du dispositif.