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Formation - Les grandes entreprises investissent moins dans la formation depuis 1999

Depuis 1999, les dépenses de formation professionnelle des entreprises rapportées à leur masse salariale ont baissé. C'est l'une des conclusions d'une étude de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail (Dares), publiée le 25 mars 2008 et fondée sur les résultats de l'enquête Réponse (relations professionnelles et négociations d'entreprise) 2004-2005. Le taux de participation financière est ainsi passé de 3,22% en 1999 à 2,84% en 2005, révèle l'étude, alors qu'il était resté stable entre 1993 et 1998. Premiers concernés : les grands groupes. Les établissements de plus de 1.000 salariés affirment en effet avoir diminué leur taux de participation financière à la formation trois fois plus souvent que les établissements de moins de 100 salariés. Ce sont les secteurs qui investissent habituellement le plus dans la formation qui ont réduit leur effort, et particulièrement le secteur de l'industrie de haute technologie. A l'inverse, l'effort de formation a augmenté dans les services aux particuliers, et dans les hôtels, les restaurants, les cafés. Principales explications de cette baisse : le développement de méthodes informelles de partage des connaissances. Des solutions internes moins coûteuses qui se substituent parfois aux formations classiques. Autre explication : la corrélation entre le budget formation et le chiffre d'affaires de l'entreprise. "12% des établissements dont le chiffre d'affaires a diminué entre 2002 et 2005 déclarent avoir réduit leur taux de participation financière à la formation professionnelle", explique la Dares. "C'est deux fois plus que pour l'ensemble des établissements." L'étude révèle aussi qu'il existe une demande implicite de formation des salariés qui n'est pas satisfaite. Un manque qui s'explique par plusieurs facteurs : "Manque de salariés disponibles pour organiser des formations en interne, absence d'offre adaptée sur le marché, coût de formation perçu par l'employeur comme supérieur au bénéfice escompté", et manque de contacts entre les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) et les salariés.

Emilie Zapalski