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Déchets ménagers - Les filières de l'organique prennent forme

Nancy accueille jusqu'au 5 février les deuxièmes Rencontres nationales de l'organique. Près de 400 congressistes y participent, pour l'essentiel des cadres et techniciens de collectivités. Ciblées sur le traitement biologique des déchets, ces rencontres déclinent un salon professionnel, deux plénières, deux tables rondes et quatre ateliers techniques. Spécificité de l'édition 2009 : l'une des tables rondes était ouverte au grand public pour qu'il puisse s'adresser aux intervenants. En amont de la manifestation, deux visites de sites ont été organisées.
Filière généralement considérée comme minoritaire car absorbant moins de 10% des flux traités, le compostage n'en est pas moins pratiqué sur 900 sites et plateformes dédiées en France, selon un audit de l'Ademe. Plus de 200 projets de sites ont été recensés, dont une dizaine en passe de démarrer. "Cette filière se développe et, par rapport à la première édition des rencontres, de nouveaux objectifs ont émergé grâce au Grenelle de l'environnement, qui fait du traitement des déchets organiques une priorité", indique Maryse Charpin, responsable communication à la communauté urbaine du Grand Nancy. En effet, d'ici 2012, 35% des déchets ménagers et assimilés devront être orientés vers le recyclage matière ou organique. Mais le Grenelle n'est pas le seul à fixer un cap. En décembre dernier, la Commission européenne a présenté un livre vert sur la gestion des biodéchets. Et quelques mois plus tôt, un arrêté a renforcé l'encadrement en France des nouveaux sites et imposé aux sites existants une mise aux normes d'ici trois ans.
Ces rencontres sont l'occasion de soulever les enjeux propres à ces filières, sans omettre d'en pointer les difficultés, qu'elles soient d'ordre réglementaire (problème de classement vis-à-vis de la nomenclature ICPE, selon qu'on considère qu'une plate-forme génère un produit ou un déchet) ou technique (nuisances olfactives des sites engendrant une recrudescence de plaintes). "La qualité du compost produit est aussi déterminante", ajoute Maryse Charpin. Pour preuve, des associations telles que Rhône-Alpes qualité compost oeuvrent dans ce sens, en vue de promouvoir une filière compost de qualité. La région Rhône-Alpes l'appuie dans ce sens. Autre exemple en Paca, où la région soutient également la filière. Quant à la communauté d'agglomération du Pays de Lorient, dont l'un des ingénieurs intervient durant ces rencontres, elle va plus loin et commercialise auprès d'agriculteurs de l'agglomération un compost répondant aux exigences françaises, européennes et à celles du référentiel agriculture biologique. A l'instar de cette collectivité, une soixantaine d'autres s'impliquent et favorisent les retours d'expériences au sein du Réseau Compost Plus.

 

Morgan Boëdec / Victoires-Editions