Les entreprises, angle mort de la transition du cuivre vers la fibre

La nouvelle édition du baromètre Infranum-Covage montre qu'un quart des entreprises n'a toujours pas la fibre.  Et 48% d'entre elles se disent mal informées sur la fin du cuivre.

Les deux tiers des entreprises françaises sont aujourd'hui raccordées à la fibre selon le baromètre Infranum-Covage 2024 réalisé par l'Ifop. C'est 12% de plus que l'an passé, mais cela signifie qu'il faut encore convaincre un quart d'entre elles de sauter le pas d'ici 2030. Cette moyenne nationale cache de fortes disparités avec : 
- 82% en Île-de-France (+3 points/2023), 
- 76% dans les communes urbaines hors IDF (+12 points) 
- 60% dans les communes rurales (+16 points). 
L'enjeu de cette migration est d'autant plus important que la fin du cuivre se concrétise dans les communes des lots 1 (2025) et 2 (2026) et que la plupart des entreprises ne peuvent se permettre une coupure de réseau. Seulement 20% des répondants affirment en effet pouvoir continuer leur activité sans impact en cas de coupure réseau.

Un tiers de récalcitrantes parmi les non raccordées

Parmi les non raccordées, 35% ne souhaitent pas basculer volontairement vers la fibre. Les motifs de réticence évoqués sont par ordre décroissant : 
- le coût, cité par 30% des structures interrogées (en baisse toutefois de 28 points par rapport à 2023), 
- l'incertitude sur l'éligibilité (23%, -10 points), 
- le manque de confiance envers les opérateurs (19%, -5 points),
- la crainte d'une rupture de service (9%, -2 points). 
Par ailleurs on compte toujours 20% de répondants pour estimer que les offres fibre des opérateurs commerciaux ne sont pas "adaptées" à leurs besoins. Les 2/3 des non raccordées envisagent cependant de passer à la fibre d'ici "moins d'un an".

Communiquer sur la fin du cuivre

L'étude souligne une fois de plus l'urgence d'une communication neutre sur la fin du cuivre, affranchie des opérateurs commerciaux, car 48% des entreprises s'estiment "mal informées". Cette communication doit cibler en premier lieu les 40.000 entreprises concernées par la fermeture du cuivre en janvier 2025 (lot 1) et du lot 2, qui compte plus de 800 communes (900.000 locaux) où le signal s'arrêtera en janvier 2026.

Philippe Le Grand, président Infranum voit dans la migration vers la fibre "une opportunité" pour accélérer la transformation numérique du tissu économique. Car il relève une situation française paradoxale : "pays parmi les plus fibrés d'Europe, elle est seulement 20ème au classement DESI concernant l'intégration des usages numériques dans les activités des entreprises". Accès au cloud, à l'IA, sécurisation des données… la fibre représente une opportunité de transformation et peut aussi contribuer à diminuer l'empreinte carbone des entreprises, avec une technologie 4 fois moins énergivore que le cuivre.

Ilham Djehaïch-Mezouar élue présidente d'Infranum

Philippe Le Grand a décidé de ne pas se représenter à la tête du conseil d'administration de la fédération des industriels du numérique. Il cède sa place à Ilham Djehaïch-Mezouar directrice Générale Altitude Infra THD. Philippe Le Grand va poursuivre le développement du groupe Téleos tout en restant vice-président d'Infranum. Sur LinkedIn, la nouvelle présidente a affiché le souhait de faire d'Infranum "l’interlocuteur incontournable des enjeux numériques", de "construire une fédération représentative", "d'intégrer pleinement les enjeux de la responsabilité sociale et environnementale" et de promouvoir "la parité" dans le secteur.