Les dépenses d'éducation toujours à la hausse
Après avoir marqué le pas durant la crise sanitaire, les dépenses d'éducation en France sont orientées à la hausse pour la deuxième année consécutive. La dernière note de la Depp confirme cette évolution et précise que l'engagement des collectivités territoriales a crû de 900 millions d'euros sur un an.
La dépense intérieure d'éducation a de nouveau enregistré une croissance soutenue en France en 2022, c'est ce qui ressort d'une note d'information de la Depp (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l'Éducation nationale) publiée le 20 octobre 2023.
En 2022, la France a consacré 180,1 milliards d'euros à son système éducatif, soit une hausse de 8,3 milliards d'euros par rapport à 2021 (+4,9%). La Depp précise toutefois qu'en euros constants, et pour tenir compte de l'inflation importante depuis début 2022, l'augmentation des dépenses d'éducation s'établit à 3,3 milliards (+1,9% sur un an). Quant au poids de ces dépenses dans le PIB, il demeure à 6,8%.
L'État franchit la barre des 100 milliards
L'État reste le premier financeur de l'éducation et franchit pour la première fois la barre symbolique des 100 milliards d'euros (100,32 milliards), contre 99,78 milliards en 2021. Pourtant, avec 55,7% du total, la part relative de l'État dans la dépense totale apparaît de nouveau en recul : elle était de 56,4% en 2021 et de 58,6% en 2020.
L'explication de ce recul tient en deux phénomènes. D'une part, en raison de leur participation accrue au financement de l'apprentissage, les entreprises ont vu leurs dépenses d'éducation passer de 14,66 milliards d'euros en 2019 à 17,89 milliards en 2022, et représentent désormais 9,9% du total. D'autre part, après avoir vu leurs dépenses contraintes par la crise sanitaire, les ménages sont repassés au dessus de leur niveau de 2019 : leurs 14 milliards de dépenses d'éducation pèsent aujourd'hui pour 7,8% du total, contre 6,6% en 2020.
Les communes en première ligne
La participation relative des collectivités territoriales à la dépense intérieure d'éducation reste stable (22,7%). En valeur absolue, elle enregistre toutefois une hausse de 900 millions d'euros. Les collectivités ont ainsi consacré 40,94 milliards d'euros à l'éducation, contre 40,05 milliards en 2021 (+5,2% en euros courants). Elles dépassent ainsi leur niveau d'avant la crise sanitaire (40,89 milliards en 2019).
Dans le détail, la participation des collectivités est beaucoup plus importante dans le premier degré (36,6% de la dépense) que dans le second degré (20,4%) et l'enseignement supérieur (7,9%). Sans surprise, les dépenses des communes représentent la majorité des dépenses d'éducation des collectivités territoriales (53,4%), devant les régions (29,7%) et les départements (16,8%).
Numérique, énergie et personnel
Concernant les dépenses des collectivités, la Depp précise que "la poursuite des achats d'équipement numérique impacte également les dépenses d'investissement", tandis que "les dépenses de fonctionnement constituent le second poste qui augmente le plus (hausse des dépenses en énergie, électricité, chauffage, alimentation)". Les dépenses de personnel des collectivités sont également impactées "par une hausse du nombre de personnels contractuels et par les mesures de revalorisations des fonctionnaires de catégorie C (qui concernent les Atsem et les agents techniques intervenant dans les établissements scolaires)".
À propos des dépenses des communes en particulier, la Depp ajoute que leur "contribution porte sur tous les postes de dépenses, et tout particulièrement sur les dépenses d'investissement, en lien avec l'accroissement des extensions d'écoles publiques dans les zones périurbaines où s'installent de plus en plus de familles, d'une part, et avec la politique de priorité au primaire d'autre part".
Enfin, la note de la Depp nous apprend que la dépense moyenne annuelle pour un élève ou un étudiant (y compris l'apprentissage) s'établit à 9.860 euros (+1,33% en un an) et croît avec le niveau d'enseignement : 7.910 euros pour un élève du premier degré, 10.770 euros pour un élève du second degré et 12.250 euros pour un étudiant.