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Les dépenses d'éducation repartent à la hausse

Selon la Depp, la dépense intérieure d’éducation, en baisse au début de la crise sanitaire, est repartie à la hausse en 2021. La part relative des collectivités augmente plus vite que celle de l'État.

La France a connu une augmentation de sa dépense intérieure d’éducation (DIE) en 2021, selon une note récente de la Depp (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l'Éducation nationale). 168,8 milliards d’euros ont été consacrés à la DIE l'an passé, soit une hausse de 8,3 milliards d’euros par rapport à 2020. En valeur relative, l'augmentation s'élève à 5,2%, soit la plus nette depuis 1992. Toutefois, cette reprise, après une année 2020 marquée par un recul dû à la crise sanitaire, est inférieure à celle observée pour l'ensemble de l'économie française (+8,2%). Quant au poids de la DIE dans le PIB, il s'établit à 6,8% (contre 6,9% un an plus tôt). La Depp nous apprend encore que cette hausse des dépenses d’éducation "est assumée par l’ensemble des financeurs" de l'éducation en 2021, ce qui mérite d'être nuancé.

Sans surprise, l'État se trouve à la première place, avec 57,1% du total (contre 58,6% en 2020) et une dépense de 96,382 milliards d'euros (+2,5% en un an). Après une baisse notable entre 2019 et 2020 (-4,9%), les dépenses d'éducation des collectivités territoriales montrent une augmentation plus sensible encore : +7,1% en 2021, pour un total de 38,805 milliards d'euros (+2,6 milliards par rapport à 2020), soit 23% de la DIE (contre 22,6% en 2020).

La part des régions en hausse

Dans cet ensemble, on remarque que la part relative des régions s'inscrit à la hausse : elle s'établit à 7,1% de la DIE en 2021 (soit 6,8 milliards d'euros), contre 6,7% en 2020, tandis que les parts respectives des communes (12,1% de la DIE pour 12,3 milliards) et des départements (3,8% pour 3,7 milliards) restent stables. La Depp explique la hausse des dépenses des collectivités par un "mouvement général [qui] est à la reprise des dépenses de fonctionnement et de l’investissement, à destination notamment du numérique éducatif et de la rénovation énergétique du bâti scolaire".

+380 euros de dépense moyenne par élève ou étudiant 

Les autres contributeurs à la dépense intérieure d'éducation sont les entreprises (15,795 milliards d'euros, +12,4% sur un an), les ménages (12,588 milliards) – qui apportent la plus forte contribution relative à la hausse (+18,9% par rapport à 2020) et retrouvent leur niveau de contribution d'avant la crise sanitaire notamment par le financement des activités de cantine, internat et transports scolaires interrompues durant les confinements de 2020 –, et les autres administrations publiques (5,269 milliards d'euros), qui constituent les seuls contributeurs dont la part diminue (-6,2%).

On notera enfin que la dépense moyenne par élève ou étudiant s’élève à 9.360 euros en 2021 (+380 euros par rapport à 2020) et croît selon le niveau d’enseignement :
7.440 euros pour un écolier – dans le détail, on observe un surcoût pour un élève de maternelle (7.580 euros) par rapport à un élève d’élémentaire (7.370 euros) en raison de la revalorisation des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) ;
10.380 euros pour un élève du second degré – avec une différence selon qu'il s'agit d'un collégien (9.150 euros), d'un lycéen en voie générale ou technologique (11.570 euros) ou d'un lycéen en voie professionnelle (13.220 euros) ;

– 11.630 euros pour un étudiant – ici encore, on note des écarts entre un étudiant à l'université (10.270 euros) et un étudiant en classe préparatoire à une grande école (16.370 euros).