Dépenses d'éducation : bien mais peut mieux faire pour la France
Les dépenses d'éducation de la France sont supérieures à la moyenne des pays de l'OCDE, et la place du financement public y est également un peu plus importante. Toutefois, notre pays est mal placé en ce qui concerne la dépense moyenne par élève dans l'élémentaire.
© Depp et Adobe stock
La part des dépenses d'éducation rapportée au PIB est plus élevée en France que dans la moyenne des pays de l'OCDE, mais la dépense moyenne par élève dans l’enseignement élémentaire y est inférieure à la moyenne, nous apprend une note de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l'Éducation nationale intitulée "Comparaisons internationales des dépenses d’éducation en 2019" et publiée le 25 avril 2023.
En 2019, dernière année disponible pour les comparaisons internationales, les dépenses d’éducation (entendues au sens large et prenant en compte les activités liées à l’enseignement, mais aussi les services annexes tels que transport, restauration et hébergement scolaires ainsi que la recherche et développement dans l’enseignement supérieur) représentaient 5,2% du PIB en France, contre 4,9% en moyenne dans les 36 pays de l'OCDE. La Norvège (6,6% du PIB), les États-Unis et le Royaume-Uni (6% chacun) sont ceux qui consentent l'effort le plus important en faveur de l'éducation.
Si en moyenne 83% des moyens alloués aux établissements scolaires et supérieurs proviennent de financements publics, la France se positionne également au-dessus de la moyenne dans cette catégorie avec 86% de ces moyens provenant de l'État, des régions, des départements et des communes. La France se distingue également par le poids de l'État, lequel pèse pour 76% dans le financement public, contre 56% en moyenne dans les autres pays.
Élémentaire : un retard en voie de rattrapage
Autre repère important : le coût moyen d’un élève. En 2019, en France, il se situait, tous niveaux confondus, à 13.050 équivalents dollars, soit plus que la moyenne (11.990). La Depp souligne toutefois que ce chiffre peut s'expliquer par la part importante des services auxiliaires à l’éducation, qui regroupent les frais de transports scolaires, d’internat, de cantine ou de médecine scolaire, et qui représentent en France 12,2% des dépenses par élève contre 5,6% en moyenne dans les pays de l’OCDE.
La dépense moyenne par élève en France cache par ailleurs des disparités selon les niveaux d'enseignement. Les dépenses par élève dans le secondaire en France, avec 13.480 équivalents dollars, sont bien au-dessus de la moyenne (11.400), et celles du second cycle du secondaire plus élevées encore (15.720 contre 11.710 en moyenne). Les dépenses d’éducation par étudiant de l'enseignement supérieur en France se situent également au-dessus de la moyenne (18.140 contre 17.560), même si cet investissement reste très loin de celui des États-Unis, qui occupent la tête dans cette catégorie avec plus de 35.000 équivalents dollars par étudiant.
En revanche, dans l’enseignement élémentaire, les dépenses d’éducation par élève sont inférieures à la moyenne de l'OCDE (9.310 équivalents dollars contre 9.920). On note cependant que dans l’enseignement élémentaire, la dépense par élève en France a augmenté de +1,7% en moyenne annuelle sur la période 2012-2019, alors que la hausse tous niveaux confondus n'y était que de 0,4%. Dans le même temps, la dépense annuelle moyenne par élève des pays de l'OCDE progressait de 1,8%.
