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Conférence de Copenhague - Les collectivités organisent leurs propres sommets

En attendant l'entrée en lice des chefs d'Etat, les collectivités multiplient les rendez-vous à Copenhague. Parallèlement au sommet des maires, qui se tient jusqu'au 17 décembre, les régions aussi mènent leurs propres initiatives.

Du 14 au 17 décembre, en marge de la conférence des parties (COP 15), se tient un sommet du climat pour les maires. Initié par les élus de la capitale danoise, il est organisé en partenariat avec deux réseaux internationaux de collectivités : l'ICLEI, une association de gouvernements locaux, et C40, un réseau constitué de capitales et de grandes villes dont Paris. Plus de 80 maires de grandes métropoles sont attendus à ce sommet. Le 15 décembre, une poignée d'entre eux, dont les maires de New York, Buenos Aires, Londres et Copenhague, se sont relayés à la tribune pour défendre les stratégies climatiques mises en œuvre sur leurs territoires. "Les Etats discutent, les villes agissent. C'est donc dans nos villes que la bataille contre le changement climatique sera soit perdue soit remportée", a ainsi avancé David Miller, maire de Toronto. "On a échangé nombre d'idées et de bonnes pratiques. Il est clair que chacune de nos villes a fourni un travail énorme, mais il nous reste encore beaucoup à faire", a ajouté plus modestement Antonio Villaraigosa, maire de Los Angeles, dans les colonnes du journal en ligne Huffington Post. Côté français, les maires de Lyon, Marseille, Bordeaux et Nantes participent également à l'événement.

A l'approche de la clôture du sommet principal le 19 décembre, le but est surtout de peser sur des négociations qui, jour après jour, butent sur des obstacles et semblent apporter plus de frustrations que de bonnes nouvelles. Pour les représentants de collectivités, ce n'est pourtant pas faute d'avoir interpellé et fait porter leurs voix.

 

Une déclaration R20 en écho aux G20 des Etats

En plus du sommet des maires, une journée consacrée aux régions a ainsi été organisée mardi 15 décembre. "C'est la première fois qu'un sommet planétaire donne aussi bien la parole aux Etats qu'aux régions", a commenté Ségolène Royal, à la tête du conseil régional de Poitou-Charentes. Pour l'heure, les régions sont donc à l'origine d'au moins trois initiatives marquantes conclues à Copenhague.

Pour "assumer leur part de responsabilité face au changement climatique et décider d'orienter toutes leurs actions en conséquence", elles sont en premier lieu plusieurs à avoir signé une "déclaration de l'Association des régions de France pour Copenhague". Par ailleurs, l'Assemblée des régions d'Europe (ARE) a annoncé lundi son soutien à la déclaration "R20", ainsi baptisée en écho au G20 entre Etats. Impulsée par le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, celle-ci engage les régions signataires à déployer, a priori pour septembre 2010, un cadre scientifique, institutionnel et financier à même de réduire les risques les plus critiques en termes de changement climatique. "Il est clair aujourd'hui qu'un accord à Copenhague, s'il ne veut pas rester lettre morte, devra s'appuyer sur les échelons infra-nationaux, et particulièrement sur les régions et les Etats fédérés", a ainsi déclaré Michèle Sabban, présidente de l'ARE.

Enfin, le 15 décembre, Alain Rousset, président du conseil régional d'Aquitaine, a dévoilé une dernière nouveauté : la création d'une association des régions du monde pour la valorisation de la forêt dans la lutte contre l'effet de serre. Outre l'Aquitaine, ses membres fondateurs sont le Land de Hesse (Allemagne) et l'Emilie Romagne (Italie). Six régions françaises sont pressenties pour y adhérer : l'Auvergne, le Nord-Pas-de-Calais, Champagne-Ardenne, la Lorraine, la Franche-Comté et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
 

Morgan Boëdec / Victoires-Editions