Conférence de Copenhague - Les collectivités ne relâchent pas la pression à l'approche d'une semaine décisive
La forte délégation de représentants des collectivités territoriales françaises présente le 9 décembre au sommet de Copenhague viendra-t-elle peser au final sur la décision prise à l'issue de la 15e session de la conférence des parties (COP 15) ? Organisé par l'Association françaises du Conseil des communes et régions d'Europe (AFCCRE) et l'Association des maires de grandes villes de France (AMGVF), avec le soutien de l'Assemblée des communautés urbaines de France (Acuf), l'Assemblée des communautés de France (ADCF) et l'Assemblée des régions de France (ARF), ce rassemblement d'élus a en tout cas permis de réaffirmer leur engagement commun. "Cette journée a permis aux élus de ne pas se rendre au sommet de façon dispersée et de disposer sur place d'une bonne synthèse des enjeux et des tractations en cours", témoigne Ronan Dantec, vice-président de la communauté urbaine de Nantes, président de la commission environnement de l'AFCCRE et par ailleurs en charge des négociations sur le climat pour Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU)." Pour les élus présents, ce fut aussi l'occasion de faire reconnaître leur rôle dans l'adaptation au changement climatique et d'être ainsi en phase avec l'intérêt grandissant de nos concitoyens pour les sujets abordés à Copenhague", complète Michel Destot, député-maire de Grenoble à la tête de l'AMGVF.
Plus de 65 élus locaux ont fait le déplacement, essentiellement des maires (d'Angers, de Caen, de Rouen, de Montpellier, de Toulouse) et présidents d'agglomérations, mais aussi les représentants de deux départements (Aveyron, Basse-Normandie) et de deux régions (Rhône-Alpes, Centre). Ils ont manifesté leur engagement commun sur deux volets. "D'une part, les élus ont appelé de leurs vœux la signature d'un accord ambitieux sur le changement climatique à Copenhague", souligne-t-on à l'AFCCRE. D'autre part, ils ont réaffirmé la nécessité que le préambule de l'accord final de Copenhague reconnaisse le rôle et l'action des pouvoirs locaux et régionaux. "C'est essentiel car 70% des mesures à mettre en oeuvre pour parvenir à une baisse significative des émissions de CO2 relèvent des politiques localement mises en œuvre en termes de transports, d'habitat, de gestion des déchets et de l'eau", martèle Michel Destot.
Durant cette journée, les élus ont rencontré d'autres délégations officielles (suisse et sénégalaise), elles aussi favorables à une mention explicite du rôle des collectivités. Brice Lalonde, ambassadeur en charge des négociations internationales sur le changement climatique, a apporté son appui et précisé que "la France soutient l'action des collectivités territoriales, sans lesquelles rien ne pourra aboutir". Et Ronan Dantec de conclure sur le fait que "la semaine prochaine sera décisive puisqu'un sommet des maires des grandes villes pour le climat se tiendra en marge de la COP 15 et que la voix des régions y sera également portée grâce à la présence de nombreux élus".
Morgan Boëdec / Victoires-Editions