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Réchauffement climatique - Les réseaux de collectivités font cause commune pour Copenhague

Les 23 et 24 février, à Nantes, un symposium a réuni une trentaine de représentants de réseaux de collectivités impliqués dans la lutte contre le réchauffement climatique. C'est la deuxième fois qu'ils se réunissent, après un premier rendez-vous en octobre dernier à Genève. Il s'agissait alors d'élaborer une stratégie commune à l'approche des négociations sur le changement climatique, qui ont eu lieu lors de la conférence de Poznan. "Même si les collectivités ont cumulé un certain retard pour faire valoir leur position commune, cela commence à porter ses fruits puisqu'à Poznan, leur voix a été mieux prise en compte qu'auparavant", observe Ronan Dantec, vice-président de Nantes Métropole en charge du développement durable.
C'est pour poursuivre dans cette voie que ce deuxième symposium a réuni, parmi la dizaine de réseaux présents, certains de nature mondiale et généraliste comme Cités et gouvernements locaux unis (qui rassemble plus d'un millier de villes, dont trente en France), et d'autres plus spécialisés à l'instar de l'Iclei. A forte majorité américaine, ce dernier est un réseau de collectivités tourné vers l'écologie et dont la ville de Bordeaux, la région Rhône-Alpes et la communauté urbaine de Lille sont membres. Etaient également présents des représentants de réseaux européens, tels que le Conseil des communes et régions d'Europe (CCRE) ou Eurocities (réseau des 150 plus grandes villes européennes). Sans oublier certains des réseaux nationaux les plus dynamiques du moment, celui des collectivités danoises par exemple, qui tiendra d'ailleurs en juin son propre sommet à Copenhague.
L'objectif de ces deux jours de travail a consisté à trouver la meilleure voie possible pour faire reconnaître le rôle des collectivités et gouvernements locaux dans le cadre de l'accord final, destiné à remplacer le protocole de Kyoto et qui sera signé en décembre prochain au sommet de Copenhague. "En vue d'obtenir le meilleur accord final possible, on renforce notre rôle de lobby. On fait valoir la culture commune forte qui règne entre collectivités, laquelle peut permettre de dégager plus facilement des consensus qu'entre Etats. Il est toujours surprenant de voir qu'entre Nantes et Seattle par exemple, les enjeux en termes de climat sont bien souvent les mêmes !", précise Ronan Dantec.
La question financière était également au programme de la réunion ; il en émerge l'idée de permettre aux villes d'être rétribuées pour chaque tonne de CO2 qu'elles feraient économiser. Et donc de mieux faire valoir l'apport qu'ont les politiques publiques en termes de développement raisonné des transports en commun ou d'isolation du bâti.

 

Morgan Boëdec / Victoires-Editions