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Enseignement supérieur - Les collectivités locales s'engagent pour un meilleur maillage universitaire

C’est une première pour la conférence des présidents d’université (CPU) : la signature d’une convention-cadre avec les maires des villes universitaires - Association des villes universitaires de France (Avuf), Association des maires des grandes villes de France et Fédération des maires des villes moyennes (FMVM) -, le 17 novembre, est "une étape décisive" dans le développement du maillage universitaire sur l’ensemble du territoire. Après l’élaboration d’un schéma régional de l’enseignement supérieur mis en oeuvre avec l’Association des régions de France (ARF) (voir ci-contre notre article du 12 octobre 2009), c’est donc au tour des collectivités de s’impliquer dans cette démarche d'"urbanisme universitaire", comme la définit la présidente de l’Avuf, Hélène Mandroux. Et s’il ne s’agit que d’une "déclaration d’intention, le fait d’imaginer des possibilités à l’échelon local va contribuer à un meilleur maillage du territoire de l’enseignement supérieur", souligne le président de la FMVM, Bruno Bourg-Broc. Cependant, le secrétaire général de l’Avuf, Pierre Albertini, tient à rappeler que "l’essaimage universitaire est à peu près réalisé, il faut aujourd’hui le renforcer". Une amélioration qui permettra notamment de répondre à l’un des objectifs fixés par le traité de Lisbonne : amener au moins 50% d’une génération à un diplôme de l’enseignement supérieur. Grâce aux schémas locaux d’enseignement supérieur et de la recherche qui seront élaborés, "les villes pourront améliorer les conditions d’accueil et de travail des étudiants", selon Hélène Mandroux, particulièrement concernée par la question à Montpellier, dont elle est maire, puisque dans cette ville, "un habitant sur quatre est étudiant, ce qui pose des problèmes de logement, de santé, d’accueil…" Pour le président de la CPU, Lionel Collet, l’enjeu est également de "réduire les distances géographiques des grands pôles universitaires, notamment en développant les pôles de proximité qui sont essentiels". Un avis que partage Bruno Bourg-Broc. Le président de la FMVM souligne que les 200 villes de 20.000 à 100.000 habitants qu’il représente "financent en grande partie le fonctionnement et les ressources humaines de l’enseignement supérieur". Elles doivent donc en tirer profit car "l’enseignement supérieur constitue une attractivité et un dynamisme supplémentaires, notamment pour les entreprises qui recrutent plus facilement sur place".
Reste à transformer l’essai car cette convention-cadre n’est pas dotée de moyens financiers. "Il s’agit d’une incitation. Les collectivités devront ensuite trouver des partenariats locaux pour concrétiser les schémas", insiste Lionel Collet. Mais, pour Bruno Bourg-Broc, "la nouvelle donne liée à l’autonomie des universités [ainsi que] la concurrence entre les villes qui nous stimule" devraient faire comprendre aux acteurs locaux qu’ils "ont intérêt à investir".


Muriel Weiss