Enseignement supérieur - Les villes moyennes regrettent le déphasage entre entreprises et enseignement supérieur
"Les présidents d'université ne sont pas farouchement favorables à l'installation d'antennes universitaires dans les villes moyennes", ont déploré tour à tour les représentants de la Fédération des maires des villes moyennes (FMVM), le 14 octobre, en détaillant leurs actions en faveur de l'insertion des jeunes diplômés. Le contexte pousse ces maires à rappeler leurs stratégies dans le domaine de l'enseignement supérieur : la loi LRU (réforme des universités), la territorialisation du pilotage des formations, et pour ce qui concerne la FMVM, les résultats de son enquête réalisée au cours du second trimestre 2009 (lire ci-contre notre article : "Les villes moyennes demandent à être associées à la stratégie universitaire"). Accompagnés chacun d'un chef d'entreprise, les maires ont défendu les atouts que représente, selon eux, la taille dite "moyenne" de leurs villes et des entreprises de leur territoire. Si cadre et qualité de vie ont été naturellement mis en avant, d'autres arguments ont été développés par les élus et dirigeants d'entreprises. Celui de la proximité d'abord "qui permet à des jeunes qui n'auraient pas pu suivre de cursus, d'accéder aux enseignements post-bac", qui leur facilite la tâche dans la recherche d'un logement, qui les aide également à se construire un réseau. "Mais il est indispensable de concilier proximité et logique de spécialisation et d'innovation", a expliqué un chef d'entreprise. "Nous devons rester sur une niche particulière en adéquation avec le tissu économique et faire de l'excellence dans notre spécialité", a-t-il poursuivi, en citant par exemple la technologie informatique à Saint-Dié-des Vosges, l'emballage spécialisé pour le commerce de détail dans l'agglomération de Quimper ou encore la création et la fabrication d'automates et de décors de vitrines à Evreux… Chefs d'entreprises et élus se sont également retrouvés sur d'autres points, tels que l'efficacité de l'enseignement en alternance : "Dès qu'un étudiant a fait un stage, il n'est plus le même" ou sur la nécessité que "la formation soit impactée par les besoins des entreprises". Ils ont unanimement regretté "le véritable déphasage entre le monde de l'enseignement et de la recherche et le monde de l'entreprise". Si les élus souhaitent "l'accès du plus grand nombre à l'enseignement supérieur", ils veulent également "préserver un enracinement local de la jeunesse". L'offre d'enseignement supérieur et de formation représente "une opportunité de revification des villes par une population jeune constamment renouvelée, au moment où l'on constate un accroissement du vieillissement de la population dans ces villes", ont-ils affirmé. Dernière constatation commune, les stratégies que développent ces villes moyennes "ne peuvent être sans lien avec une politique nationale d'aménagement du territoire".
Catherine Ficat
En amont des quatrièmes Assises des villes moyennes et intercommunalités qui ont eu lieu les 4 et 5 juin 2009 à Châlons-en-Champagne, Localtis, en partenariat avec la Fédération des maires des villes moyennes (FMVM), a donné chaque jour la parole à l'un de ces maires. Retrouvez sur cette page l'ensemble de ces dix entretiens, ainsi que notre article rendant compte de ce qui s'est dit à Châlons.