Archives

Villes moyennes - La FMVM fête des 20 ans et rappelle ses priorités

Institutions et gouvernance locale, ressources locales, fonction de centralité, services aux publics, développement local, ingénierie, habitat, santé, enseignement supérieur et recherche, commerce de proximité, desserte ferroviaire, seuils démographiques, statut de l'élu local. Telles sont les têtes de chapitre du manifeste (à télécharger ci-contre) que la Fédération des maires des villes moyennes (FMVM) a rendu public le 10 septembre à l'occasion de la célébration de ses vingt ans. Ce document synthétisant les voeux de cette association réunissant 180 adhérents a également été remis aux trois membres du gouvernement venus s'exprimer lors de cet anniversaire, à savoir Hubert Falco, Christine Boutin et Luc Châtel.
Si les élus réunis ce 10 septembre à l'Ecole du Louvre à Paris sont revenus sur la création et l'histoire de la FMVM, autour de son fondateur Jean Auroux, ils ont aussi évidemment abordé un certain nombre de questions d'actualité, dont la révision générale des politiques publiques (RGPP) qui, tel que l'a d'emblée souligné Bruno Bourg-Broc, le président de l'association, "aura des conséquences très lourdes en termes d'aménagement du territoire et touchera particulièrement les villes moyennes". "Il faudrait que la RGPP ne soit pas seulement l'oeuvre de comptables budgétaires ignorant l'histoire et la géographie", a également lancé Jean Auroux.

 

"Facteur d'équilibre"

Assurant que les villes moyennes, "souvent très dynamiques", sont bien "le pivot d'un développement équilibré des territoires" (équilibre entre urbain et rural, entre cohésion et compétitivité...), le secrétaire d'Etat Hubert Falco a pour sa part déclaré qu'il entendait "retrouver l'esprit des grands gestes en matière d'aménagement du territoire", "renouer avec une vision prospective et de long terme". Il aurait d'ailleurs à ce titre "demandé à la Diact de repuiser dans les sources de la Datar".
Le patron de la Diact justement, Pierre Dartout, a lui aussi décrit les villes moyennes comme représentant un "facteur d'équilibre" répondant à "des exigences apparemment contradictoires". Et a rappelé qu'une expérimentation était en cours avec vingt villes moyennes pilotes (voir ci-contre notre article de septembre 2007 : "La Diact dévoile les vingt villes moyennes sélectionnées pour participer à l'expérimentation"). Une expérimentation destinée à mesurer les effets territoriaux des grandes politiques nationales autour, a rappelé Pierre Dartout, de quatre grandes "fonctions" : la santé (les villes moyennes assurent la desserte sanitaire de 62% de la population), les transports, le renouvellement des centres anciens et l'enseignement supérieur. Ce travail d'analyse s'achèvera en mars 2009 pour une restitution des résultats en juin.

 

Universités : attention aux effets de la réforme

Le domaine de l'enseignement supérieur, sur lequel les élus de la FMVM se sont mobilisés depuis de longues années pour obtenir que des sites universitaires se développent dans leurs villes, fait d'ailleurs visiblement partie des grandes questions d'actualité. La réforme en cours - avec ses corolaires en termes de concentration des moyens sur les grands centres universitaires, d'autonomie des établissements et de regroupement des universités les inquiète - risquent en effet selon eux de se faire au détriment des villes moyennes.
Le chapitre finances était naturellement lui aussi présent avec, de façon récurrente, la question des charges de centralité (voir notre article de ce jour, "Le problème des charges de centralité doit se régler au niveau national", publié dans notre espace thématique consacré à la solidarité intercommunale, dans lequel Nicole Gibourdel, déléguée générale de la FMVM, rappelle les enjeux liés à cette question). Sur ce volet finances, le secrétaire d'Etat Luc Châtel, porte-parole du gouvernement - mais aussi nouveau maire d'une ville moyenne, celle de Chaumont - a par ailleurs évoqué la fameuse future réforme de la taxe professionnelle : "Indéniablement, le chantier de la taxe professionnelle va ressortir. Les maires de villes moyennes ont intérêt à travailler très en amont avec les services de Bercy s'ils ne veulent pas être trop impactés", a-t-il prévenu.

 

Claire Mallet