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ESS - Les collectivités invitées à prendre leur place dans l'"écosystème financier solidaire"

Dans une récente publication intitulée "L'alchimie de l'écosystème financier solidaire", le Labo de l'ESS met l'accent sur l'existence d'une "zone grise dans l'offre de financement" des banques, essentiellement au détriment des très petites entreprises et des entreprises de l'économie sociale et solidaire. Pour ces dernières, tant l'accès au prêt que la constitution de fonds propres seraient difficiles voire impossibles sans l'intervention d'organismes de financement et d’accompagnement solidaire (Ofas) – France Active, les boutiques de gestion, Initiative France, etc.
Ces Ofas et les collectivités locales compenseraient ,pour une partie de ces entreprises, la frilosité des banques. "Aujourd’hui, le porteur de projet peut bénéficier d’une offre de financement complémentaire à celle de la banque classique, de nature à partager le risque avec le banquier", peut-on lire dans le rapport.

Aides directes, animation, ingénierie financière... un rôle des collectivités à "renforcer"

"Quand une collectivité publique locale soutient un projet de création (subvention, avance remboursable, voire intervention en capital), c’est un élément de sécurisation pour le banquier", rappellent les auteurs du rapport. Les collectivités ont également un rôle d'impulsion et de coordination, un "soutien des entreprises TPE et ESS" qu'il conviendrait de "renforcer".
Quatre axes d'intervention sont identifiés : l'aide – directe ou via des dispositifs d'animation - à la création, à la transmission ou à la reprise d'entreprise ; les aides sectorielles et thématiques – formation, financement R&D, … - ; l'ingénierie financière ; l'appui à la stratégie territoriale et le financement direct d'organismes de financement solidaire.
En matière d'ingénierie financière, le Labo de l'ESS cite notamment le partenariat autour d'outils de prêts, les interventions en capital développement, l'abondement de plateformes de crowdfunding et d’épargne de proximité.
C'est ainsi dans le cadre d'ateliers organisés par le conseil départemental du Pas-de-Calais que cinq organismes se sont fédérés pour développer la finance solidaire sur le territoire. Lancé en 2014 en Poitou-Charentes, un autre groupement réunit une banque (le Crédit coopératif), des Ofas (l'Adie, France Active, les Cigales…), la région et la chambre régionale de l'ESS. Ces acteurs ont ensemble mis au point une plateforme de mise en relation entre des porteurs de projet, des établissements de financement et des citoyens tentés par l'investissement participatif. En Rhône-Alpes, la région finance le portail d'information et de mise en relation Hubfi.fr.

Construire une offre adaptée et réduire le risque des financeurs par le partenariat

En Franche-Comté, une expérimentation menée depuis 2013 avec l'appui du Labo de l'ESS aurait permis plus globalement d'analyser les besoins des TPE et de mettre au point "une offre adaptée de services bancaires et de conseil aux coûts stables, tout en réduisant le risque des partenaires". D'abord conduit à Belfort et Montbéliard puis généralisé à l'ensemble de la région, le partenariat engage le conseil régional, le Crédit Agricole Franche-Comté et quatre réseaux d'accompagnement.
Le Labo de l'ESS invite aussi les collectivités à soutenir les petites entreprises de l'ESS par la mesure de l'impact social. Plusieurs démarches seraient déjà en cours : "indicateurs d’innovation sociale en Picardie, base de données sur l’économie de proximité et ses impacts en Rhône Alpes…". Pour les auteurs du rapport, les banques et les Ofas disposeraient de "données considérables" qu'il conviendrait d'exploiter.

 

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