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Santé - Les collectivités, dont les PMI, absorbent 10% des ventes de vaccins

L'Institut de veille sanitaire (InVS) publie une étude sur la mesure de la couverture vaccinale en France. Plutôt technique et à vocation épidémiologique, ce document n'en comporte pas moins des informations intéressant les collectivités. Ainsi, l'un des moyens utilisés par l'InVS pour mesurer la couverture vaccinale - à côté des sources classiques (certificats de santé de l'enfant, enquêtes scolaires...) - est le suivi des achats de vaccins par les collectivités. Ces ventes aux collectivités, réalisées directement par les laboratoires pharmaceutiques, correspondent essentiellement à des ventes aux services départementaux de PMI, les ventes aux autres collectivités (mairies, centres de vaccination...) n'en représentant qu'une petite minorité.
Les achats des collectivités représentent près de 10% du total des ventes de vaccins par les laboratoires pharmaceutiques. Ce taux est toutefois très variables selon les groupes de vaccins concernés. Les collectivités absorbent ainsi 19,3% des ventes de vaccins BCG (chiffres 2009), 11,4% de celles de DTP adulte (diphtérie, tétanos, poliomyélite) et environ 9,5% de celles de vaccins ROR (rougeole, oreillons, rubéole). En revanche, les collectivités n'achètent pas de DTP enfant et ne représentent que 0,2% des ventes de vaccins HPV (papillomavirus).
Ces achats s'expliquent par le rôle important joué par les collectivités - et leurs services de PMI - dans l'administration de certains vaccins. On se souvient aussi du rôle joué par les collectivités lorsque menaçait la grippe A(H1N1) (voir notre article ci-contre du 19 mars 2010). L'étude de l'InVS publie ainsi les chiffres de la vaccination contre la tuberculose en Ile-de-France (Monovax jusqu'en 2005, puis BCG SSI). Ils montrent que les services de PMI ont réalisé, en 2010, 32% des vaccinations BCG pratiquées en Ile-de-France : 53.100 enfants vaccinés par les services de PMI, contre 114.284 dans le privé (autrement dit les vaccinations pratiquées par les médecins libéraux).
L'étude de l'InVS permet également de répondre à une question qui se posait depuis la suspension de l'obligation vaccinale contre la tuberculose, en juillet 2007 : la chute des ventes observée dans le secteur privé a-t-elle été compensée par une augmentation des ventes dans le secteur public, avec une éventuelle augmentation de l'activité vaccinale dans les PMI ? L'étude de l'InVS montre qu'il n'en a rien été. La baisse de l'activité vaccinale (nombre d'enfants vaccinés estimé à partir du chiffre de ventes) s'observe en effet également dans le secteur public, bien que de façon moins intense.