Les associations du social au président de la République : "nous avons besoin d’être sécurisées dans notre exercice et confortées dans notre avenir"

"Un cri d’alarme sur le devenir de nos associations." L’Uniopss et une quarantaine de ses adhérents nationaux – dont la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), le Secours catholique, APF France handicap, l’ADMR ou encore SOS Villages d’enfants – ont écrit au président de la République pour l’alerter sur la "situation plus que périlleuse" des associations.

Sur la base de 300 témoignages recueillis "en quelques jours", l’Uniopss observe que "tous les secteurs des solidarités et de la santé sont atteints et sur tous les territoires de notre pays". "Nos associations ne meurent pas toutes, mais toutes sont frappées !", soulignent les signataires. "Nos établissements et services, asphyxiés budgétairement, qui arrêtent ou diminuent leurs activités, ce sont aujourd’hui, très concrètement des personnes qui n’ont pas accès aux dispositifs, en établissement ou au domicile, auxquels elles ont droit", poursuivent-ils. Les fédérations associatives ajoutent que l’affaiblissement du tissu associatif, "si aucune mesure structurelle n’est engagée, mettrait en péril l’accompagnement d’une large partie de la population". Et jugent qu’un développement "sans limite" du "secteur commercial" conduirait à "une segmentation sociale de la réponse".

Les acteurs associatifs demandent "des perspectives claires et pluriannuelles" sur "la revalorisation des métiers de l’humain, en situation de sur-place depuis deux ans", ainsi que la définition d’un "cadre de travail". Sur ce dernier point, l’Uniopss et ses partenaires déplorent que le Comité des métiers socio-éducatifs, promis en 2022 par Jean Castex alors Premier ministre, ne soit toujours pas en place (voir notre article).

Dans son communiqué, l’Uniopss estime en outre nécessaire que "les fonds prévus par l’État pour revaloriser les bas salaires soient débloqués dès le mois de janvier (150 millions d'euros votés dans le PLFSS 2023 et 150 millions d'euros dans le PLFSS 2024)". Et appelle à une mobilisation des acteurs associatifs la semaine du 18 février 2024, "pour faire, deux ans après, le bilan de la Conférence des métiers du 18 février 2022, dans laquelle les pouvoirs publics avaient pris des engagements".

Le chef de l’État est enfin sommé de s’exprimer sur le sujet, de s’adresser à la Nation "pour signifier que l’action sociale, médico-sociale et sanitaire, 'ce prendre soin' parfois galvaudé n’est pas un coût, mais un investissement majeur pour la société". "Nous avons besoin d’être sécurisés dans notre exercice et confortés dans notre avenir alors que nous portons le poids moral, légal, budgétaire et organisationnel d’accueillir et d’accompagner dignement, et cela pour le compte de l’État et des départements", concluent les associations.

 

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