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L'Enseignement catholique va dialoguer avec les maires sur le financement des maternelles

Le secrétaire général du Comité national de l'enseignement catholique s'est exprimé sur la compensation financière des communes en faveur des écoles maternelles privées à la suite de l'abaissement de l'obligation scolaire à trois ans.

Les écoles privées catholiques sous contrat avec l'État veilleront à ce que les modalités de mise en œuvre des forfaits pour les élèves de maternelles se fasse "à un rythme adapté à la situation de chaque commune". C'est ce qu'a affirmé jeudi 3 octobre Philippe Delorme, secrétaire général du Comité national de l’enseignement catholique (Cnec), lors d'une conférence de presse de rentrée.

La loi "pour une école de la confiance" du 28 juillet 2019 abaissant l'obligation scolaire aux enfants dès trois ans prévoit en effet que les communes financent les écoles privées sous contrat concernées de la même façon que les écoles publiques. Sur cette question, Philippe Delorme a encore précisé qu'un dialogue allait s’engager avec les maires "avec comme objectif, dans le respect de la loi, d’atteindre à terme la parité avec le coût d’un élève du public". La publication du décret définissant les conditions de la compensation des communes par l’État – à partir de 2021 – est par ailleurs attendue très prochainement. Le coût de ce financement est estimé entre 100 et 150 millions d'euros destinés aux seules communes qui ne financent pas du tout de maternelles privées actuellement. Pour les deux tiers des communes qui les financent déjà, seul un surcoût éventuel devrait faire l'objet d'une compensation. On se souvient qu'en février dernier, au moment où s'engageait la discussion sur le projet de loi, le Réseau français des villes éducatrices (RFVE), le Comité national d’action laïque (Cnal) et l’Association nationale des directeurs de l’éducation des villes (Andev) avaient dénoncé un "cadeau" à l'enseignement privé. Position à laquelle Philippe Delorme a rétorqué en affirmant que "si les communes devaient accueillir les élèves des maternelles de l’enseignement catholique dans les écoles publiques, cela leur coûterait de toute façon plus cher".

S'associer à l'éducation prioritaire

Autre point saillant de cette conférence de presse : la volonté de s'engager "pour l’accueil de tous avec une attention particulière pour les plus fragiles". À cet égard, le secrétaire général du Cnec a rappelé que son mouvement poursuivra son engagement en faveur de la mixité sociale et scolaire. "Depuis dix ans, 1.300 postes ont été affectés à des établissements qui ont des projets porteurs de mixité", a affirmé Philippe Delorme. Sur le même sujet, il a émis le souhait d'être associé dès que possible à la politique d’éducation prioritaire du ministère de l’Éducation nationale, dans la mesure où plusieurs établissements de l’enseignement catholique relèvent de ce plan et souhaitent y contribuer pleinement".

Le secrétaire général du Cnec a encore eu quelques mots sur la rémunération des enseignants. Après les controverses suscitées par l'interprétation des chiffres rendus publics par l'OCDE sur les salaires des enseignants, il a déclaré suivre avec attention et soutenir "toute mesure gouvernementale visant à améliorer la rémunération des enseignants […] en France, d’un niveau trop faible au regard de ce qui est pratiqué en Europe". Au chapitre des rémunérations, il a ajouté qu'il faudra, à terme, effacer la différence qui existe entre les suppléants de l’enseignement public et ceux de l’enseignement privé.

Des effectifs stables

Enfin, cette conférence de presse de rentrée a été l'occasion de dresser un premier bilan de l'année scolaire qui vient de débuter. Ainsi a-t-on appris que si les établissements de l'enseignement catholique sous contrat rassemblent aujourd'hui quelque deux millions d'élèves, leurs effectifs enregistrent une "stabilité globale", avec 101 élèves de moins que l’année dernière dans les établissements relevant du ministère de l'Éducation nationale. "La hausse régulière des effectifs dans le second degré (+9.500 élèves) ne compense pas […] la baisse des effectifs dans le premier degré (-9.600 élèves)", a commenté Philippe Delorme, qui anticipe même une baisse dans le premier degré "pendant au moins huit ans" en raison, notamment, de la situation démographique de la France. Cette évolution nationale est toutefois "contrastée" selon les académies : Bordeaux, Créteil, Lyon, Nice, Paris, Rouen, Strasbourg, Versailles et la Réunion voient leurs effectifs progresser, tandis que Lille, Caen, Rennes, Clermont-Ferrand, la Guadeloupe et la Martinique enregistrent les pertes les plus importantes. Sur le plus long terme, il a été rappelé que l’enseignement catholique a enregistré une hausse de ses effectifs de plus de 93.000 élèves depuis 2009.