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Recensement - L'enquête annuelle s'ouvre dans l'attente des nouvelles populations légales

Le recensement de la population débute le 17 janvier pour une période de quatre ou cinq semaines selon la taille des communes. Comme les années précédentes, environ neuf millions de Français vont recevoir la visite d'un des 18.000 agents recenseurs recrutés par les communes. L'ensemble des habitants de 7.150 communes de moins de 10.000 habitants, ainsi qu'un panel représentant 8% des 939 villes de plus de 10.000 habitants seront ainsi recensés. A noter qu'à l'occasion, une poignée de communautés - entre six et sept, selon l'Insee - organisent le recensement à la place de leurs communes, depuis que celles-ci leur ont transféré cette compétence.
L'enquête annuelle qui s'ouvre est la cinquième depuis la mise en oeuvre du recensement rénové en janvier 2004 et clôt donc un premier cycle. Pendant toutes ces années, le recensement rénové s'est imposé, en dépit des voix qui se sont fait entendre ici ou là pour souligner ses supposées imperfections. Au départ, les agents territoriaux ont regretté que l'Insee leur ait accordé des délais trop restreints pour la constitution du répertoire des immeubles localisés (RIL), c'est-à-dire le fichier qui sert de base de sondage au recensement des communes de plus de 10.000 habitants. Ces critiques sont venues s'ajouter à un certain scepticisme sur la fiabilité des nouvelles méthodes, en particulier pour la connaissance des données à l'échelle des quartiers urbains. La contestation a pris un tournant politique lorsque des élus, en particulier le maire de Montreuil, Jean-Pierre Brard, ont dénoncé l'insuffisance de la dotation forfaitaire allouée aux communes pour l'organisation du recensement.

Des chiffres très attendus

Si les choses sont progressivement rentrées dans l'ordre, certains élus ont tout de même montré leur impatience quant à la publication des nouveaux chiffres de la population légale. Des chiffres très attendus, puisque d'eux dépend le niveau des dotations de l'Etat aux communes. Or, ceux-ci ne seront connus que début 2009, alors que certaines communes ont été recensées dès 2004. En outre, ces populations seront celles de l'année 2006, c'est-à-dire l'année médiane du cycle de cinq ans. Certaines communes se sont bien sûr senties un peu lésées et se sont interrogé sur le choix de l'année de référence. "C'est la meilleure formule qu'on ait trouvée pour prendre en compte l'évolution de la population", a répondu en octobre le président de la commission nationale d'évaluation du recensement de la population, le sénateur Jean-Claude Frécon. De toutes façons, la polémique ne devrait pas durer, puisqu'à partir de 2009, les populations légales seront actualisées chaque année, contre des délais de huit à neuf ans avant la mise en place du recensement rénové de la population.

Le recensement quinquennal : une charge très lourde

Si dans l'ensemble, le recensement rénové est aujourd'hui bien rodé, la commission nationale chargée de son évaluation a considéré que des aménagements étaient souhaitables. Surtout pour les communes de 5.000 à 10.000 habitants, pour qui le recensement quinquennal représente une charge très lourde. Dans ces villes, l'Insee pourrait allonger d'une semaine la durée de la collecte, comme le demande la commission. "Nous regardons l'impact que cela pourrait avoir sur les délais de traitement des données", déclare le responsable de l'unité Recensements de la population à l'Insee, Olivier Lefebvre, qui annonce des précisions avant le milieu de cette année. Autre question en suspens : celle du montant de la dotation forfaitaire allouée aux communes. S'appuyant sur des études remises à la commission qu'il préside, le sénateur de la Loire demande une augmentation substantielle de cette dotation. La réponse se trouvera peut-être dans le projet de loi de finances pour 2009.

 

T.B. / Projets publics

 

 

Des naissances toujours nombreuses
Au 1er janvier 2008, la France comptait 63,753 millions d'habitants, soit 361.000 personnes de plus qu'il y a un an. La population de la France métropolitaine est de 61,875 millions, tandis que celle des DOM s'élève à 1,878 million. Le dynamisme de la population française s'explique principalement par le nombre élevé des naissances enregistrées l'année dernière (816.500), alors que le nombre des décès est resté stable (526.000). Le nombre des naissances a quand même enregistré un léger repli par rapport à 2006, année record où 830.300 naissances avaient eu lieu. En baisse par rapport à 2006, le solde migratoire (71.000 personnes) a contribué à un cinquième de la croissance démographique.
Avec le traditionnel bilan démographique de la population française, l'Insee a rendu publics cette année des résultats relatifs aux structures familiales. Ceux-ci confirment la poursuite de la baisse de la taille des ménages. En 2005, le nombre moyen d'occupants d'une résidence principale s'élevait à 2,3 personnes. Environ un tiers des résidences principales comptaient une personne seule. Dans un autre tiers, on ne trouvait que deux personnes. Enfin, un dernier tiers comptait trois personnes ou plus. 8,6 millions de personnes vivaient seules, dont 3,7 millions de personnes de plus de 60 ans.