L'emploi a progressé dans toutes les régions en 2016
Toutes les régions ont créé des emplois en 2016, d'après une étude de l'Insee publiée le 4 décembre 2017. Une première depuis 2006. C'est en Occitanie et dans les Pays de la Loire que les créations d’emplois ont été les plus dynamiques. A l’inverse, c’est en Normandie, en Bourgogne-Franche-Comté et en Guyane qu’elles progressent le moins.
L'étude que l'Insee vient de publier met en lumière une hausse de l'emploi en France en 2016. Dès la fin 2015, la France a vu l'emploi s’accélérer : + 252.000 personnes, soit une augmentation de 0,9% par rapport à l'année précédente. Au total, 27,6 millions de personnes occupaient un emploi fin 2016. Une hausse qui provient essentiellement de la progression de l'emploi salarié. "Celui-ci s'est accru de 1,1%, dépassant pour la première fois son niveau d'avant-crise : 24,8 millions de personnes, contre 24,6 millions fin 2007", précise l'Insee.
L'embellie profite à toutes les régions mais à des degrés différents. Ainsi l’Occitanie (+1,6%) et les Pays de la Loire (1,5%) connaissent la plus forte hausse car elles bénéficient d'une croissance particulièrement soutenue de l'emploi dans le secteur tertiaire. De même, la hausse est plus modeste mais supérieure à la moyenne nationale en Corse (1,2%), en Ile-de-France (+1,1%) et à la Réunion (+1,1%). Elle s'en rapproche en Centre-Val de Loire (+0,8%), Nouvelle-Aquitaine (+1%), Bretagne (+1%), Auvergne-Rhône-Alpes (+0,9%) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (+0,9%).
La construction et l'industrie en difficulté
En revanche l'emploi piétine en Normandie et dans le quart nord-est de l'Hexagone (Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Hauts-de-France), ainsi qu'en Guadeloupe, Martinique et Guyane. La hausse constatée dans ces régions s'avère inférieure à la moyenne nationale notamment à cause de la construction où l’emploi continue de reculer. A l'échelle nationale, l'emploi dans la construction baisse de 1,3%.
Autre filière en difficulté : l'industrie. L'emploi dans ce secteur baisse partout en France (-0,8%), avec un recul significatif en Bourgogne-Franche-Comté (-2%) et dans les Hauts-de-France (-1,9%). Dans l'agriculture, l'emploi est aussi à la peine. Il recule de 1,1% à l'échelle de la France.
Les raisons du rebond
La tendance générale est plutôt bonne, assure l'Insee pour qui ces bons résultats sont surtout dus à des mesures telles que le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), les dispositifs d'allégement du coût du travail du pacte de responsabilité et de solidarité (PRS) ou bien encore la prime à l'embauche pour les petites et moyennes entreprises (PME) dans le cadre du plan d'urgence pour l'emploi. Et même si le pays se trouve dans “un contexte de croissance encore modérée de l'activité, il continue de s'enrichir en emplois même si cela ne fait pas baisser le chômage pour l’instant”, conclut l’Institut.
En trente ans, le paysage de l'emploi en France s'est fortement transformé
L'emploi en France a connu trois mouvements entre 1982 et 2014, d'après
une étude de l'Insee, publiée en novembre 2017 : un essor des emplois de cadres et professions libérales supérieures, dont la part a doublé pour atteindre 17,5% des effectifs en 2014, une croissance des employés non qualifiés, dont la part passe de 8,3% en 1982 à 12,9% en 2014, et une réduction du nombre d'ouvriers non qualifiés. Ces derniers ne représentent plus que 8,4% des emplois en 2014. Ils pesaient deux fois plus en 1982. Leur suppression est surtout visible dans les grandes villes, où le secteur industriel a fait place au secteur tertiaire.
L'essor des emplois de cadres et professions libérales supérieures et des employés non qualifiés concerne quant à lui autant les grandes que les petites communes. La part des premiers est toutefois différentes selon les grandes villes : plus importante dans les villes dont l'activité est tournée vers l'économie de la connaissance, comme Paris (où leur part atteint 35% en 2014), Toulouse (30%), ou Grenoble, et moins élevée dans des villes comme Marseille (21%) ou Nice (17%).
Emilie Zapalski