Législatives : "le sujet de la mobilité est quasiment absent" des programmes, pointe la Fnaut
Après le Gart, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) interpelle les candidats aux élections législatives sur la mobilité, un sujet selon elle "quasiment absent" des programmes. Elle réclame en la matière une "vision nationale ambitieuse" avec le ferroviaire, comme "épine dorsale".
Au lendemain de l'appel du Gart aux candidats aux élections législatives pour faire des "mobilités du quotidien une priorité nationale (lire notre article), la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) a elle aussi fait entendre sa voix. "À l’heure où s’élaborent les programmes des partis politiques pour les élections législatives", elle observe dans un communiqué diffusé ce 18 juin "que le sujet de la mobilité est quasiment absent, que les débats et décisions des années précédentes sont ignorés et que s’installe une période d’incertitudes sur les chantiers engagés".
Elle met en avant les "besoins considérables" des usagers. Alors que l'offre est "inférieure de 20% à la demande", ces derniers "réclament plus de trains du quotidien, plus de trains Intercités, plus de trains de nuit et plus de TGV". Offrir davantage de sillons est selon la Fnaut "la première urgence" et "SNCF Réseau doit en avoir les moyens pendant la législature à venir". De même, souligne-t-elle, "les autorités organisatrices qui veulent acheter davantage de matériel ferroviaire se heurtent à des constructeurs incapables de répondre à leurs besoins au moins à court terme".
"Les usagers veulent également que leurs déplacements soient facilités, qu’il s’agisse d’être informés de l’offre, des conditions générales de vente, d’acheter ou d’échanger ses titres de transport, qu’il s’agisse enfin de la compréhension des systèmes tarifaires, des abonnements, des promotions, mais aussi du problème grave des correspondances qui ne seront plus assurées", poursuit-elle.
"Chantiers inachevés"
La Fédération pointe aussi les "promesses nombreuses" et les "chantiers inachevés ou peu engagés". Tous les acteurs - État, régions, autorités organisatrices, gestionnaires d’infrastructures, opérateurs et usagers – se sont accordés sur un besoin d’investissement de 100 milliards d’euros sur 10 ans mais la programmation de ces investissements, jugée "indispensable au système ferroviaire", est "tombée aux oubliettes". Or, "cette offre ferroviaire doit permettre aux citoyens d’arbitrer à 5 ans pour changer de voiture et opérer un transfert modal vers les transports publics plus vertueux", insiste la Fnaut.
"Les concertations entre l’État et les Régions ont permis de lancer le Pass Rail à titre expérimental, celles-ci doivent se poursuivre et s’élargir à toutes les régions et à davantage de publics", ajoute-t-elle. De même, "les responsabilités des nouveaux élus vont être lourdes pour offrir des solutions de mobilité peu coûteuses au plus grand nombre en maillant les métropoles au sens large avec les Services Express Régionaux Métropolitains (Serm)".
"Aides ciblées"
"À cette fin, revoir le modèle économique des mobilités en clarifiant ceux qui sont subventionnés et ceux qui ne le sont pas est nécessaire et doit déboucher sur la conférence nationale de financement des mobilités", estime la Fnaut qui plaide pour que les aides (qu’il s’agisse de la gratuité ou de la baisse des taxes automobiles) soient "ciblées et modulées sur les populations qui [en] ont besoin mais ne s’étendent pas à ceux qui peuvent financer leur mobilité." Et d'épingler les "8 milliards d’aides estivales pour baisser le prix des carburants qui ont cruellement fait défaut aux investissements dans les infrastructures ferroviaires".
La Fnaut réclame donc in fine une "vision nationale ambitieuse des mobilités avec le ferroviaire, comme épine dorsale de celles-ci, et sur laquelle s’agrègent les mobilités essentielles assurées par les transports publics et les modes doux".