Le prix, principal frein à l'usage du train, selon une enquête Ifop-Fnaut
Selon les résultats d'une enquête réalisée par l'Ifop pour la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), le train est perçu comme une alternative à la voiture surtout pour les distances entre 300 et 500 km et possède des atouts qui mériteraient d'être mieux valorisés auprès des non-utilisateurs. Mais il souffre de l’image d’un mode de transport trop cher, pas assez flexible et dont la fiabilité laisse à désirer. L'accès aux gares est aussi largement critiqué.
"Le train souffre de l'image d'un mode trop cher et pas assez flexible. À l’inverse, il est perçu comme un mode confortable, rapide et facile ou pratique à utiliser", observe la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) qui a publié ce 7 juin les résultats d'une enquête menée avec l'Ifop* pour connaître les attentes des Français vis-à-vis du train.
Sur les 12 derniers mois, un Français sur deux dit avoir pris le train au moins une fois – 43% un TGV, 36% un TER et 27% un Intercités. D'après la Fnaut, le vrai potentiel de croissance pour faire basculer les usagers de la voiture vers le train, se situe sur les trajets situés entre 100 et 300 km. Sur cette distance, 69% des personnes interrogées déclarent opter pour la voiture, contre 20% pour le train. Mais 75% de non-utilisateurs reconnaissent privilégier (souvent ou systématiquement) un autre moyen de transport alors qu’il leur serait possible d’utiliser le train sur ces trajets de plus de 100 km.
Le train le plus souvent préféré à la voiture pour des trajets entre 300 et 500 km
Aujourd'hui, c'est entre 300 et 500 km que "le train est perçu comme une alternative à la voiture (notamment en termes de rapidité, possibilité de faire autre chose pendant le trajet…)", assure la Fnaut. Sur cette distance, 27% des voyageurs déclarent lui donner la priorité contre 56% à la voiture (et 8% pour l'avion). Au-delà de 500 km, l'avion prend l'avantage sur le mode ferré avec 29% d'usagers contre 18% pour le train (et 46% pour la voiture).
La Fnaut identifie "un potentiel de report non négligeable pour le train" si on change le regard des Français sur ce mode de transport, qui fait aussi l'objet de critiques sur son manque de fiabilité et de souplesse. L'association estime ainsi que le train possède des avantages qu’il est possible de valoriser auprès des non-utilisateurs. Il permet de faire autre chose pendant le trajet, il est souvent plus rapide que la voiture et s’avère confortable, met-elle en avant. La Fnaut estime aussi que les grèves et perturbations "ont un impact probablement beaucoup plus important sur la perception qu'ont les Français du train", notamment sur ceux qui ne l'utilisent pas, par rapport à la réalité et propose des campagnes de sensibilisation pour contrebalancer cette tendance.
75% des non-utilisateurs pointent un prix trop élevé
Mais chez les non-utilisateurs du train, le principal frein réside dans le prix, et notamment celui du TGV. Ils sont 75% à déclarer que ce mode de transport "n'est pas bon marché". Le prix moyen du TGV (hors Ouigo) est resté stable selon la Fnaut entre 2018 et 2022, le prix d'un trajet moyen s'établissant "un peu au-dessus de 40 euros". "En revanche, le prix moyen des Ouigo a beaucoup augmenté, passant de 23 euros à 31 euros" sur la période, assure le président de l'association, François Delétraz. Il déplore d'ailleurs "que l'augmentation de l'offre Ouigo se fasse au détriment de l'offre Inoui", et désavantage ainsi les détenteurs de carte Avantage ou Liberté, pas valables sur les trajets en Ouigo.
"L'accès aux gares est également un frein majeur", souligne la Fnaut avec 77% des Français qui disent "qu'il est difficile de stationner sa voiture à la gare pour prendre ensuite le train", en raison de l'absence de parking ou de parkings trop chers. 66% des Français pensent aussi qu’il est difficile de garer son vélo à la gare de manière sécurisée et 62% qu'il n'est pas agréable de se rendre à la gare à pied.
*Enquête menée par l'Ifop auprès de 2.003 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus du 3 au 16 avril 2024.