Stationnement sécurisé des vélos : à peine la moitié des gares concernées par l'obligation sont équipées

Selon un décret d'application de la loi d'orientation des mobilités (LOM) publié en juin 2021, 1.133 gares françaises étaient tenues de s'équiper de stationnements sécurisés en gare avant le 1er janvier 2024. Quelques semaines après cette échéance, l'association Vélo et Territoires a dévoilé un bilan montrant que 46% seulement des gares visées respectent l'obligation, avec des situations très contrastées selon les régions.

Au 1er janvier 2024, seules 516 gares, soit 46% des 1.133 gares concernées par le décret d'application de la loi d'orientation des mobilités (LOM) fixant cette date butoir pour qu'elles s'équipent de stationnements sécurisés pour les vélos, respectaient cette obligation, selon un bilan dévoilé ce 29 février par Vélo et Territoires, qui effectue désormais une analyse semestrielle de ces données. La bonne nouvelle, veut croire l'association, c'est que depuis le dernier relevé réalisé en juillet 2023, une dynamique semble s'être enclenchée, 115 nouvelles gares (+29%) s'étant équipées pour répondre aux objectifs de la loi. Pour rappel, selon le décret, on entend par "stationnement sécurisé" la possibilité de stabiliser et de fixer le vélo par deux points. Les équipements doivent aussi bénéficier d’un système de fermeture sécurisée, de surveillance humanisée ou de vidéo-surveillance et se situer dans des endroits couverts, éclairés et implantés à moins de 70 m d’un accès à la gare, sauf en cas d’impossibilité technique avérée.

Au total, 39.315 places de stationnement sont déployées aux abords des gares ciblées par la LOM, dont 313 ne disposent à ce stade d'aucun équipement sécurisé pour les vélos, a recensé Vélo et Territoires. A cela s'ajoutent 2.284 places de stationnement supplémentaires réparties sur 341 gares non ciblées par la LOM, c'est-à-dire celles accueillant moins de 100.000 voyageurs par an.

Ecarts importants entre les régions

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L'association souligne des situations contrastées selon les régions. Certaines avaient en effet déjà engagé de vastes programmes de déploiement de stationnements en gare avant la parution de la loi. C’est le cas des régions Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Grand Est et Bretagne, où au moins 80% des gares ciblées ont atteint leurs objectifs. Les régions Bourgogne-Franche-Comté et Hauts-de-France accusent en revanche les retards les plus importants. L'association pointe le cas particulier de l’Île-de-France, dont seulement 12% des gares atteignent leurs objectifs, mais qui doit déployer à elle seule 58% du volume total de stationnements au niveau national. Un effort jugé "colossal" par l'association. Même si selon elle la région "met tout en œuvre pour relever ce défi", "les financements et les volontés politiques ne font pas tout".

Parmi les principales raisons évoquées pour expliquer ces retards, les régions citent les contraintes d’urbanisme, les délais de livraison des équipements, ainsi que le manque de ressources humaines disponibles chez SNCF Gares & Connexions pour travailler sur la maîtrise d’ouvrage des projets d’abris sécurisés, indique Vélo et Territoires. L’intégration du stationnement vélo dans des projets de pôles d’échanges multimodaux importants, qui tardent à sortir de terre, est également pointée du doigt.

 

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