Aménagement numérique - Le très haut débit franchit la barre des 2 millions d'abonnés
Le marché de gros, qui donne la tendance sur l'activité des opérateurs, est en effervescence. Tous les secteurs progressent y compris les réseaux d'initiative publique en phase d'activation :
- l'accès aux infrastructures de génie civil d'Orange (300.000 km disponibles) progresse de plus de 1.000 km sur un trimestre pour des développements de Ftth ou de Fttla (câble) (de 12.000 à 13.165 km), ce qui représente une croissante de 45% sur 2013 ;
- L'éligibilité au très haut débit des logements connaît aussi une assez forte poussée grâce au Ftth d'une part, et au VDSL2 d'autre part, une technologie que les opérateurs ont été autorisés à déployer en 2013. Le stock de logements éligibles s'élève à 11 millions, dont un peu plus de la moitié en dehors des zones très denses. Sachant que certains cumulent les trois éligibilités, le détail donne 2,98 millions au titre du Ftth (+38% sur un an), 8,59 millions au titre des réseaux câbés Fttla/HFC (+2%) et 2,36 millions au titre du Vdsl2 (nouvel entrant). On notera aussi le renforcement de la mutualisation sur le parc de logements éligibles au Ftth puisque plus de la moitié sont en mesure de recevoir les offres d'au moins deux opérateurs.
. Les réseaux d'initiative publique améliorent leur présence avec 120.000 logements éligibles supplémentaires, soit une progression de 33% de l'ensemble du stock sur un seul trimestre (484.000 logements contre 360.000 précédemment).
Montée en débit financée par les collectivités : la vague des NRA se poursuit
Un des effets prévisibles du plan national France très haut débit, du moins pendant la phase de déploiement, est l'accroissement des investissements sur la boucle locale de cuivre. En effet, celle-ci se porte bien, sous le coup de l'arrivée du VDSL2 et aussi grâce aux opérations de montée en débit. Ce secteur, financé par les collectivités territoriales, vise à mener des opérations de montée en débit en attendant l'arrivée de la fibre, avec la création de nouveaux nœuds de raccordement (NRA) plus proches des abonnés et donc plus performants. Depuis leur création, 1 939 NRA "zones d'ombre" on déjà été installés pour apporter le haut débit là où il n'existait pas ou pratiquement pas. Le mouvement se poursuit avec près de 900 demandes d'études de points de raccordement mutualisés (PRM) commandées et validées dans 47 départements, avec près de 500 NRA-Med (Montée en débit) en cours de réalisation dans 34 départements et avec 42 mises en service au cours de ce trimestre.
L'installation de ces équipements vise aussi à faciliter le déploiement d'une offre concurrente, ce qui est le cas aujourd'hui sur la moitié des NRA équipés en DSL (7.608 NRA sur 15860 équipés). Au cours du dernier trimestre, 250 NRA ont été dégroupés ce qui permet de desservir aujourd'hui 89,2% de la population.
2,1 millions d'abonnés au très haut débit
Le marché de détail est lui aussi à la fête puisqu'à la fin 2013, la France totalisait 24,9 millions d'abonnés haut et très haut débit sur réseau fixe, soit 900.000 abonnés de plus qu'en 2012 (2%).
Pour la première fois, la majeure partie (78%) de la croissance enregistrée est attribuée au très haut débit, pour un taux de pénétration de 19% du nombre total de logements éligibles. Les abonnés au très haut débit dépassent désormais les 2,1 millions (200.000 sur le trimestre). La répartition entre les technologies confirme, pour l'instant, le caractère encore minoritaire du Ftth/Ftto qui, malgré une belle progression (+72% sur un an) ne représente qu'un gros quart de l'ensemble (540.000 abonnés, dont 75.000 au cours du trimestre et 72% de plus sur un an). Il est dépassé par le très haut débit sur câble de 100 Mbps et plus (765.000 abonnés, dont 40.000 sur le trimestre et 23% sur l'année) et par le très haut débit compris entre 30 et 100 Mbps, qui reprend de l'altitude avec le VDSL2 (745.000 dont 90.000 au cours du trimestre et 11% sur un an).
L'année 2014 sera sans doute une année charnière du point de vue statistique. Le suivi des progressions de la fibre permettra de vérifier si les déploiements en cours se rapprochent des optimums de vitesse de croisière attendus (2 millions de prises par an contre 1 aujourd'hui). Il donnera également de précieuses informations sur les tendances d'une boucle locale de cuivre tout de même amenée à disparaître progressivement.
