Aménagement numérique - Très haut débit : ascension en pente douce
Le nombre d'abonnés au très haut débit atteint désormais le seuil des 1,8 million, soit une progression de 65.000 nouveaux entrants par rapport au dernier trimestre, selon les chiffres publiés le 5 septembre par l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep).
L'ensemble est réparti en trois catégories : le FTTH - fibre intégrale – (415.000 abonnés), principal bénéficiaire de la croissance avec 50.000 nouveaux abonnés enregistrés au cours du dernier trimestre (T2) et une croissance annuelle de 70% ; le câble, qui totalise 690.000 abonnés à plus de 100 Mbps (+20.000 sur le trimestre et 31% sur une année) ; et, enfin, 660.000 abonnés à des débits inférieurs, de 30 à 100 Mbps.
Globalement, le nombre d'abonnés internet à haut et très haut débit sur réseaux fixes atteint 24,4 millions. La croissance de 150.000 abonnés sur le trimestre, et de 1,1 million sur l'année (+5%), reste soutenue au regard des volumes déjà établis.
Résultats surévalués au trimestre précédent
La tendance sur les investissements en cours sur le marché de gros est également bien orientée. A la fin du 2e trimestre, l'utilisation des infrastructures de génie civil d'Orange par les opérateurs alternatifs représentait 11.033 km, contre 7.189 km en 2012. Le nombre de logements éligibles au très haut débit s'établissait à 8,98 millions de logements. Un chiffre stable par rapport au dernier trimestre (voir notre article du 31 mai) mais qui, en réalité, résulte d'une erreur de comptage. L'opérateur Numéricable avait en effet surévalué ses résultats au dernier trimestre et les a corrigés depuis. Si bien que le nombre de logements éligibles, situés hors des zones très denses, n'évolue que très faiblement, pour les mêmes raisons, en passant de 3,47 millions à 3,53 millions de logements.
Une croissance des RIP plus limitée
Sur l'ensemble du stock, 2,5 millions de logements sont désormais éligibles au FTTH (+8% sur le trimestre et +43% sur l'année), dont 415.000 en dehors des zones très denses (contre 326.000 au trimestre précédent) et 360.000 éligibles via les réseaux d'initiative publique, un chiffre en baisse par rapport à celui qui avait été affiché au trimestre précédent (1).
Les logements câblés éligibles au très haut débit représentent 8,49 millions (8,46 au trimestre dernier), dont 3,18 millions en dehors des zones très denses et 4,97 millions éligibles à des offres très haut débit supérieures à 100 Mbps. Aussi, il convient de relativiser la forte croissance annoncée sur le déploiement des réseaux câblés THD au trimestre précédent, ce qui n'enlève rien au potentiel de l'opérateur, qui demeure particulièrement élevé.
Constat encourageant, la mutualisation du parc progresse : désormais, 1,38 million de logements bénéficient de la commercialisation d'au moins deux opérateurs et environ 500.000 supportent une triple offre.
Haut débit : 88% des Français bénéficient du dégroupage
Sur les technologies ADSL, le dégroupage progresse, avec un parc des accès achetés par les opérateurs alternatifs à France Télécom de 12,64 millions d'unités et un accroissement de 656.000 sur un an (commercialisation résidentielle et professionnelle). Désormais, les 15.613 NRA (nœuds de raccordement d'abonnés) sont équipés en DSL en métropole et dans les DOM, et 99,3% des lignes en cuivre sont éligibles à un service haut débit.
Les opérations de montée en débit augmentent elles aussi en intensité avec la présence de 1,900 NRA-ZO (zone d'ombre). Au 2e trimestre, 260 NRA Med (montée en débit) sont en cours de déploiement dans 25 départements, sur un total de 400 demandes d'études, et 14 ont été mis en service au premier semestre. La concurrence s'améliore donc. Désormais, 87,8% des Français bénéficient de la diversification et de l'enrichissement des offres résultant du dégroupage.
(1) Les chiffres de 420.000 logements éligibles au titre des RIP pour le trimestre précédent étaient inexacts en raison des erreurs commises par un délégataire. La différence représenterait déjà un écart de 60.000 logements sans y inclure de progression. La croissance sur ce poste n'est par conséquent pas mesurable.