Aménagement numérique - Très haut débit : le marché accélère... la concurrence aussi !
Les consommateurs semblent désormais prêts à se convertir au très haut débit. La France a en effet enregistré une hausse de 300.000 abonnés au cours des douze derniers mois et comptait 1,7 million de foyers abonnés au 31 mars 2013, soit une progression de 22%. Le bond significatif a été enregistré au cours des deux derniers trimestres (fin 2012 et début 2013) : les abonnements ont augmenté de 100%, passant d'une moyenne de 50.000 à plus de 100.000 abonnés par trimestre.
Côté investissements, les opérateurs accentuent également la cadence. La location des infrastructures de génie civil de France Télécom, un indicateur de l'activité des opérateurs alternatifs (FttLA ou FTTH), atteignait 9.925 kilomètres fin mars 2013, contre 6.515 km un an auparavant, soit une progression de 52%.
L'éligibilité des logements monte en puissance également. Elle atteint désormais un total de 8,9 millions d'unités (1), dont 3,47 millions en-dehors des zones très denses, certains logements pouvant bénéficier de deux accès au très haut débit, l'un par un réseau câblé modernisé, l'autre par un réseau FTTH.
Les réseaux câblés tirent une part croissante du marché
De cette moisson de chiffres, on retiendra en premier lieu le bond spectaculaire de Numéricable (principal opérateur des réseaux câblés) qui apparaît désormais comme un vecteur de dynamisation du marché à part entière. Fort de ses 1,34 million d'abonnés, et surtout de la montée en gamme du segment le plus performant de ses offres très haut débit (+100 Mbit/s), qui enregistre 35,6% de croissance sur une année et 55.000 nouveaux abonnés sur le trimestre, l'opérateur apparaît comme le principal bénéficiaire des grandes manœuvres sur le très haut débit. La progression s'opère en partie au détriment de son offre 30/100 Mbit/s, qui baisse de 3% sur l'année et perd 5.000 abonnés, mais elle confirme bien aussi la conquête de nouveaux abonnés. Toujours sur ce terrain du câble, les investissements se poursuivent également mais à un rythme plus mesuré en raison du parc déjà équipé. A la fin du premier trimestre 2013, environ 8,46 millions de logements sont éligibles à des offres très haut débit en fibre optique avec terminaison en câble coaxial (FttLA et HFC), dont 4,88 millions à des offres très haut débit supérieures à 100 Mbits/s (+10% en un an). Au sein du parc total, 3,15 millions de logements éligibles sont situés en dehors des zones très denses.
FTTH : un taux de progression des abonnements de 70%
Le nombre d'abonnements FTTH, qui atteint 365.000 au 31 mars 2013, ne représente encore qu'un peu plus de la moitié de ceux du câble, supérieurs à 100 Mbit/s. En revanche, le rythme de progression est supérieur. Le FTTH a en effet conquis 100.000 nouveaux abonnés au cours des deux derniers trimestres et son taux de croissance annuel approche les 70%. Côté investissements, le nombre de logements éligibles progresse sur une année de 52% avec désormais 2,4 millions d'unités, dont 326.000 situés en dehors des zones très denses et 420.000 éligibles, via des réseaux d'initiative publique (RIP) qui semblent également engagés sur une dynamique de progression ambitieuse.
Le marché des offres croît, certes à des vitesses différentes, mais sur des bases qui le sont également. Le câble semble aujourd'hui disposer d'atouts plus solides qu'on ne l'imaginait : avance en termes de déploiement, charges d'investissement limitées et disponibilité plus immédiate des offres commerciales sur un parc éligible deux fois supérieur à celui des opérateurs FTTH. De leur côté, les opérateurs FTTH, Orange et SFR, et aussi les RIP, accélèrent le déploiement des infrastructures et leur effort commence à produire ses effets. Mais nul ne sait véritablement de quel côté va tourner le vent, dans la nouvelle dynamique concurrentielle qui se dessine. Pour certains elle stimulera le marché, pour d'autres au contraire elle pourrait encore affaiblir les grands opérateurs. Une certitude, pour réussir et même l'emporter, les opérateurs FTTH devront désormais réagir rapidement. Les derniers résultats publiés semblent suggérer qu'ils n'ont pas l'intention de rester assis les bras croisés.
