Le taux d'absentéisme pour 2015 est de 7,85%, selon les données des DRH des grandes collectivités
L'Association des DRH des grandes collectivités territoriales a rendu publics le 1er février 2017 les résultats de son "benchmark absentéisme 2015". Sur les 119 collectivités ayant saisi leurs données, qui représentent plus de 263.000 agents, le taux d'absentéisme moyen pour 2015 était de 7,85%.
L’Association des DRH des grandes collectivités territoriales (ADRH GCT) a présenté mercredi 1er février, les premières conclusions du benchmark absentéisme 2015. On se rappelle qu'au premier semestre 2016, l'ADRH GCT avait sollicité l’Inet pour conduire une étude sur l’absentéisme (voir ci-dessous notre article du 2 mai 2016). Le premier objectif de cette étude était de proposer une définition partagée de la notion d’absentéisme. Le second, de définir un tableau de bord permettant des comparaisons objectives et rigoureuses entre les collectivités. Sur la base de cette étude, un portail web a été créé pour permettre à chaque collectivité d’inclure facilement ses données et de visualiser des graphiques et tableaux pour comparer ses propres indicateurs à ceux d’autres collectivités triées par taille, type ou région (voir notre article du 13 décembre 2016).
Des données sur 14% des fonctionnaires territoriaux
Ce portail web, développé par le spécialiste de l’analytique RH Havasu, est en ligne depuis décembre 2016 et ouvert à toutes les collectivités territoriales. 119 collectivités de tout type et de différentes tailles y ont saisi leurs données 2015, représentant plus de 263.000 agents (14% des fonctionnaires territoriaux). 64% des vingt-cinq plus grandes villes de France ont ainsi participé à ce projet, de même que 26% des départements français. Outre qu'il permet aux collectivités de se comparer, ce portail permet également de collecter des données pour étudier les grandes lignes de la structure de l’absentéisme dans la fonction publique territoriale.
Un taux d'absentéisme mesuré à 7,85%
Plusieurs premiers enseignements importants se dégagent. Le taux d’absentéisme moyen pour l’ensemble des collectivités répondantes était de 7,85% en 2015. Il s’agit, précise l'Association, d’un taux calculé sur une base calendaire et sur un périmètre "compressible", c’est-à-dire intégrant la maladie ordinaire, les accidents de travail, la maladie professionnelle, les congés longue / grave maladie et les congés longue durée.
Ce taux est donc dépourvu des congés maternité, "lesquels sont souvent curieusement intégrés dans les benchmarks absentéisme", souligne l'ADRH GCT, et "significativement inférieur" à celui calculé par le courtier en assurance Sofaxis - 9,3% en 2015 (voir notre article du 30 novembre 2016).
Absentéisme et pénibilité
Outre le taux d’absentéisme global, cette première étude permet de révéler des éléments de structure de l’absentéisme. Ainsi, l’ampleur de l’absentéisme n’est pas uniforme selon le type de collectivité (plus élevé dans les communes et surtout dans les centres communaux d'action sociale que dans les conseils départementaux, régionaux et communautés d’agglomération).
Par ailleurs, deux filières affichent des indicateurs absentéisme dégradés : la filière technique et la filière sociale et médicosociale. Or ces métiers, majoritairement occupés par des agents de catégorie C sont caractérisés par des problématiques de pénibilité et d’usure professionnelle.
Au final, 30% du volume d’absence concerne des causes liées à des problématiques de prévention sur lesquelles les collectivités ont un pouvoir d’action direct (accidents du travail, maladies professionnelles et congés longue durée), estime l'association.
"Un absentéisme ciblé", provenant "d’une usure liée à certains métiers"
Commentant ces résultats, Johan Theuret, président de l'ADRH GCT, souligne "l’impérieuse nécessité pour les collectivités locales de s’emparer de la thématique de l’amélioration des conditions de travail des agents et de rattraper leur retard". "L’idée persistante d’un absentéisme généralisé chez les fonctionnaires, souvent présenté comme de nature comportementale, s’efface donc, pour être remplacée par l’hypothèse d’un absentéisme ciblé portant surtout les caractéristiques d’une usure liée à certains métiers", conclut-il.
Encouragé par les résultats de ce premier benchmark, l’association renouvelle le dispositif pour l'année 2016, en espérant atteindre une représentativité de l’ordre de 25% des fonctionnaires territoriaux.