Transports - Le Stif adopte la feuille de route pour l'amélioration du RER A
Le conseil d'administration du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) a adopté le 6 juin le document de référence pour l'amélioration du RER A, ligne la plus fréquentée d'Europe avec un million de voyageurs quotidiens. Le vote a été obtenu à une large majorité des 29 élus siégeant au Stif, moins 5 abstentions UMP et centristes, dont Valérie Pécresse, chef de file de l'opposition UMP au conseil régional. En revanche, les trois élus des départements UMP (Yvelines, Hauts-de-Seine et Val d'Oise) ont voté pour.
Ce schéma directeur aborde les points à améliorer pour cette ligne saturée, véritable épine dorsale est-ouest du réseau, longue d'environ 110 km, ponctués de 46 gares. Ouverte 20h sur 24, elle est très complexe à faire fonctionner, en raison d'une exploitation partagée à 80% par la RATP et 20% par la SNCF (dont les infrastructures sont gérées par RFF). Le document acte 630 millions d'euros d'investissements pour l'infrastructure et 240 millions pour les trains, avec des horizons de mise en oeuvre allant de 2017 à 2022. Sont abordés les enjeux majeurs de cette ligne, dont la moindre perturbation se répercute sur des milliers de voyageurs et tout le réseau, notamment l'amélioration du fonctionnement de la ligne. "A terme, la création d'un centre de commandement unique RFF, SNCF et RATP est envisagé", rappelle le Stif dans un communiqué. Avant cela, un dispositif de pilotage automatique sur le tronçon central sera mis en place, afin de rendre la vitesse des trains plus homogène et donc de fluidifier le trafic, sur cette ligne où passe un train toutes les 3-4 minutes. Le Stif demande aussi à la RATP et à la SNCF d'aller de l'avant pour réussir la suppression de la relève des conducteurs à Nanterre préfecture (point de relais entre les deux opérateurs) afin d'améliorer "la régularité de la ligne".
De plus, le renouvellement du matériel se poursuit, avec l'arrivée depuis décembre dernier des nouvelles rames "MI09", qui peuvent accueillir 2.600 voyageurs contre 1.684 actuellement. 60 rames doivent être livrées d'ici 2014, puis 70 autres entre 2014 et 2017. Le remplacement de 500 écrans dans les gares RATP doit permettre une meilleure information des voyageurs, notamment avec des données sur les lignes en correspondance ou les bus au départ des gares et stations.
Les élus PS se sont félicités que "la région et le Stif soient à la hauteur des enjeux à relever pour améliorer le réseau de transports depuis 2008, après 30 ans de sous-investissement de l'Etat dans le réseau RER". A l'inverse, Valérie Pécresse a dénoncé "l'insuffisance chronique des mesures proposées par Jean-Paul Huchon (président PS de la région et du Stif, NDLR) afin d'améliorer rapidement la situation de cette ligne: après plus de quatre ans de gestation, les actions envisagées dans ce schéma ne permettront aucune amélioration tangible pour les usagers dans les 5 ans à venir".
640 millions d'euros à investir en 2012
Par ailleurs, le conseil du Stif a approuvé le 6 juin une augmentation de 163 millions d'euros de son budget d'investissement pour 2012, ce qui le portera à un peu plus de 640 millions d'euros. Ces ressources sont destinées à financer plusieurs programmes déjà engagés tels que le renouvellement des trains et RER franciliens ou l'équipement en système d'anti-enrayage pour les trains du RER D. Le Stif suventionnera par ailleurs l'acquisition de plus de 400 bus à la RATP pour remplacer les bus les plus anciens par des véhicules neufs mais aussi remplacer certains bus standards par des bus articulés de plus grande capacité. Le conseil du Stif a aussi décidé d'inscrire 11 millions d'euros de crédits supplémentaires à sa section de fonctionnement pour financer l'augmentation de la capacité des trains le week-end sur les RER B et D et accroître l'offre bus dans les mois à venir.
Plateau de Saclay : feu vert pour le projet de bus en site propre
Enfin, le projet stratégique de voie de bus en site propre entre Massy (Essonne) et Saint-Quentin-en-Yvelines, desservant le plateau de Saclay, va passer à la vitesse supérieure, a également annoncé le Stif le 6 juin. Futur pôle d'excellence en pleins champs, le plateau de Saclay, à 25 km au sud de Paris, a longtemps été un point de discorde entre l'Etat et la région Ile-de-France qui s'opposent sur la desserte de ce campus scientifique qui devrait réunir en 2025 plus de 80.000 chercheurs, étudiants, et ingénieurs. L'Etat - avant les élections - entendait assurer sa desserte par un métro automatique opérationnel dès 2020, tandis que la région préfère un "bus à haut niveau de service" pouvant "évoluer par la suite vers un tramway".
Le projet de bus vient de recevoir une "déclaration d'intérêt général" après la conclusion de deux enquêtes publiques et l'avis favorable du commissaire enquêteur, a indiqué le Stif. Cette déclaration va permettre le lancement des travaux en 2013 "pour une mise en service fin 2015", a précisé l'autorité organisatrice des transports franciliens. Le projet comporte environ 6,5 km de ligne avec 10 stations. "Le bus en site propre bénéficiera de la priorité aux carrefours, ce qui permettra une vitesse commerciale de 25 km/h pour un temps de parcours d'environ 15 minutes", a précisé le Stif. La fréquence sera "d'environ 5 minutes en heures de pointe. L'exploitation de la ligne sera réalisée avec des bus articulés" et le coût estimé du projet est de 55 millions d'euros.