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Emploi - Le service public régional de l'orientation démarre dans huit régions

Le service public régional de l'orientation (SPRO) va être expérimenté dans huit régions. Une charte a été élaborée par l'ARF, les ministères concernés et les partenaires sociaux pour définir les valeurs et objectifs à partager. Le but est d'apporter de la cohérence entre les quelque 8.000 points d'orientation recensés sur le territoire.

Prévu dans le cadre de la loi du 24 novembre 2009, le service public de l'orientation a d'abord été mis en place au niveau national avec un label "Orientation pour tous" servant à définir des sites géographiques, un site internet et une ligne téléphonique. Mais il s'est traduit de manière très variable selon les territoires. Le deuxième projet de loi sur la décentralisation prévoit cette fois-ci que l'Etat et les régions se chargent ensemble du service public de l'orientation, les régions étant responsables de coordonner les acteurs dans ce domaine au niveau local. Afin d'anticiper la loi, l'expérimentation du service public régional de l'orientation (SPRO) va démarrer prochainement dans huit régions (Aquitaine, Auvergne, Bretagne, Centre, Limousin, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Rhône-Alpes).  Une charte a été élaborée par l'Association des régions de France (ARF), les huit régions expérimentatrices et les cinq ministères concernés (Education nationale, Enseignement supérieur et Recherche, Travail, Sports, Agriculture) pour poser le cadre de ce nouveau service public, et partager des valeurs et des objectifs communs.
"Ce travail a été élaboré pour qu'il y ait un cadre de déploiement commun, y compris durant la phase d'expérimentation, autour de valeurs partagées et d'objectifs communs", explique François Bonneau, président du conseil régional Centre et président de la commission Education de l'ARF. La charte détaille les responsabilités de chacun : "l'Etat définit la politique d'orientation des élèves et des étudiants dans les établissements scolaires et établissements d'enseignement supérieur ; la région organise quant à elle le service public régional de l'orientation et coordonne sur son territoire les actions des organismes qui concourent à ce dernier, structurés en réseau en direction des publics jeunes et adultes", précise ainsi le document.

Les régions aux manettes

"Sur le plan local, ce sont les régions qui sont aux manettes, mais nous ne le faisons pas de manière arbitraire, souligne François Bonneau, les travaux se font en concertation étroite avec les services de l'Etat et en association, ce qui est nouveau, avec les partenaires sociaux."
Syndicats et patronat sont ainsi largement associés à la démarche. "Tous les partenaires sociaux contribuent au SPO, tout en conservant leurs rattachements administratifs et hiérarchiques, leurs spécificités statutaires et leurs missions", détaille la charte. "Il y a lieu de disposer d'un service public qui mette en cohérence et qui coordonne les services existants, affirme le président de la région Centre, les acteurs sont très divers, avec les points information jeunesse, Pôle emploi, les missions locales, etc. Il faut rendre les services plus lisibles, et que chacun d'entre eux se connaissent. Dans tout lieu servant à l'orientation, il faut qu'il y ait une première information commune permettant à chacun de trouver l'interlocuteur adapté à son besoin, et un partage d'informations sur les données économiques nationales, régionales, locales." L'ARF comptabilise en effet quelque 8.000 points d'orientation sur le territoire !
La charte développe les valeurs partagées sur lesquelles l'expérimentation et le SPO vont reposer. Les services doivent ainsi être gratuits, libres et faciles d'accès. Il doit y avoir une continuité de service adaptée aux besoins des publics, un respect de l'anonymat et de la confidentialité, et une prise en compte de la situation globale de la personne.
Le document fixe également des objectifs communs : assurer un accueil de proximité et une information fiable, actualisée et personnalisée sur les filières, les métiers, la formation, l'emploi, aux niveaux régional, national, européen, et international, et proposer des services et/ou des prestations de conseil en orientation et un accompagnement des personnes concernées. L'expérimentation va se dérouler sur une année. Le groupe de travail constitué pour élaborer la démarche assurera le suivi de l'expérimentation. "Nous ferons un reporting pour bénéficier des avancées ici ou là et de la réflexion critique", détaille François Bonneau.