Social - Le secteur médicosocial, principal vivier de créations d'emplois à l'horizon 2020
Le Centre d'analyse stratégique (CAS) et la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) des ministères sociaux publient une note intitulée : "Progression et féminisation des emplois les plus qualifiés - dynamisme des métiers d'aide et de soins aux personnes." Ce document - qui constitue la quatrième édition d'une étude récurrente - s'efforce d'identifier les perspectives d'évolution de l'emploi par métiers à moyen terme (échéance 2020). Il distingue la situation globale et les approches sectorielles. Sur le plan général, les auteurs estiment qu'entre 2010 et 2020, le nombre de postes à pourvoir devrait se maintenir à un niveau élevé, en raison principalement des départs en fin de carrière. Le nombre de départs en retraite devrait se stabiliser autour de 600.000 par an, en dépit du recul progressif de l'âge moyen de cessation d'activité.
En termes sectoriels, l'étude met notamment en valeur le potentiel de croissance du secteur médicosocial. Le principal vivier d'emplois demeure en effet - de très loin - le secteur des métiers d'aide et de soins aux personnes fragiles. Selon le CAS et la Dares, ces métiers "devraient [...] bénéficier d'une forte dynamique de l'emploi, à l'exception des médecins pour lesquels le remplacement des départs n'est pas assuré à l'horizon 2020".
350.000 créations nettes en dix ans
Les professions d'aide et de soins aux personnes fragiles sont ainsi celles qui gagneraient le plus d'emplois à l'horizon 2020, avec près de 350.000 créations nettes en dix ans. Si l'on raisonne par métiers, les trois marches du podium des professions qui bénéficieront des plus importants volumes de créations d'emplois en 2010 et 2020 sont occupées, dans l'ordre du classement, par les métiers de l'aide à domicile, les aides-soignants et les infirmiers. Figurent également parmi les quinze premiers les professions paramédicales et les assistantes maternelles. A noter : malgré les difficultés actuelles - bien réelles - des services d'aide à domicile, les métiers correspondants offrent un gisement d'emploi sans équivalent. Avec un potentiel de 156.000 créations nettes d'emploi entre 2010 et 2020, les professions de l'aide à domicile offrent ainsi un potentiel sans équivalent. Le nombre de créations nettes d'emploi prévu pour les aides-soignants - qui arrivent au second rang - est ainsi de 103.000 sur la même période et le gisement d'emploi de l'aide à domicile représente plus de quatre fois celui de l'hôtellerie et de la restauration et celui des attachés commerciaux et des représentants.
Nul ne s'étonnera que le CAS et la Dares expliquent ce dynamisme du secteur de l'aide à domicile - mais aussi du secteur des soins (aides-soignants, infirmiers) - par les besoins croissants en matière de soins et d'accompagnement de la dépendance, engendrés par le vieillissement de la population. Mais l'étude pointe aussi le fait "que les possibilités de prise en charge par les familles tendent à se réduire dans un contexte de hausse du taux d'activité des femmes après 45 ans et de fragmentation croissante des structures familiales". Dans ces conditions démographiques et sociologiques, le dynamisme des métiers d'aide et de soins aux personnes devrait se poursuivre bien au-delà de 2020.