Maintien à domicile - Qui sont les 515.000 intervenantes au domicile des personnes fragilisées ?
La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude consacrée au profil et à la situation des intervenantes au domicile des personnes fragilisées. Ce terme regroupe 515.000 personnes intervenant principalement au domicile de personnes âgées ou handicapées. Ces emplois, féminins à 97,5%, sont exercés selon différents modes juridiques : en emploi direct (23,5%), comme salariées d'organismes prestataires exclusivement (37,1%) ou comme salariées en mode mandataire ou mixte (39,5%). Ils sont assurés très majoritairement (95,3%) par des personnes nées en France ou ayant la nationale française. L'âge moyen de ces intervenantes est de 45 ans. Il est toutefois un peu plus élevé pour les salariées en emploi direct (47,4 ans). En revanche, toutes les catégories de salariés intervenant au domicile de personnes fragilisées possèdent la même ancienneté moyenne dans l'emploi, soit environ neuf ans.
La principale différence concerne le niveau de formation en lien avec le métier, très nettement plus élevé pour les salariées d'organismes mandataires et, plus encore, prestataires. En effet, la part des intervenantes au domicile de personnes fragilisées qui ne possèdent aucun diplôme du secteur sanitaire et social est de 85,1% des salariées en emploi direct, contre 61,3% pour celles en mode mandataire ou à exercice mixte, et de 48,3% pour les salariées des services prestataires. Parmi ces dernières, les qualifications les plus fréquentes sont le diplôme d'Etat d'auxiliaire de vie sociale ou le certificat d'aptitude aux fonctions d'aide à domicile (Cafad) - détenu par 35,4% des salariées - et le BEP carrières sanitaires et sociales (11,2%). A l'inverse, seules 7,5% des salariées en emploi direct possèdent l'un de ces trois diplômes. Les écarts sont toutefois beaucoup moins importants si l'on considère le niveau scolaire. Toutes catégories confondues, 14,1% des intervenantes ont un niveau primaire, 18,6% un niveau du premier cycle du secondaire (de la 6e à 3e), 46,5% un niveau du second cycle court (préparation d'un CAP, BEP...) et 15,4% un niveau de second cycle général, technologique ou professionnel. Pour le second cycle court, par exemple, les taux sont respectivement de 49,9% chez les salariées d'entreprises prestataires et de 39,2% chez les personnes en emploi direct.
Au cours d'une semaine type, les intervenantes travaillent en moyenne 4,9 jours auprès de personnes fragilisées. Ces jours de travail se situent essentiellement du lundi au vendredi, la famille prenant souvent le relais durant le week-end. Néanmoins, 38% des intervenantes travaillent le samedi et 21% le dimanche. Au cours de la semaine type, 96% des intervenantes ont travaillé au moins une fois auprès d'une personne fragilisée de plus de 60 ans, 23% auprès d'une personne handicapée de moins de 60 ans, 11% auprès d'une personne nécessitant une aide temporaire (accident, maladie, maternité...) et 17% auprès d'une autre personne sans caractéristique particulière. Au cours de cette semaine de référence, les salariées en emploi direct sont intervenues en moyenne auprès de 3,1 personnes, contre 6,9 pour celles en activité mandataire ou mixte et 8,3 pour les employées de services mandataires. De façon logique, les durées moyennes hebdomadaires d'intervention auprès d'une même personne sont ainsi respectivement de 10,7 heures, 6,8 heures et 4,4 heures. La moyenne générale - tous modes d'exercice confondus - est donc de 6,5 personnes par intervenante, pour un nombre moyen d'heures travaillées de 26,1 heures par semaine. En effet, seules 30% des aides à domicile déclarent travailler à temps plein en tant qu'aide à domicile.
Enfin, la rémunération moyenne mensuelle des intervenantes auprès de personnes fragilisées est de 832 euros nets (chiffres 2008) : 1.190 euros pour celles qui travaillent à temps plein et 717 euros pour celles qui exercent à temps partiel. Ces salaires moyens varient peu selon le mode d'exercice, mais la dispersion est nettement plus importante chez les intervenantes en emploi direct.
Jean-Noël Escudié / PCA