Tourisme - Le prêt hôtellerie de Bpifrance étendu aux chambres d'hôtes et meublés de tourisme innovants
A l'occasion de la séance de questions au gouvernement du 3 mai à l'Assemblée nationale, Guy-Michel Chauveau, député (PS) de la Sarthe a appelé l'attention de la secrétaire d'Etat chargée du commerce et de l'artisanat sur le prêt participatif pour la rénovation hôtelière (PPRH). Distribué par Bpifrance, ce prêt présente de nombreux avantages, mais selon l'auteur de la question "les conditions de son obtention demeurent restrictives : hôtels classés, bénéficiaires et en croissance - ce qui exclut de nombreux hôtels de 25 chambres et moins, soit environ 9.000 hôtels, dont la situation économique est fragilisée, en particulier en zones rurales". De ce fait, on compterait assez peu de dossiers éligibles en faveur du tourisme rural.
Le député de la Sarthe estime en outre que "le PPRH peut sembler assez difficile d'accès pour les petits indépendants, les repreneurs et les exploitants qui ne sont pas propriétaires de leur hébergement touristique".
Durée allongée et différé d'amortissement de deux ans
Répondant pour Martine Pinville, Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat chargée du numérique, a apporté plusieurs précisions. Le prêt hôtellerie de BpiFrance - dénomination qui a remplacé celle de PPRH - peut effectivement être accordé aux hôtels situés dans les zones rurales comme dans les zones urbaines denses. Axelle Lemaire a d'ailleurs annoncé une extension des financements de Bpifrance aux chambres d'hôtes, notamment dans les zones rurales, ainsi qu'aux meublés de tourisme, "dès lors qu'ils présentent un caractère innovant".
Les conditions du "prêt hôtellerie" ont été revues en janvier 2016 (voir notre article ci-contre du 28 janvier 2016). Ainsi, le prêt hôtellerie peut avoir désormais une durée de dix ans, avec un différé d'amortissement pouvant aller jusqu'à 24 mois, et financer les hôtels classés d'une à quatre étoiles.
Le montant minimum du prêt (30.000 euros) le rend accessible à des établissements de petite taille, tandis que son montant maximal atteint 400.000 euros.
Un dispositif encore largement méconnu
En outre, il bénéficie d'un taux réduit grâce à une bonification de la Caisse des Dépôts, "ce qui le rend particulièrement intéressant pour les emprunteurs, avec des conditions aujourd'hui proches de 2%".
Autre avantage : Bpifrance ou une banque partenaire peuvent accorder un prêt complémentaire à un taux de marché. La réponse rappelle par ailleurs que "pour le financement de projets d'investissement hôtelier, les régions et les départements peuvent aussi apporter des financements complémentaires, particulièrement utiles en cas de reprise d'un établissement ou pour la mise en accessibilité".
Le problème est que ces nouvelles dispositions introduites en janvier dernier restent largement méconnues des bénéficiaires potentiels. Il incombe donc à Bpifrance, "par une démarche de communication qui doit sans doute être plus ciblée, de mieux faire connaître ces dispositifs auprès des établissements hôteliers et de leurs fédérations professionnelles".