Emploi - Le président de GDF-Suez remet 150 propositions pour l'emploi au ministère du Travail
Gérard Mestrallet, PDG de GDF-Suez et président de la fondation agir contre l'exclusion (Face)* a rendu le 25 avril 2014, au président de la République, François Hollande, au ministre du Travail, François Rebsamen, et à Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, un rapport intitulé "Mobiliser les acteurs économiques en faveur de l'emploi et de l'emploi des jeunes".
Commandé en avril 2013 par le président de la République, ce rapport dresse une liste de 150 propositions ordonnées autour de cinq priorités : rapprocher durablement l'entreprise et l'école, développer la culture de l'alternance comme voie d'excellence, engager directement des entreprises dans la formation et l'accompagnement des demandeurs d'emploi, faire de la mixité des métiers "la Grande Cause nationale 2015" et organiser les dynamiques locales en faveur de l'emploi des jeunes autour de la région.
La philosophie du rapport est celle du principe de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et, selon son introduction, ce rapport "s'inscrit dans le cadre du pacte de responsabilité" présenté officiellement le 21 janvier dernier par le président de la République aux "acteurs de l'emploi".
S'appuyant sur les dernières statistiques décevantes publiées par la Dares sur les contrats d'apprentissage en alternance (-8% en 2013 par rapport à 2012), il préconise notamment de "réaffirmer politiquement l'importance et l'excellence de l'alternance, (…) en inventant de nouveaux dispositifs alternés qui reconnaissent l'orientation et la formation par l'activité de travail autant que par les apprentissages scolaires".
Le rapport préconise aussi de "simplifier" les dispositifs d'alternance en fusionnant les contrats d'apprentissage et les contrats de professionnalisation en un contrat unique. Il suggère aussi une exonération totale de charges aux contrats en alternance (apprentissage et professionnalisation) pour les plus bas salaires (jusqu'à 1,2 fois le Smic pour tous les secteurs d'activité).
Un guichet unique local pour les bénéficiaires et les entreprises
Présenté le jour de la publication des statistiques de l'emploi pour le mois de mars, le rapport rappelle les fortes disparités des taux de chômage selon les départements et "constate une concentration des initiatives responsables dans les grandes métropoles aux dépens d'un équilibre sur le reste des territoires". Le sixième des huit chapitres du rapport, intitulé "Associer entreprises et régions pour l'emploi des jeunes" regroupe 29 propositions parmi lesquelles l'expérimentation de "démarches de convergence entre les différents acteurs locaux (Etat, collectivités, organisations professionnelles, partenaires sociaux, entreprises) sur des objectifs de développement social partagés, notamment en matière d'emploi" ainsi que "la création d'associations d'entreprises territorialisées".
Dans le même esprit de fusion de structures, au niveau régional cette fois, le rapport recommande de "regrouper au sein de structures généralistes de portée régionale les maisons de l'emploi (MDE), les missions locales (ML), les plans locaux pour l'insertion et l'emploi (Plie) et les écoles de la deuxième chance (E2C)."
Le rapport suggère aussi de "donner la priorité aux démarches de la gestion prévisionnelle et territoriale des emplois et des compétences (GPTEC)" suggérant qu'elles soient "le fruit d'une action concertée avec les organismes publics et parapublics (Oref, Pôle emploi / BMO, maisons de l'emploi…)". Il recommande également la création d'un guichet unique local pour les bénéficiaires (jeunes demandeurs d'emploi) et les entreprises afin de simplifier et unifier les structures en place. Enfin, le contrat propose la création de contrats pour l'emploi associant la région, ses entreprises et Pôle emploi. Et même d'intégrer les "associations d'entreprises socialement engagées sur les territoires dans les instances et la gouvernance locale".
Jean-François Guélain
* Face qui a apporté une contribution majeure à l'élaboration de ces 150 propositions a été créée par Martine Aubry en 1993. Elle regroupe 4.750 entreprises de toutes tailles.