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Tice - Le Premier ministre adoube le programme "Collèges connectés"

Jean-Marc Ayrault s'est rendu jeudi midi au collège "connecté" Léonard de Vinci à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). Accompagné de Vincent Peillon, ministre de l'Education, et de George Pau-Langevin, ministre déléguée à la réussite éducative, il a constaté l'aisance avec laquelle les collégiens et leurs enseignants utilisaient les technologies du numérique pour les apprentissages.
Le collège, situé en zone péri-urbaine, accueille 540 élèves dans un contexte de "véritable mixité sociale" et le projet porté par l'équipe enseignante invoque un usage du numérique au quotidien dans les différentes dimensions de la vie scolaire : utilisation du numérique dans les cours (l'organisation de visioconférences avec d'autres établissements, utilisation de twitter en cours de français…), environnement numérique de travail pour les activités collaboratives entre les membres de la communauté éducative, éducation à l'orientation, outil numérique pour le suivi de l'acquisition des compétences...
Dans la stratégie volontariste sur le numérique éducatif que le gouvernement souhaite déployer rapidement, la dimension "humaniste" doit rester prioritaire. Evoquant le programme "Collèges connectés" dans lequel s'insère l'établissement, le Premier ministre a souligné le rôle décisif des enseignants : "Il ne s'agit pas seulement d'équiper, mais bien d'inscrire l'arrivée de ces nouvelles technologies dans un projet (…). Une vraie révolution pédagogique est en marche."

Un laboratoire ouvert et extensible

C'est d'ailleurs tout l'enjeu du programme des "collèges connectés" qui participe à l'ambition de "faire entrer l'école dans l'ère du numérique". Cette "machine à innover", portée par le ministère est un véritable laboratoire à "ciel ouvert", pour favoriser le développement rapide des usages dans le quotidien de la classe et des établissements. Déjà en place dans 23 collèges de l'Hexagone, le concept a vocation à se déployer plus largement malgré son caractère encore  expérimental. "D'ici à la fin de l'année, une centaine d'établissements pourrait être intégré dans le dispositif", estime Gilles Braun. Cet expert auprès de la sous-direction du développement numérique du ministère de l'Education nationale estime également nécessaire d'enclencher un processus de normalisation du numérique. 
Il est vrai que les collèges choisis ne doivent rien au hasard. Ils comptent parmi les plus avancés. Tous offrent des conditions optimales d'infrastructures (connexion au très haut débit) et d'équipements informatiques (classes mobiles, dotations individuelles des élèves) et les pratiques couvrent bien l'ensemble du spectre de l'éducation numérique : utilisation des tablettes tactiles, enseignement à distance, manuels scolaires numériques...

Le projet pédagogique au centre du dispositif

Dans cet environnement "technologique", les enseignants peuvent se concentrer plus naturellement sur les apports pédagogiques et éducatifs du numérique. Et, on le sait, la motivation et l'engagement des équipes constituent des critères prioritaires. La vocation des équipements est de se faire oublier pour faciliter l'émergence de nouvelles modalités d'apprentissage, favoriser les pratiques innovantes, amorcer l'adaptation de la vie scolaire, renforcer le lien avec les familles et l'ouverture sur le monde extérieur. Mais la place laissée à l'improvisation demeure limitée. Chaque établissement élabore un projet pédagogique autour du numérique (au minimum 2 heures par jour et par classe) et en collaboration avec le ministère de l'Education, les académies et les conseils généraux concernés.
La qualification de "collège connecté" repose d'ailleurs sur le respect d'un cahier des charges comprenant un socle commun à tous les établissements et un volet de co-construction avec les équipes locales. Un dispositif de suivi et d'évaluation multi-partenarial portant sur les problématiques économiques et techniques (Caisse des Dépôts) et sur les pratiques pédagogiques innovantes (Education nationale et Secrétariat général pour la modernisation de l'action publique) a été mis en place. Il est complété par le déploiement d'un réseau des collèges connectés à l'échelle du territoire destiné à valoriser les initiatives et bonnes pratiques mises au point localement.
La grande nouveauté du dispositif réside dans l'association plus étroite des collectivités territoriales au projet éducatif. Le dialogue se renforce. Il est désormais formalisé par la signature de conventions entre les établissements, les rectorats et les conseils généraux définissant la forme et les contenus mis en partage.

Philippe Parmantier / EVS

Connect'Ecoles, l'internet par satellite pour le rural, présente son bilan
L'expérimentation déployée sur 26 classes de primaire semble plutôt concluante. Elles ont bénéficié d'accès à internet par satellite pendant six mois sur des liaisons jusqu'à 20 Mbps en réception et 6 Mbps en émission via le satellite KA-SAT opéré par Eutelsat. La fluidité et l'usage multipostes ont été appréciés par 91% des enseignants dont beaucoup ne connaissaient pas la technologie ou en avaient une image plutôt négative. Les multiples usages développés au cours de l'expérimentation étaient à 87% à vocation pédagogique mais les enseignants ont su également tirer parti de la connexion pour réaliser leurs procédures administratives directement depuis l'école et non plus en mairie ou à domicile.
A l'issue de l'expérimentation plus des trois quarts des municipalités interrogées ont, à la demande des écoles, décidé de souscrire la prolongation des services Internet par satellite. L'opération initiée il y a un an par l'Association des maires ruraux de France, Orange et Eutelsat devrait se poursuivre jusqu'à la fin 2013 sur sept écoles pilotes supplémentaires en cours d'équipement.