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Prévention - Le plan Canicule 2008 met la pression sur les maires pour la constitution des registres

La ministre de la Santé a présenté, le 15 mai, le plan Canicule 2008, ainsi que la circulaire du 13 mai 2008 adressée aux préfets, aux services extérieurs et aux agences régionales de l'hospitalisation. La mise en veille saisonnière sera en effet déclenchée le 1er juin et maintenue jusqu'au 31 août.
Le plan 2008 ne présente pas d'innovations majeures, mais tire parti de l'expérience pour améliorer un certain nombre de points. Il prévoit ainsi un renforcement de l'organisation de la gestion de l'alerte, en impliquant davantage les acteurs locaux et en consolidant la collecte d'informations, assurée notamment par l'Institut de veille sanitaire auprès des services d'urgence, du réseau de SOS Médecins et des services d'état civil informatisés. Le plan prévoit aussi d'améliorer la communication sur les risques liés à la canicule, à la fois à destination du grand public et des salariés. L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) a ainsi lancé la diffusion de plus de deux millions d'exemplaires du dépliant d'information et de 150.000 affichettes précisant les consignes à respecter afin de réduire l'impact sanitaire d'une vague de chaleur.
La circulaire du 13 mai 2008 indique par ailleurs que "la quasi-totalité des communes de plus de 10.000 habitants" se sont dotées d'un registre nominatif destiné à inscrire les personnes âgées et les personnes handicapées qui en font la demande (document rendu obligatoire par la loi du 30 juin 2004 relative à la solidarité pour l'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées). Elle demande aux préfets de mobiliser désormais la totalité des communes, à commencer par celles de plus de 5.000 habitants. La circulaire précise ainsi que "pour atteindre cet objectif, les préfets préconiseront aux maires des communes de plus de 5.000 habitants retardataires de mettre en place sans délai ce dispositif qui relève des textes en vigueur et dont la mise en oeuvre s'impose à tous". De même, dans l'hypothèse du déclenchement du niveau Miga (Mise en garde et actions), actionné au niveau local par les préfets, elle invite ces derniers à sensibiliser "les maires à l'importance de conduire une action concertée pour prévenir les conséquences sanitaires d'une canicule" et les engage "à mettre en oeuvre ou à disposition tous les moyens dont ils peuvent disposer" et à "faire connaître les renforts dont ils auraient besoin, au-delà de leurs moyens propres, pour que l'ensemble de ces actions soient menées avec toutes les garanties et l'efficacité nécessaires". Pour cela, les préfets sont invités à réunir les maires avant l'été, par exemple par arrondissement. Autre point important : en cas de déclenchement du niveau Miga, "les préfets autoriseront automatiquement les maires à communiquer directement aux services opérationnels de proximité les données relatives aux personnes inscrites sur le registre, mais en demandant que cette transmission soit limitée aux éléments strictement nécessaires au regard du champ de compétence technique et géographique des intervenants".

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

Référence: Circulaire DGS/DHOS/DGAS/DDSC/DGT/DUS/UAR/2008/156 du 13 mai 2008 relative aux nouvelles dispositions contenues dans la version 2008 du plan national Canicule et précisant les actions à mettre en oeuvre au niveau local pour détecter, prévenir et lutter contre les conséquences sanitaires d'une canicule.