Santé publique - Le plan Canicule, qui a prouvé son efficacité en juillet 2006, relancé pour 2007
L'Inserm, l'Institut de veille sanitaire (InVS) et Météo France ont rendu public un rapport consacré à l'estimation de la surmortalité observée et attendue au cours de la vague de chaleur de juillet 2006. Entre le 11 et le 28 juillet 2006, les températures maximales moyennes sur l'ensemble de la France métropolitaine ont en effet dépassé 30°C pendant 12 jours consécutifs. Ces chiffres situent cette période au second rang des vagues de chaleur les plus sévères observées en France depuis 1950, après celle d'août 2003, qui avait provoqué environ 15.000 décès. La canicule de 2006 a même dépassé en durée celle de 2003, mais a été en revanche moins intense et moins étendue géographiquement.
En s'appuyant sur un modèle mathématique élaboré à partir de la période 1975-2003, le rapport - rédigé par quatre chercheurs de l'Inserm - estime que la surmortalité aurait dû être d'environ 6.400 décès durant l'été 2006, compte tenu des températures enregistrées. Or, le chiffre observé est très nettement inférieur, avec "seulement" 2.000 décès supplémentaires. L'écart entre surmortalité observée et attendue entre le 11 et le 28 juillet 2006 est plus important encore si l'on s'en tient à la seule population des plus de 55 ans. La première est en effet de 8%, alors que la surmortalité attendue, sur la base de la période 1975-2003, aurait dû être de 29%. L'ampleur de ces écarts ne pouvant s'expliquer par d'éventuelles faiblesses du modèle mathématique prédictif, le rapport retient qu'"à la suite de la vague de chaleur d'août 2003, la prise de conscience des risques sanitaires liés aux températures estivales excessives sur la santé tant par la population que par les autorités sanitaires et institutions intervenant dans le domaine de la santé, la mise en place de mesures de prévention de ces risques, ainsi que la mise en place d'un système de surveillance et d'alerte des vagues de chaleur du 1er juin au 31 août depuis 2004 ont pu modifier les comportements de la population vis-à-vis de la chaleur". En dépit de ce résultat très positif, le rapport confirme néanmoins qu'"il existe toujours un lien entre les fluctuations quotidiennes des températures et la mortalité en été".
Au lendemain de la publication de ce rapport, le ministre de la Santé et des Solidarités a procédé, le 4 mai, au lancement du plan Canicule 2007. Philippe Bas a notamment appelé à "une mobilisation accrue de tous les acteurs face aux risques liés à la canicule, et particulièrement pour lutter contre l'isolement des personnes vulnérables". Une circulaire publiée le même jour invite les préfets à réunir les maires de leur département afin de s'assurer de la bonne tenue des registres communaux des personnes vulnérables, mis en place après la canicule de 2003. De même, les associations de solidarité, les services d'aide et d'accompagnement à domicile et les services de soins infirmiers à domicile seront réunis au ministère le 15 mai prochain.
Jean-Noël Escudié / PCA