Elections - Le nouveau visage des présidents de départements
Quatre jours après la large victoire de la droite aux élections départementales, les assemblées des 101 départements élisaient ce jeudi 2 avril leur président. Dimanche dernier, l'UMP et l'UDI faisaient basculer à droite 25 départements jusqu'ici présidés par la gauche. Arithmétiquement, on tablait sur 66 présidents de droite. Ils seront finalement 67, sur 101.
Pour être élu par ses pairs, en principe pour six ans, le président du conseil général rebaptisé au passage conseil départemental devait recueillir la majorité absolue au premier ou au deuxième tour de scrutin. A défaut, la majorité relative prévalait au troisième tour. En cas d'égalité des voix, l'élection était acquise au bénéfice de l'âge, ce qui a effectivement été le cas une fois ce jeudi, dans le Vaucluse, pour l'UMP Maurice Chabert, 71 ans, droite et gauche ayant obtenu le même nombre de voix aux trois tours.
Le Vaucluse faisait partie des cinq départements dans lesquels le scrutin du 29 mars n'avait pas permis de dégager de majorité nette, aux côtés du Gard, de l'Aisne, du Tarn-et-Garonne et de la Lozère.
Le Front national, qui présentait des candidats à la présidence dans les 14 départements où il comptait des conseillers élus (31 cantons gagnés, donc 62 élus, sur un total de 4.108) entendait profiter de ce dernier round pour dénoncer une nouvelle fois "l'UMPS", tout en sachant très bien que le parti n'était pas en mesure de provoquer une crise comme de 1998 lors de l'entrée du FN dans quatre conseils régionaux. Et effectivement, ni dans le Vaucluse, ni dans le Gard, ni dans l'Aisne, où plusieurs élus étaient théoriquement en mesure de peser, le parti de Marine Le Pen n'a influé sur l'issue du vote. L'idée du FN de proposer aux élus UMP de composer ensemble des majorités autour d'une "charte" axée sur la lutte contre "les fraudes sociales (au RSA notamment)" et le "refus de toute augmentation de la fiscalité" a fait pschitt.
Globalement, on peut parler de scrutins sans surprise. A une exception près, venue du Sud-Ouest. A Montauban, le candidat à la présidence du Tarn-et-Garonne soutenu par la droite, Christian Astruc, pourtant classé divers gauche, a été élu au premier tour face à Marie-Claude Nègre (PRG), soutenue par Jean-Michel Baylet, qui ne s'est pas représenté après 30 ans passés à la tête du département. Christian Astruc a notamment bénéficié du soutien de l'UMP emmenée par la maire du chef-lieu, Brigitte Barèges.
Le Gard, lui, est resté à gauche, les élus de droite préférant voter blanc au troisième tour plutôt que de s'allier au FN pour former une majorité. Pas de mélange des voix non plus dans l'Aisne, où le candidat UDI a été élu à la majorité relative.
Malgré une incertitude sur le vote d'un binôme classé "divers gauche" mais revendiquant son indépendance, la Lozère, seul département dans ce cas, a bien basculé à gauche, avec l'accession à la présidence d'une socialiste de 44 ans, Sophie Pantel.
En Corrèze, dont François Hollande avait présidé le conseil général de 2008 à 2012, le candidat UMP Pascal Coste, 48 ans, seul candidat en lice après la nette victoire de son parti dimanche, a été désigné dès le premier tour (26 voix sur 38).
Deux des départements les plus peuplés, gérés par la gauche depuis des décennies - avec une interruption de 1992 à 1998 pour le premier - se sont eux aussi, comme prévu, donné des présidents UMP : le Nord, avec l'élection de Jean-René Lecerf, et les Bouches-du-Rhône, où Martine Vassal a mis fin à 17 ans de présidence de Jean-Noël Guérini.
En Ile-de-France, le suspense concernait l'Essonne, où l'ex-secrétaire d'Etat Georges Tron, poursuivi dans une affaire de viols, briguait la succession du PS "frondeur" Jérôme Guedj. Lâché par ses amis politiques, il a mis fin à sa dissidence, ouvrant la voie à l'élection du maire UMP de Montgeron, François Durovray.
En dépit de l'instauration de la parité avec l'élection d'un homme et d'une femme dans chaque canton les 22 et 29 mars dernier, la gent masculine conserve une écrasante majorité à la tête des exécutifs départementaux puisqu'on ne compte que dix femmes, soit quatre de plus que dans les précédentes assemblées départementales. Ce troisième tour de jeudi a donc donné lieu à l'élection de huit femmes, auxquelles s'ajoutent Anne Hidalgo à Paris et Josette Manin en Martinique, où il n'y a pas eu d'élection.
Ont été élues jeudi : Martine Vassal (UMP) dans les Bouches-du-Rhône, Nathalie Sarabezolles (PS) dans le Finistère, Nassimah Dindar (UDI, sortante) à la Réunion, Sophie Pantel (PS) en Lozère, Christine Bouquin dans le Doubs (sans étiquette soutenue par l'UMP, l'UDI et le MoDem), Valérie Simonet (UMP) dans la Creuse, Hermeline Malherbe (PS) dans les Pyrénées-Orientales et Josette Borel-Lincertin (PS) en Guadeloupe.
La moitié des présidents élus jeudi sont de nouveaux arrivants, dont certains d'ailleurs n'avaient même pas été conseillers généraux auparavant. Un fort taux de renouvellement évidemment lié aux nombreux changements de majorité, mais pas uniquement. Pas mal de présidents sortants, en effet, ne se représentaient pas. Dont certains faisaient de longue date partie du paysage des "PCG" : Christian Poncelet, Eric Doligé, Charles Buttner, Pierre Maille, Jean-Louis Tourenne, Bruno Retailleau... En rappelant que ce scrutin, unique à plus d'un titre, l'était aussi tout simplement parce que pour la première fois, tous les cantons de France étaient remis en jeu en même temps, et non plus par moitié. En 2011, on avait assisté à l'élection de 16 nouveaux présidents.
Cette élection donne ainsi lieu çà et là à l'arrivée d'une nouvelle génération. Dont, élu à la tête de l'Eure à 28 ans seulement, l'UMP Sébastien Lecornu, qui sera le plus jeune président de conseil départemental de France, battant ainsi le "record" détenu par Christophe Béchu, élu en 2004 président du conseil général du Maine-et-Loire à l'âge de 29 ans.
Au total, l'UMP se taille la part du lion, avec 44 présidents, contre 14 à l'UDI et un au MoDem (Jean-Jacques Lasserre, dans les Pyrénées-Atlantiques, département de François Bayrou), les "divers droite" apportant le complément.
Plusieurs parlementaires ont d'autre part été élus ou réélus présidents et devront choisir entre ces deux mandats en 2017, le non-cumul entre ces deux mandats entrant en vigueur cette année-là. Parmi eux Patrick Devedjian (UMP, Hauts-de-Seine), Henri Emmanuelli (PS, Landes), Damien Abad (UMP, Ain), Eric Ciotti (UMP, Alpes-Maritimes), Philippe Martin (PS, Gers) ou Christian Favier, réélu jeudi à la tête du Val-de-Marne et désormais seul président PCF.
Quant à tous les autres, nul ne sait pour l'heure s'ils viennent d'être élus pour un mandat unique... puisqu'on ne connaît pas le sort qui sera réservé aux départements après 2020. Pas plus d'ailleurs que l'on ne sait précisément sur quelles compétences ils vont exercer ce mandat, puisqu'il faudra pour cela attendre la version définitive du projet de loi "Notr" toujours en cours de navette au Parlement.
C. Mallet, avec AFP
Qui sont les nouveaux présidents des conseils départementaux ?
ILE-DE-FRANCE
En Ile-de-France, deux départements ont changé de président jeudi, l'Essonne et la Seine-et-Marne, passés à droite lors des élections.
Seine-et-Marne : Jean-Jacques Barbaux (UMP). Proviseur retraité de 63 ans, Jean-Jacques Barbaux est élu local UMP depuis près de 30 ans. Le maire de Neufmoutiers-en-Brie, élu conseiller départemental du canton de Fontenay-Trésigny dimanche, a pris les rênes de ce département qui représente en superficie la moitié de l'Ile-de-France. Né à Lyon, M. Barbaux a grandi en Rhône-Alpes et dans le Jura avant de rejoindre, pour des études de droit, Dijon, ville où ce gaulliste qui se dit proche de Jacques Chirac découvre la politique. En 1977, ce juriste s'installe à Neufmoutiers-en-Brie, 950 habitants, à la tête d'un centre médical et pédagogique pour adolescents handicapés. Dix-sept ans plus tard, il devient enseignant et dirige un lycée professionnel. Premier adjoint à la mairie de 1983 à 1989, il est ensuite élu maire, mandat qu'il occupe toujours. En 1998, il rejoint le conseil général où il sera notamment responsable de l'enseignement et des collèges jusqu'en 2004, lorsque la gauche ravit le département. Santé, éducation mais aussi agriculture, dans ce département mi-rural mi-urbain, sont ses domaines de prédilection. "Le secteur agricole a été délaissé alors qu'il est un vecteur économique", estime-t-il. "Le département doit de plus en plus gérer la solidarité et pour cela il faut créer des richesses", poursuit celui qui ambitionne d'installer une plateforme agroalimentaire avec un centre de recherche sur ses terres.
Essonne : François Durovray (UMP). François Durovray, 44 ans, élu jeudi président du conseil départemental de l'Essonne, a fait ses armes aux côtés de Nicolas Dupont-Aignan avant de prendre son autonomie et de diriger le fief de Manuel Valls, passé à droite après 17 ans de règne socialiste. Elu dimanche sur le canton de Vigneux-sur-Seine, ex-bastion communiste, il a remporté lundi le vote interne des élus UMP départementaux, qui l'ont préféré à l'ex-secrétaire d'Etat Georges Tron. Né à Paris, François Durovray a passé sa vie dans l'Essonne, d'abord à Bures-sur-Yvette puis à Montgeron, 23.000 habitants, dont il prend la mairie en 2014, après un premier échec en 2008. Il devra laisser son siège en raison du non-cumul des mandats. Seule infidélité à son département, ses études à la Sorbonne, au terme desquelles il décroche un master 2 de gestion des collectivités publiques. Il n'a pas son diplôme en poche qu'il dirige déjà la campagne victorieuse de Nicolas Dupont-Aignan, son mentor, pour la mairie de Yerres en 1995. Il devient ensuite son directeur de cabinet, puis son premier adjoint en 2001. La même année, il entre au conseil général de l'Essonne et est désigné chef de file de l'opposition UMP à partir de 2004. En 2007, Dupont-Aignan fonde Debout la République, François Durovray choisit de rester à l'UMP : c'est la séparation "sans affrontement". Elu conseiller régional Ile-de-France en 2010, il prend le portefeuille des transports.
NORD-PAS-DE-CALAIS / PICARDIE
En Nord-Pas-de-Calais et Picardie, quatre nouveaux présidents, trois UMP et un UDI, ont été élus jeudi à la tête des conseils départementaux, dans le Nord, l'Oise, la Somme et l'Aisne, quatre départements auparavant présidés par des membres du PS.
Nord : Jean-René Lecerf (UMP). Le sénateur Jean-René Lecerf, nouveau président à bientôt 64 ans d'un conseil général du Nord où il a passé 17 années dans l'opposition, est un "vieux gaulliste social" revendiquant sa différence au sein de l'UMP. Pendant le gouvernement Fillon, le natif de Valenciennes, alors membre de la commission des lois au Sénat, joue le rôle de rapporteur une quarantaine de fois et est connu pour le libéralisme de ses idées en matière pénitentiaire, au sein d'une majorité encline à plus d'intransigeance. En juin 2014, il affirme dans la presse son soutien au projet de réforme pénale porté par Christiane Taubira. En fin de campagne pour les départementales de mars, il exprime à haute voix son refus du "ni-ni". S'il se félicite aujourd'hui d'être respecté par sa famille politique, il a parfois payé le prix de ses désaccords, comme lorsque l'UMP décide de ne pas l'investir pour les élections sénatoriales de 2011. Ce qui ne l'empêchera pas d'être réélu sous une étiquette "humaniste" de centre droite. Candidat malheureux à la mairie de Lille en 2014 contre Martine Aubry après avoir été maire de Marcq-en-Baroeul de 1994 à 2001, M. Lecerf a fait partie aux départementales du seul binôme élu dès le premier tour du Nord, dans son canton de Lille-2.
Oise : Edouard Courtial (UMP). A 42 ans, Edouard Courtial, le maire d'Agnetz (3.000 habitants) porté à la présidence du conseil départemental de l'Oise, a déjà une carrière politique fournie derrière lui : plus jeune député de France à sa première élection en 2002 avant d'être réélu en 2007, au premier tour, puis en 2012, face au président PS de la région Picardie, Claude Gewerc. Né dans la région parisienne, il a suivi sa scolarité dans l'Oise. Il cite souvent son père, maire d'Agnetz pendant 14 ans jusqu'à son décès, comme son inspiration pour sa carrière politique. Il a été élu dimanche dans le canton de Clermont, une zone rurale du nord du département, où il a étudié dans sa jeunesse. Etudiant en économie et en gestion à l'université Paris Dauphine puis à l'Essec, il débute dans la vie professionnelle comme auditeur financier chez Ernst & Young en 1999. Soutien convaincu de Nicolas Sarkozy, son engagement au sein de l'UMP lui permet d'accéder en septembre 2011 au poste de secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, qu'il tient pendant huit mois jusqu'au changement de majorité.
Somme : Laurent Somon (UMP). Le nouveau président UMP du conseil départemental de la Somme, élu dimanche dans le nouveau canton de Doullens, est décrit par les siens comme un homme "compétent, "en prise avec la réalité du monde rural". L'UMP et l'UDI, qui souhaitaient dans un premier temps proposer chacun leur candidat, se sont finalement mis d'accord sur le nom de ce vétérinaire, qui exerce à Bernaville dont il était maire depuis 2001 et conseiller général depuis 2004. "Ce n'est pas un grand diseux, c'est un faiseux", dit de lui Jérôme Bignon, sénateur UMP de la Somme. "Il a de l'humour mais il a aussi de l'autorité", assure Alain Gest, député UMP de la circonscription dont fait partie Bernaville. Ce dernier présente le nouveau président du département comme un "ami personnel de 40 ans, et pas seulement politique". M. Somon a qualifié de "crève-coeur" l'obligation de quitter sa fonction de maire de Bernaville, sa commune de 1.100 habitants. Il restera cependant président de la communauté de communes, où vivent 6.000 âmes.
Aisne : Nicolas Fricoteaux (UDI). L'UDI Nicolas Fricoteaux, élu jeudi à la présidence du conseil départemental de l'Aisne, doit sans doute à sa réputation d'ouverture et d'indépendance, qu'il a assise depuis des années en tant que conseiller général, de succéder au sénateur socialiste Yves Daudigny. Ces traits de caractère et son sens du consensus qu'il revendique ont été jugés utiles par les 17 autres conseillers de droite (12 UMP, un UDI et quatre divers droite classés au centre) qui l'avaient choisi comme candidat pour diriger une assemblée bénéficiant d'une majorité toute relative. M. Fricoteaux, 52 ans, est professeur d'éducation physique au collège de Montcornet. Maire de la petite commune de Rozoy-sur-Serre depuis 2001 (avant d'annoncer sa démission jeudi) et élu du canton du même nom depuis 2008, il avait éliminé par 18 voix d'avance au premier tour dans le nouveau canton élargi de Vervins un binôme de l'UMP, qui s'est retiré et a appelé à voter pour lui au second tour. Résultat, il a largement battu le binôme du FN en remportant 62,38% des suffrages. Quand il présidait le groupe des indépendants dans le conseil général sortant, il affirmait privilégier la gestion aux débats politiques et n'hésitait pas à prendre le contre-pied de l'UMP, raconte un de ses adversaires de gauche. La réduction des emprunts sera certainement une de ses priorités pour le département qu'il juge trop endetté. Dès son discours inaugural, il a indiqué sa volonté de réduire de 10% les indemnités des conseillers et de limiter le nombre de vice-présidences bien au-dessous du seuil maximal autorisé
Aquitaine / Limousin / Poitou-Charentes
Gironde : Jean-Luc Gleyze (PS). Le socialiste Jean-Luc Gleyze, qui succède à l'indéboulonnable sénateur PS Philippe Madrelle, 77 ans, à la tête du département de la Gironde, est un élu discret mais "opiniâtre" entré en politique par la petite porte. Ce quinquagénaire a fait ses premières armes en politique au conseil général de Gironde en 2004, dans le plus petit canton du département. Dix ans plus tard, il devient maire de Captieux, petite commune rurale du Sud Gironde. Fils d'ouvrier, né à Bazas (Gironde), il a gravi un à un les échelons. Agent administratif à la mairie de Captieux, il remporte son premier mandat local aux élections cantonales de 2004. Réélu en 2011, il devient vice-président de l'exécutif départemental, chargé de l'économie solidaire. L'annonce, en novembre dernier, du départ de Philippe Madrelle de la présidence du département pousse Jean-Luc Gleyze dans la course à sa succession.
Pyrénées-Atlantiques : Jean-Jacques Lasserre. Le sénateur MoDem Jean-Jacques Lasserre, qui redevient président des Pyrénées-Atlantiques après leur basculement à droite, est un centriste historique, homme de terrain ancré dans la ruralité et fervent défenseur du département, mais aussi d'une collectivité basque. Jean-Jacques Lasserre, 71 ans, proche du dirigeant centriste et maire de Pau, François Bayrou, est un agriculteur entré en politique et resté enraciné à Bidache, son village natal de 1.300 habitants. Fils d'exploitants agricoles, puis exploitant lui-même (élevage, maïs), il a pris les rênes de la coopérative agricole Lur-Berri, avant de céder l'exploitation familiale à son fils pour se tourner vers la politique. Tôt versé dans le militantisme agricole chrétien, puis dans le centrisme (CDS), Jean-Jacques Lasserre a fait à 38 ans son entrée au conseil général, en 1982. Réélu à cinq reprises, il a présidé l'assemblée départementale pendant sept ans (2001 à 2008) avant de céder la place à un UMP. Elu municipal de Bidache depuis 1983, il en a été maire de 1995 à 2001. Il a aussi siégé quinze ans au conseil régional. En 2017, la loi sur le cumul des mandats l'amènera aussi à choisir entre la présidence des Pyrénées-Atlantiques et son mandat de sénateur. "J'irai où je me sentirai le plus utile", assure-t-il.
Dordogne : Germinal Peiro (PS). Le socialiste Germinal Peiro, 61 ans, est un élu solidement ancré en Périgord, où il est député depuis 18 ans et dont il incarne la ruralité, en tant que secrétaire national chargé de ces questions au PS. Petit-fils d'immigré espagnol antifranquiste, né dans les Corbières mais qui a grandi en Périgord noir, Germinal Peiro est issu d'un milieu modeste et politisé : son père maçon qui le prénomma Germinal en référence au monde ouvrier minier et au calendrier révolutionnaire, fut maire du village de Vézac pendant 30 ans. Instituteur, il est devenu à 29 ans maire de Castelnaud-la-Chapelle (près de Sarlat). Il entre au conseil général de Dordogne cinq ans plus tard, en 1988. En 1997, il crée la sensation aux législatives en enlevant la circonscription de Sarlat, battant le sortant de droite Jean-Jacques de Peretti, alors ministre de l'Outre-Mer. Législateur actif, Germinal Peiro s'est fait une spécialité des questions agricoles. Il est notamment à l'origine d'une loi (1988) sur la retraite complémentaire pour les agriculteurs et a été rapporteur du projet de loi d'avenir de l'agriculture (adoptée en 2014) visant une orientation plus écologique de ce secteur.
Corrèze : Pascal Coste (UMP). A 48 ans, l'UMP Pascal Coste est devenu jeudi le deuxième plus jeune président de conseil départemental de la Corrèze derrière Jacques Chirac, qui avait été élu au même poste à l'âge de 38 ans. Pascal Coste est un Corrézien pure souche. Après avoir suivi des études de comptabilité et de gestion à Limoges et Toulouse, Pascal Coste s'est associé à son père au sein de l'exploitation agricole familiale, à Beynat, petite commune du sud de la Corrèze. Sur une cinquantaine d'hectares, il élève encore aujourd'hui des bovins limousins et des porcs et cultive la châtaigne, sa "passion". "Cette semaine, c'est un peu compliqué avec toutes les sollicitations, notamment médiatiques. C'est mon ouvrier qui s'occupe des animaux. Mais dès la semaine prochaine, je soignerai de nouveau les bêtes. L'agriculture, c'est à temps plein. En politique, on n'a que des CDD", a-t-il déclaré. Maire de Beynat depuis 2001 et conseiller général depuis 2008, Pascal Coste avait auparavant exercé de nombreuses fonctions dans le syndicalisme agricole, chez les Jeunes Agriculteurs d'abord puis à la FNSEA, dont il fut secrétaire général (2000-2005). Pascal Coste, connu pour son caractère bien trempé, n'a pas l'intention de changer de style.
Haute-Vienne : Jean-Claude Leblois (PS). Le socialiste Jean-Claude Leblois, 61 ans, a fait ses débuts voici près de 40 ans dans la politique locale et revendique haut et fort son attachement à l'échelon départemental. "Je suis un fervent défenseur de la départementalité. Une réalité avec à un bout une grande région et à l'autre la commune est inenvisageable pour moi", avait-il lancé durant la campagne. Conseiller du canton de Saint-Léonard-de-Noblat, Jean-Claude Leblois avait 23 ans lorsqu'il a été élu pour la première fois, en tant que conseiller municipal. Il est aujourd'hui maire de la commune rurale de La Geneytouse, environ 800 habitants. En 2004, il fait son entrée au conseil général de Haute-Vienne, dont il deviendra vice-président en 2008.
Creuse : Valérie Simonet (UMP). Valérie Simonet, 48 ans, est la première femme à prendre la tête du département de la Creuse où la droite a créé la surprise en ravissant ce département historiquement ancré à gauche. Infirmière libérale, Valérie Simonet est entrée en politique en 2001 comme conseillère municipale de Bussière-Nouvelle, dont elle deviendra maire en 2008. Elle se bat alors pour que sa commune rejoigne l'intercommunalité et s'installe peu à peu dans le paysage politique comme une fonceuse réfléchie. En 2004, à 37 ans, elle est élue au conseil général. Elle est alors la plus jeune et surtout la seule femme de l'assemblée départementale. Suppléante du député UMP Jean Auclair aux législatives de 2007, elle est réélue conseillère générale en 2011, puis en 2015 sur le canton d'Auzances, devenu, à l'issue du redécoupage, le plus grand du département.
Deux-Sèvres : Gilbert Favreau (UMP). L'UMP Gilbert Favreau, 65 ans, est un avocat lettré, connu des prétoires et des instances locales pour sa voix de baryton et un ancrage local à l'ancienne. Elu du canton de Parthenay depuis 26 ans, Gilbert Favreau est aussi depuis quinze ans président du syndicat du Pays de la Gâtine, qui fédère 82 communes, l'incarnation de ce terroir "entre le granit du curé et le calcaire de l'instituteur", résume l'élu. Né à La Rochelle, ce fils de paysan et d'une infirmière a d'abord exercé comme avocat à Poitiers avant de s'installer à Parthenay, sa terre d'adoption, dans le sillage de l'ancien sénateur UMP Michel Bécot, dont il fut suppléant. Passé par des études de lettres avant le droit, lecteur avide, Gilbert Favreau en a gardé un grand respect de la langue française. Qualifié de discret, voire taiseux, l'ancien bâtonnier qui peut être "rude" et "exigeant", selon ses collaborateurs, est aussi reconnu par ses confrères et interlocuteurs politiques pour son charisme. Conservateur pour les uns, s'assumant en tout cas "de droite", il se perçoit un peu comme un élu à l'ancienne, davantage notable que professionnel de la politique.
Vienne : Bruno Belin (UMP). L'UMP Bruno Belin, 52 ans, est un pharmacien passionné d'histoire et très engagé dans le monde associatif. Vice-président du département depuis sept ans, il a été le seul élu au premier tour de scrutin dans la Vienne, dans son canton de Loudun. Il est originaire de la Vienne où il est élu depuis 1983. Il exerce depuis 24 ans dans son officine de Monts-sur-Guesnes, petite commune rurale (716 habitants). Il a été élu en 2001 au conseil général où il a notamment été à la tête de la commission des solidarités (action sociale, enfance, insertion, handicapés, etc.). Membre de la commission régionale de protection des sites, ce passionné d'histoire locale a publié plusieurs ouvrages consacrés au Loudunais. Il est aussi très actif dans le monde associatif et préside notamment Vienne Haïti Solidarité ou les journées de l'Histoire de Monts-sur-Guesnes qu'il a fondées.
Charente : Francois Bonneau. François Bonneau a toujours affiché sa sensibilité de centre-droit sans pour autant avoir milité dans un parti politique. Elu au conseil municipal de Rouillac depuis 1983, il n'a jamais brigué le fauteuil de maire ou de député et est conseiller du département depuis 2001. Il était le chef de file de l'opposition départementale de droite depuis 2006.
ALSACE / LORRAINE / CHAMPAGNE-ARDENNE
En Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne, quatre nouveaux présidents ont été élus jeudi à la tête des conseils départementaux, dans le Haut-Rhin, le Bas-Rhin, les Vosges et la Meuse, quatre départements restés à droite.
Haut-Rhin : Eric Straumann. Dans le Haut-Rhin, le nouveau président du conseil départemental, Eric Straumann, 50 ans, député de Colmar depuis 2007, succède à l'UMP Charles Buttner qui ne se représentait pas. Comme son homologue bas-rhinois élu jeudi, M. Straumann était le seul candidat en lice au poste de président du conseil départemental, où la droite représentée par l'UMP et l'UDI dispose d'une très large majorité. Elu dans le canton de Colmar-Est aux côtés de la divers droite Brigitte Klinkert, Eric Straumann a réalisé le meilleur score de l'UMP en Alsace dimanche, recueillant 72% des voix dimanche face au FN. Cet ancien directeur d'agence bancaire et ancien professeur, agrégé d'économie et de gestion, est secrétaire départemental de l'UMP depuis 2009. Ancien maire de Houssen près de Colmar (2001-2014), et ancien conseiller général d'Andolsheim (2004-2015), il est membre de la commission des affaires économiques à l'Assemblée nationale. M. Straumann, qui dit n'avoir "jamais été adoubé" par quiconque, se présentant seul à chaque élection, avait soutenu Bruno Le Maire lors des élections internes à l'UMP pour la présidence du parti en novembre.
Bas-Rhin : Frédéric Bierry. Dans le Bas-Rhin, l'UMP Frédéric Bierry, jusqu'ici maire de Schirmeck, a été désigné président du conseil départemental pour succéder à l'UMP Guy-Dominique Kennel, qui avait choisi de ne pas se représenter. Il était le seul candidat en lice désigné par la majorité de droite. M. Bierry, 48 ans, a été élu dimanche à 63% des voix dans le canton de Mutzig, où il est maire de Schirmeck depuis 1995. Son élection au perchoir l'oblige à quitter ce poste. Ancien professeur de sciences économiques et sociales et ancien membre du Parti radical, Frédéric Bierry, est entré en politique en 1993 comme attaché parlementaire de l'ancien député UMP Alain Ferry. Cet homme est décrit par son prédécesseur, Guy-Dominique Kennel (UMP), comme un homme "pragmatique, réfléchi, décidé et bosseur".
Vosges : François Vannson (UMP). Dans les Vosges, François Vannson, 52 ans, a été élu président du conseil départemental et succède à Christian Poncelet, ancien président du Sénat qui ne représentait pas. M. Vannson s'était nettement imposé lors d'une primaire à droite, mardi, face à deux candidats de la majorité départementale, alors que le nouveau conseil départemental est très largement dominé par la droite (30 conseillers contre 4 pour la gauche). La carrière politique de M. Vannson avait commencé en 1993, lorsqu'il s'était fait élire conseiller général et, quelques semaines plus tard, député RPR. Présenté comme un dauphin putatif de Christian Poncelet à l'assemblée départementale, François Vannson avait finalement décidé de ne pas se représenter aux cantonales de 1998, entraînant une brouille entre les deux hommes. Toujours réélu député, parfois sans l'investiture de son parti, François Vannson est au fil du temps devenu l'homme fort de la droite dans les Vosges, en même temps qu'il a décroché la présidence départementale de l'UMP en 2010. Candidat tardif aux départementales, dans le canton de Remiremont, le fief de Christian Poncelet, M. Vannson faisait peu mystère pendant la campagne de ses intentions de briguer la présidence de l'exécutif vosgien. Réputé conservateur, cet opticien de formation est membre du collectif "La droite populaire" classé à la droite de l'UMP. Il s'était illustré en 1999 lors des débats sur le Pacs, en prononçant à l'Assemblée nationale des propos jugés graveleux.
Meuse : Claude Léonard (UMP). Dans la Meuse, le conseil départemental a élu jeudi à sa tête l'UMP Claude Léonard. Ancien médecin généraliste de 67 ans, M. Léonard est un proche du sénateur Gérard Longuet, qu'il a suppléé au Sénat quand celui-ci était ministre sous Nicolas Sarkozy. Suppléant de M. Longuet dès les sénatoriales de 2001, Claude Léonard a été sénateur de la Meuse entre 2011 et 2012. Il a été élu conseiller général pour la première fois en 2008, dans le canton de son fief de Montmédy, bourg du nord-meusien dont il a été le maire de 1983 à 2008. Il a été réélu dans ce canton pour un troisième mandat aux dernières départementales, en sortant vainqueur d'une triangulaire face au FN et au PS, avec 44,5% des voix. Sans autre mandat électif, M. Léonard succède à la tête du conseil général de la Meuse au sénateur UDI Christian Namy. Ce dernier en était le président depuis 2004 mais il a perdu aux dernières départementales dans son canton, au profit d'un binôme DVD, là aussi dans le cadre d'une triangulaire avec le FN.
Bourgogne / Franche-Comté
En Bourgogne et Franche-Comté, trois nouveaux présidents de droite ont été élus présidents des conseils départementaux du Doubs, du Jura et du Territoire-de-Belfort et en Saône-et-Loire, quatre départements ravis à la gauche.
Doubs : Christine Bouquin. Dans le Doubs, Christine Bouquin, jusqu'ici maire (sans étiquette) de Charquemont depuis près de 20 ans, a été désignée présidente du conseil départemental du Doubs avec le soutien de l'UMP, de l'UDI et du Modem. Agée de 52 ans, Mme Bouquin a été réélue dimanche avec 66,84% des suffrages dans le canton de Maîche, dont elle est conseillère générale depuis 2001. L'élue n'est encartée dans aucun parti, mais elle a fait campagne avec les candidats d'union de droite soutenus par l'UMP, l'UDI et le Modem. Actuelle présidente de l'association des maires du Doubs et présidente de la communauté de communes du Pays de Maîche, elle a été élue maire de Charquemont sans discontinuer depuis 1995 mais devra renoncer à ce mandat en raison de ses nouvelles fonctions à la tête de l'exécutif départemental. Christine Bouquin exerce en tant que responsable de planification dans une entreprise de microtechnique travaillant pour l'horlogerie, à Charquemont. Mais elle devrait également quitter cet emploi en raison de ses nouvelles fonctions.
Jura : Clément Pernot. Le nouveau président UMP du conseil départemental du Jura, Clément Pernot, 53 ans, est élu du canton de Champagnole depuis 2001. M. Pernot a été réélu dans le canton de Champagnole dès le premier tour des départementales avec 51,56% des suffrages. Il a été élu conseiller général, puis conseiller départemental, de ce canton sans discontinue depuis 2001. Né en 1961, cet homme est initié à la politique dès sa jeunesse par père, ancien conseiller municipal et adjoint au maire à Champagnole, puis suppléant du député du Jura Gilbert Barbier (UDF). Centriste d'origine et Barriste convaincu, Clément Pernot a été membre de l'UDF jusqu'en 1988, avant de rejoindre l'UMP à sa création. Adjoint au maire de Champagnole depuis 1995, il en devient maire en 2008, ainsi que président de la communauté de communes de Champagnole Porte du Haut-Jura, mais ses nouvelles fonctions sont incompatibles avec ces mandats. Diplômé d'un DUT génie mécanique, d'une maîtrise d'économie et d'un DESS de gestion industrielle de la qualité, il a occupé la fonction de chargé de mission dans le développement économique dans une association à Champagnole, avant de devenir gestionnaire de patrimoine.
Territoire-de-Belfort : Florian Bouquet. Florian Bouquet a été élu jeudi président UMP du conseil départemental du Territoire-de-Belfort à 37 ans. Jusqu'ici maire de Châtenois-les-Forges - un mandat auquel il va désormais devoir renoncer -, il a été réélu dans le canton du même nom avec 43,95% des suffrages, dimanche à l'issue de l'élection départementale. Né en 1977, M. Bouquet a grandi à Châtenois-les-Forges au sein d'une famille de petits commerçants, marchands de boissons, de fioul et de charbon. Cet homme a rejoint le RPR à 17 ans, en 1994, au moment du démarrage de la campagne présidentielle de Jacques Chirac. Diplômé de l'Ecole supérieure des technologies et des affaires (Esta) à la CCI de Belfort, M. Bouquet a travaillé comme responsable qualité en relation client chez l'équipementier automobile Faurecia, en Angleterre, avant de rejoindre le groupe BNP Paribas. En juin 2002, il quitte le secteur bancaire et devient attaché parlementaire du député UMP Damien Meslot. Il est élu conseiller municipal de Châtenois-les-Forges (2.800 habitants) en mars 2008, puis devient maire en mars 2011. La même année, Florian Bouquet est élu une première fois conseiller du canton de Châtenois-les-Forges, où il a été réélu dimanche.
Saône-et-Loire : André Accary. En Saône-et-Loire, André Accary (UMP), 48 ans, a été élu jeudi président du conseil départemental de Saône-et-Loire , avec 32 voix, contre 26 abstentions et succède à Rémi Chaintron (PS). Le département était dirigé par la gauche depuis onze ans. Elu conseiller général en 2004, André Accary avait été élu au moment où la Saône-et-Loire avait basculé à gauche, en pleine vague rose. Le département fut notamment présidé de 2008 à 2012 par l'ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg. M. Accary avait pris la tête de l'opposition au sein de l'assemblée départementale en 2009. Fils d'agriculteur, il est né à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), commune dont il était jusqu'ici maire-adjoint et président de la communauté de communes. Sur le canton de Paray-le-Monial, où il se présentait pour un troisième mandat, il avait frôlé l'élection dès le premier tour. Dimanche, au second tour, il a été élu avec 67,29% des voix, face à un binôme DVG. Dirigeant d'un groupe pharmaceutique, M. Accary a dit jeudi "souhaiter des élus exemplaires, présents au travail, appliqués et assidus".
MIDI-PYRENEES / LANGUEDOC-ROUSSILLON
Dans la future grande région unissant Midi-Pyrénées à Languedoc-Roussillon à la fin 2015, quatre nouveaux présidents de gauche ont été élus jeudi, en Haute-Garonne, dans le Gard, dans l'Hérault et en Lozère, le seul département français ayant basculé dimanche de la droite vers la gauche.
Haute-Garonne: Georges Méric. Georges Méric, élu jeudi à la présidence du conseil départemental de la Haute-Garonne, est médecin comme son prédécesseur Pierre Izard et élu comme lui d'une zone rurale du département. Georges Méric, gériatre de 67 ans, est élu de Nailloux, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Toulouse dans les collines du Lauragais. Il en est le conseiller général depuis 1988 et en fut le maire de 1983 à 2008, mais se contente depuis d'être simple conseiller municipal. Pierre Izard, pédiatre, élu de Villefranche-de Lauragais, était presque son voisin et a symbolisé pendant 25 ans à la tête de la Haute-Garonne, la volonté du département de ne pas être un simple appendice de la grande métropole toulousaine. Ce fut aussi l'axe majeur de la campagne de M. Méric contre l'UMP de Jean-Luc Moudenc (UMP). Adhérent du PS depuis ses vingt ans, M. Méric est l'héritier d'une longue tradition socialiste. Son père, André Méric, a été sénateur de Haute-Garonne et secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants dans le gouvernement Rocard (1988-1991). Sa victoire dans le canton d'Escalquens, qui comprend Nailloux, avec 57,5% face à l'union de la droite, lui a ôté tout rival socialiste pour succéder à Pierre Izard.
Hérault : Kleber Mesquida (PS). Le député socialiste Kleber Mesquida, 69 ans, a été élu pour succéder à son camarade socialiste André Vézinhet qui a pris sa retraite politique. Il est rapatrié d'Algérie, défenseur des traditions régionales comme l'occitan ou encore la chasse. Cet ingénieur de formation, né à Douaouda, a été premier vice-président du conseil général entre 1998 et juin 2012, date à laquelle il renonce en s'appliquant la loi sur le cumul des mandats. Elu d'une circonscription rurale, M. Mesquida s'est surtout fait entendre à l'assemblée nationale sur les problèmes de l'agriculture, notamment ceux touchant à la viticulture dont il est un spécialiste. Il est membre de l'Association nationale des élus de la vigne et du vin, qui regroupe 116 parlementaires de tout bord politique ainsi que plus de 400 élus locaux, qui s'est activée notamment sur la publicité pour le vin. A l'Assemblée nationale, en 2004, ce natif d'Algérie arrivé en métropole à 17 ans s'était aussi investi dans les discussions sur la reconnaissance de la Nation envers les rapatriés. M. Mesquida a également occupé les fonctions de maire de Saint-Pons-de-Thomières entre 1995 et 2012 alors qu'il avait été auparavant maire de Creissan (1977-1995).
Gard : Denis Bouad. Denis Bouad, maire socialiste de Blauzac (Gard) et élu conseiller départemental sur le canton d'Uzès avec une colistière EELV, a été élu ce jeudi président du conseil départemental du Gard. Ancien agriculteur et diplômé d'un brevet de technicien, Denis Bouad, 62 ans, a réussi à maintenir le Gard à gauche après trois tours de scrutin. Décrit comme “un homme juste, honnête et modeste” par Damien Alary, président du conseil régional du Languedoc-Roussillon, Denis Bouad, passionné de course camarguaise et corrida est également maire de Blauzac depuis 1989. Né dans l'Hérault, il est militant socialiste depuis 1975. Il occupait jusqu'à présent les postes de premier vice-président du conseil départemental du Gard aux côtés de Jean Denat, président sortant, battu dans son canton de Vauvert. Il préside aussi Habitat du Gard, l'office HLM du département.
Lozère : Sophie Pantel (PS). Sophie Pantel, 44 ans, symbolise le basculement du département de la Lozère vers la gauche. Née à Mende, de parents lozériens, Sophie Pantel, après un DESS de droit à Aix-en-Provence, travaille au contentieux dans le privé, puis au tribunal des affaires de la sécurité sociale à Marseille. 1997 marque son retour en Lozère "par choix de vie". Elle est l'assistante parlementaire du député PS Jean-Claude Chazal jusqu'en 2011. Puis elle est chargée de mission aux droits de la femme et à l'égalité à la préfecture de Lozère. Elle intègre ensuite la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations comme chargée de mission éducative et sociale. Elle a choisi le parti socialiste pour "ses valeurs progressistes, des valeurs de gauche". Elle a été maire adjoint de Fraissinet-de-Lozère (2001), conseillère générale renouvelée trois fois du canton du Pont-de-Montvert, dont elle a été également maire (2008). Elle est aussi vice-présidente de la région Languedoc-Roussillon en charge de l'élevage, la ruralité et les zones de montagne depuis 2012. Son identité lozérienne compte beaucoup pour Sophie Pantel qui se définit comme "une élue de terrain au service de son territoire".
NORMANDIE
Eure : Stéphane Lecornu (UMP). Le maire UMP de Vernon, Stéphane Lecornu, 28 ans, élu jeudi président du conseil départemental de l'Eure, est un protégé de Bruno Le Maire et incarne le "renouvellement" générationnel voulu par le député de l'Eure. Devenant le plus jeune président d'un conseil départemental en France, il avait supervisé toute la campagne de la droite dans ce département. Il s'est imposé face à Jean-Paul Legendre (DVD), qui avait été le chef de file de l'opposition à l'ancienne majorité socialiste. Stéphane Lecornu tombe dans la marmite politique à 19 ans, en devenant assistant parlementaire du député UMP de la 5e circonscription de l'Eure, Franck Gilard. En 2012, il deviendra son suppléant. Agé de 22 ans, il est pris dans le cabinet de Bruno Le Maire, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, et devient à ce titre le plus jeune conseiller ministériel du gouvernement Fillon après avoir été, au service de Franck Gilard, le plus jeune assistant parlementaire à l'Assemblée nationale. En 2009 il suit M. Le Maire au ministère de l'Agriculture. Lors des municipales de 2014, il emporte Vernon, deuxième ville du département et devient par la suite le premier vice-président de l'agglomération de la ville (Cape). Aux départementales, avec sa binôme Catherine Delalande, il a recueilli 70,7% au deuxième tour.
Manche : Philippe Bas (UMP). Le sénateur UMP Philippe Bas, 57 ans, élu jeudi président du conseil départemental de la Manche, a fait ses premiers pas politiques dans ce département en tant qu'homme de confiance de Jacques Chirac dont il a été le secrétaire général à l'Elysée. Ministre délégué à la Sécurité sociale, aux Personnes âgées, aux Personnes handicapées et à la Famille, de 2005 à 2007, puis ministre de la Santé de mars à mai 2007, cet énarque de 56 ans a tenté, en vain un premier mandat dans la Manche, aux législatives de 2007, échouant face un candidat alors DVD - et passé depuis à l'UMP - le député Guénaël Huet. Mais il parvient à entrer au conseil général l'année d'après en s'implantant dans le canton de Saint-Pois. En septembre 2011 il est élu sénateur. Né à Paris en 1958, le président de la commission des lois au Sénat, qui est aussi premier adjoint au maire de Saint Pois et premier vice-président de l'intercommunalité de Villedieu-les-Poêles, a grandi dans les Vosges, en Touraine puis en Belgique et aux Etats-Unis. Il entre au Conseil d'Etat en 1984 avant d'intégrer les cabinets ministériels en 1988. Entre 1989 et 1992, il est conseiller juridique du président sénégalais Abou Diouf. En 1997 il rejoint Jacques Chirac à l'Elysée comme conseiller social, puis secrétaire général adjoint avant de devenir secrétaire général. Cet ancien collaborateur de Simone Veil et Jacques Barrot, dit garder "des liens d'affection respectueux et profonds" avec l'ancien président.
Seine-Maritime : Pascal Martin (UDI). Pascal Martin, 55 ans, qui a été élu jeudi président du conseil départemental de Seine-Maritime, est un "fils de" qui a réussi à se faire un prénom. A la tête d'Alternance 76, l'opposition à la majorité socialiste, il a réussi la performance de conquérir, sur le fil, le fief politique de Laurent Fabius. Maîtrise de droit en poche, il s'était engagé dans les sapeurs-pompiers à 25 ans, gravissant les échelons pour atteindre aujourd'hui le grade de colonel. Mais le soldat du feu choisit aussi le combat politique quand, fin 1993, son père André Martin, député puis sénateur du département, et président du conseil général, meurt brutalement d'un cancer foudroyant, huit mois seulement après avoir succédé à Jean Lecanuet. Il succède à son père dans le canton de Clères en décembre 1993 et y sera constamment réélu. Après redécoupage, dans le canton de Bois-Guillaume, il a été le seul élu du département à l'emporter, avec sa binôme Nathalie Lecordier, dès le premier tour. Quand la gauche gagne la Seine-Maritime, en 2004, il devient membre du groupe d'opposition Alternance 76 qu'il va présider à partir de 2009. A la mairie de Montville, commune dont il est natif, il occupe le fauteuil de son père à partir de 1995 et sera constamment réélu depuis. Politiquement il appartient depuis le début au centre-droit, d'abord au parti social-démocrate (PSD) puis au parti radical valoisien, avant que ce parti se fonde, sous l'impulsion de Jean-Louis Borloo, dans l'UDI.
BRETAGNE
Finistère : Nathalie Sarrabezolles (PS). Nathalie Sarrabezolles, première femme à devenir présidente de conseil départemental en Bretagne, est une habituée de l'assemblée finistérienne puisqu'elle en est la vice-présidente depuis 2011, année où elle a pris la présidence de la commission des solidarités. Entre 2008 et 2011 elle a été conseillère générale déléguée à la culture et depuis 2008 également conseillère générale du canton de Guipavas, dans la banlieue de Brest. La dauphine du président sortant Pierre Maille, qui ne se représentait pas, est adhérente depuis 2006 au Parti socialiste. Les adhérents du PS dans le Finistère l'avaient désignée à l'automne dernier comme candidate à la présidente du conseil départemental à l'issue des élections des 22 et 29 mars qui ont vu le département rester à gauche, malgré une poussée de la droite. Née en 1970 à Nantes, elle a travaillé, après des études en sciences humaines, dans le secteur culturel, dans l'édition puis en tant que chargée de programmation dans l'art contemporain et la musique. Particulièrement active dans le monde associatif, ses leitmotiv en politique sont solidarité et proximité.
Côtes-d'Armor : Alain Cadec. L'eurodéputé UMP Alain Cadec a mis fin à près de quatre décennies de règne de la gauche qui tenait les Côtes-d'Armor depuis 1976. Il était précédemment chef de file de l'opposition de droite au conseil général, où il siège depuis 2001. Fils de résistant, cet homme de 61 ans se définit comme un "gaulliste social" et il est proche de l'ancien Premier ministre François Fillon. Cet assureur est entré tard en politique, devenant en 1995 conseiller municipal d'opposition à Saint-Brieuc. Elu conseiller général en 2001, il devient premier adjoint au maire Bruno Joncour (Modem) en 2003, mandat qu'il abandonnera après son élection au Parlement européen en 2009. Réélu en 2014, Alain Cadec préside la commission des pêches du Parlement européen. Il a annoncé qu'il conserverait son mandat à Bruxelles malgré son élection à la tête du conseil départemental. S'il se définit comme un homme cultivant "l'esprit de tolérance et d'ouverture aux autres", il n'hésite pas à se comparer à "un pitbull" en référence à son opiniâtreté en politique. Souvent élu de justesse - il l'a emporté de 50 voix dimanche dans le canton de Plérin - Alain Cadec s'est forgé la réputation d'un redoutable compétiteur dans les combats électoraux. M. Cadec a annoncé son intention de dresser un état des lieux des moyens du conseil départemental et se fixe pour but de "réconcilier citoyens et élus". Il succède à Claudy Lebreton (PS), qui ne se représentait pas, et qui laissera aussi bientôt son titre de président de l'Assemblée des départements de France à un élu de droite.
Ille-et-Vilaine : Jean-Luc Chenut. Jean-Luc Chenut est un élu PS qui a fait toute sa carrière dans la fonction publique territoriale, avant d'être adoubé par le président sortant du conseil général d'Ille-et-Vilaine. Cet homme a été largement élu dans son canton du Rheu (ouest de Rennes) le jour de ses 55 ans (il est né le 29 mars 1960). Il a été adoubé par Jean-Louis Tourenne, président PS du département depuis 2004, qui, à 70 ans, ne se représentait pas. M. Chenut siège depuis 2008 au conseil général, où il était chargé des sports et présidait la commission "Egalité des chances". Originaire de Feins, une petite commune du nord de la capitale bretonne, M. Chenut a fait toute sa carrière dans la fonction publique, notamment à la mairie du Rheu, commune de 8.000 habitants dont il est aussi devenu maire en 2001.
PACA
Bouches-du-Rhône : Martine Vassal. Martine Vassal, élue jeudi présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, a mené une carrière de dirigeante d'entreprise investie dans les organisations patronales avant de rejoindre l'équipe du maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin. Avant de mener la bataille du département, Martine Vassal, conseillère générale depuis 2002 dans le canton Marseille XII (sud), était présidente depuis 2008 du groupe d'opposition de droite, l'Avenir du 13. Cette ancienne chef d'entreprise de 53 ans a intégré la majorité municipale de Jean-Claude Gaudin en 2001, en tant qu'adjointe d'abord chargée des emplacements publics, puis en 2008 de la propreté et des déchets. En 2014, élue pour la troisième fois au conseil municipal, elle se voit confier la délégation des relations internationales et européennes. Avant sa carrière politique, Mme Vassal, diplômée de l'Ecole supérieure de commerce de Marseille (aujourd'hui Kedge Business School), a dirigé de 1987 à 2000 une entreprise textile comptant 240 salariés et produisant essentiellement des vêtements à destination de la fonction publique, peut-on lire sur son blog et sur le site du Conseil mondial de l'eau, un organisme dont elle est le gouverneur suppléant derrière M. Gaudin. Durant cette période, elle a également fait partie de plusieurs associations de cadres et de management comme le Centre des jeunes dirigeants, l'union patronale des Bouches-du-Rhône ou l'Association pour le management. Martine Vassal est également secrétaire nationale de l'UMP depuis 2013.
Vaucluse : Maurice Chabert. Le nouveau président du conseil départemental du Vaucluse, Maurice Chabert (DVD), élu sur le canton d'Apt, est un professeur à la retraite, âgé de 71 ans, qui se définit comme "un gaulliste de gauche pompidolien". M. Chabert a été élu pour la première fois en 1981 au conseil municipal de Gordes, village aux portes du Luberon où il est né en 1944. Maire depuis 32 ans de ce village classé parmi les plus beaux villages de France, association qu'il préside, il a dû céder son écharpe à son premier adjoint mercredi. Il est également élu au département depuis 1994. M. Chabert a enseigné les mathématiques au collège et au lycée d'Apt et est lieutenant-colonel de réserve. Le nouveau président a milité au RPR jusqu'en 2001, mais n'as pas ensuite adhéré à l'UMP.
Var : Marc Giraud. Maire UMP de Carqueiranne, une station balnéaire de la côté varoise, depuis 1997, Marc Giraud, 63 ans, est élu de l'exécutif départemental depuis 1999. Réélu dans le canton de La Crau au second tour des départementales, ce sapeur-pompier retraité succède à la tête du département à Horace Lanfranchi, qui ne se représentait pas.
Hautes-Alpes : Jean-Marie Bernard. Âgé de 66 ans, cet ingénieur de l'équipement à la retraite est conseiller général du Dévoluy depuis 1994, maire de Dévoluy et président de la communauté de communes Buëch-Dévoluy. Il avait été réélu au premier tour des élections départementales le 22 mars 2015 sur le canton de Veynes, avec 53,37% des voix. Il avait fait parler de lui en septembre 2014 en proposant, dans Le Dauphiné Libéré, que l'Etat "prime les chasseurs tuant le loup" dans un département très touché par les attaques de loups sur les troupeaux de moutons. Le président sortant du CG, Michel Roy (DVD), ne se représentait pas.
RHONE-ALPES / AUVERGNE
En Rhône-Alpes, l'Ain, la Drôme et l'Isère du secrétaire d'Etat André Vallini ont basculé à droite tandis que le fief centriste du Rhône est passé de l'UDI à l'UMP lors des dernières élections départementales ; en Auvergne, la droite s'est emparée de l'Allier au détriment du PCF.
Drôme : Patrick Labaune, 63 ans, député UMP de la première circonscription de la Drôme, succède à Didier Guillaume (PS) à la tête du département depuis 2004. Patrick Labaune a été élu avec 52,87% des suffrages dans le canton de Valence 4, en binôme avec Véronique Pugeat, lors des départementales qui ont vu la Drôme basculer à droite avec 11 cantons remportés sur 19. Né en 1951 à Paris, ce retraité de l'enseignement a été élu député de 1993 à 1997. Il a retrouvé son siège en 2002. Secrétaire départemental de la fédération UMP de la Drôme, il a également été maire de Valence entre 1995 et 2004. Diplômé de Sciences Po, il a également occupé les fonctions de conseiller général en 1985 et 1992. Conseiller régional élu en 1986, 1992 puis de 1998 à 2002, il a été réélu en 2004 et en 2010.
Ain : Damien Abad, 34 ans, est député UMP de la cinquième circonscription de l'Ain depuis 2012. Il succède à Rachel Mazuir (PS) qui été battu dimanche dans le canton de Ceyzeriat. Damien Abad a emmené l'alliance entre la droite et le centre aux départementales, qui a fait un quasi-carton plein en remportant 21 cantons sur 23. Il a lui-même été élu dans le canton de Pont-d'Ain, aux côtés de Marie-Christine Chapel, avec 43,63% des voix. Atteint d'une maladie rare, l'arthrogrypose, qui bloque ses articulations et réduit sa mobilité, il a été le premier député handicapé à siéger à l'Assemblée nationale en juin 2012. Il est membre de la commission des affaires économiques. Né en 1980 à Nîmes (Gard), ce petit-fils de mineur a été élu député européen en juin 2009 devenant à 29 ans, le benjamin des euro-députés et le plus jeune parlementaire français en exercice. En 2010, ce diplômé de Sciences Po a été élu conseiller régional. De 2008 à 2009 il a également été maître de conférences en finances publiques à Sciences Po Paris.
Isère : Jean-Pierre Barbier. Le député UMP Jean-Pierre Barbier, 54 ans, pharmacien de profession, succède à la tête du département aux anciens ministres Louis Mermaz (PS) et Alain Carignon (UMP) ainsi qu'à l'actuel secrétaire d'Etat André Vallini, qui a dirigé le département de 2001 à 2014. Né en 1960, M. Barbier se dit issu d'une "famille modeste", fils d'une mère femme au foyer et d'un père ouvrier à Saint-Gobain devenu responsable de service chez Rhône-Poulenc. Candidat aux législatives de 2012, il avait été élu député avec 50,62% des voix, après être arrivé deuxième au premier tour. Dimanche dernier, il a été réélu avec 63,06% des voix sur son canton de Bièvre. Se disant "de culture centre-droit", M. Barbier se définit comme "un réformiste pragmatique". Son fils, Vincent Barbier, 24 ans, est élu d'opposition (UMP) à la mairie de Grenoble.
Rhône : Christophe Guilloteau (UMP), 56 ans, est député de la dixième circonscription du Rhône. Il succède à Danièle Chuzeville (UDI) qui dirigeait le conseil départemental depuis janvier 2013. M. Guilloteau était le chef de file de l'UMP dans le nouveau Rhône, amputé de la métropole lyonnaise, où la droite n'a laissé qu'un seul canton sur 13 à la gauche. M. Guilloteau a lui-même été élu dans le canton de Brignais, aux côtés de Christiane Agarrat, avec 70,29% des voix. Cet ancien assistant parlementaire est né en 1958 à Lyon. Conseiller régional entre 1998 et 2008, il a été élu député en juin 2002 et réélu en 2007. En 2008, il a également été élu conseiller général. M. Guilloteau est vice-président de la commission de la Défense nationale et des forces armées.
Allier : Gérard Dériot (DVD), 70 ans, est sénateur rattaché à l'UMP de ce département depuis 1998. Il succède à la tête du département au communiste Jean-Paul Dufrègne, qui le dirigeait depuis 2008. Elu avec seulement 48 voix d'écart avec sa binôme Corinne Trébosc dans le canton de Bourbon-L'Archambault, M. Dériot avait déjà présidé l'assemblée départementale de 1992 à 1998 et de 2001 à 2008. Depuis 2010, il est questeur du Sénat, où il siège également comme vice-président de la commission des affaires sociales. Il est par ailleurs adjoint à la mairie de Cérilly, après en avoir été le maire de 1995 à 2001. Né à Louroux-Hodement (Allier), Gérard Dériot est marié et père de trois enfants. Il a exercé jusqu'en 1999 la profession de pharmacien.
CENTRE
Indre-et-Loire : Jean-Yves Couteau (UDI). Jean-Yves Couteau, 57 ans, élu jeudi président d'Indre-et-Loire à la faveur du basculement à droite du département est un érudit, fondateur-organisateur d'une manifestation littéraire à Saint-Cyr-sur-Loire, commune cossue de la banlieue de Tours dont il est premier adjoint. Conseiller général sortant, il a été notamment directeur général des services et directeur de cabinet, tour à tour au conseil général de l'Indre, au conseil régional du Centre et au conseil général du Loir-et-Cher. "Maintenant, il faut faire des économies et de l'économie", a-t-il dit notamment après son élection. Sur son blog, le nouvel élu, qui est aussi vice-président de l'hôpital de Tours (CHRU), prend en exemple sa commune de Saint-Cyr-sur-Loire pour vanter "l'équilibre entre la ville et la quiétude des bords de Loire".
Cher : Michel Autissier (UMP). Michel Autissier, élu jeudi à la présidence du Cher par la nouvelle majorité de droite, médecin généraliste à la retraite, est conseiller général du canton d'Aubigny-sur-Nère depuis 1998. Actuellement maire d'Aubigny-sur-Nère depuis le départ en 2012 du député UMP Yves Fromion, il va devoir à son tour abandonner ce poste en raison de la loi sur le non cumul des mandats: un "crève-cœur", assure-t-il. Il continuera à siéger au conseil municipal, comme il le fait depuis 1983.
Loiret : Hugues Saury (UMP). Hugues Saury, seul conseiller général sortant dans le Loiret à avoir été réélu dès le premier tour (52,52%), succède à la présidence du conseil départemental au sénateur UMP Eric Doligé, qui était à la tête de l'institution départementale depuis 1994, et qui ne se représentait pas. Discret et plus pondéré que son prédécesseur, ce pharmacien de 56 ans, a passé son enfance à Saint-Pryvé-Saint-Mesmin. Formé à la faculté de pharmacie de Tours, il a ouvert son officine à Olivet en 1987. Président du syndicat des pharmaciens en 1990, il entame une carrière politique dix ans plus tard, en se présentant sans étiquette à la mairie de sa ville, où il l'emporte haut la main. Il adhère à l'UMP l'année suivante et poursuit son parcours politique local en se faisant élire au conseil général en 2008 où il occupe les fonctions de vice-président et rapporteur du budget. Reconduit à la mairie d'Olivet en 2008 et 2014, avec 75% des voix, il siège aussi à l'agglomération d'Orléans où il occupe le poste de troisième vice-président chargé des territoires et du développement durable. Il est également président de l'agence d'urbanisme.
PAYS DE LA LOIRE
Vendée : Yves Auvinet (DVD). Yves Auvinet, 61 ans, a été élu jeudi président du conseil départemental de Vendée, succédant à l'UMP Bruno Retailleau qui ne se représentait pas à ce scrutin départemental. "C'est un défi de poursuivre l'œuvre qu'il a engagée", a commenté Yves Auvinet, après avoir été désigné à l'unanimité pour représenter la majorité lors de l'élection du président du conseil départemental. Yves Auvinet, élu dès le premier tour dans le canton de Chantonnay, a entamé son parcours politique en 1994 en devenant maire de la commune de La Ferrière (4.900 habitants). Il est constamment réélu depuis cette date. C'est en 2010 qu'il a fait son entrée au conseil général de la Vendée, élu dans le canton des Essarts où il a pris la succession de Bertrand de Villiers, le frère de Philippe de Villiers, démissionnaire. Son prédécesseur, le sénateur Bruno Retailleau, ambitionne dorénavant de ravir à la gauche la région Pays de la Loire au prochain scrutin de décembre.
Sarthe : Dominique Le Méner (UMP). Le député UMP Dominique Le Méner, élu jeudi à la présidence du conseil départemental de la Sarthe, succède à l'UMP Jean-Marie Geveaux qui a choisi, à 67 ans, de ne pas se représenter. Agé de 56 ans, Dominique Le Méner a succédé à l'ancien Premier ministre François Fillon à la tête de l'UMP de la Sarthe en 2013. Juriste de formation, il était vice-président du conseil général de ce département depuis 1992. Elu député de la 5e circonscription de la Sarthe en juin 2002, il a été réélu en 2007 et 2012. Il est membre de la commission des affaires culturelles et de l'éducation.
CORSE
Corse-du-Sud : Pierre-Jean Luciani. Le nouveau président (DVD) du conseil départemental de Corse-du-Sud, Pierre-Jean Luciani, élu jeudi à Ajaccio au bénéfice de l'âge, est un "enfant d'Ajaccio gaulliste et bonapartiste", membre depuis 2008 du conseil dont il était l'un des vice-présidents. M. Luciani, 69 ans, a été élu au troisième tour de scrutin au bénéfice de l'âge en raison de l'impossibilité de départager les deux candidats de droite, le président sortant, le sénateur UMP Jean-Jacques Panunzi et un vice-président du conseil, Marcel Francisci, président départemental de l'UMP. MM. Francisci et Panunzi avaient obtenu chacun onze voix aux deux premiers tours. Au troisième tour, M. Francisci a retiré sa candidature au profit de celle de M. Luciani, doyen d'âge du conseil départemental, M. Panunzi se retirant au profit d'une autre élue, Delphine Orsoni. M. Luciani a alors obtenu onze voix, de même que M. Panunzi pour lequel onze conseillers ont voté de nouveau, Mme Orsoni n'obtenant aucune voix. M. Luciani a donc été élu au bénéfice de l'âge. Conseiller départemental du 1er canton d'Ajaccio, M. Luciani est né en 1945 dans la cité impériale. Cet ancien agent d'EDF et syndicaliste, passionné de politique depuis l'adolescence, selon ses proches, exerce depuis 30 ans des mandats locaux. Il a été conseiller municipal d'Ajaccio, conseiller territorial et vice-président de l'Assemblée de Corse et conseiller départemental. M. Luciani présidera le conseil départemental jusqu'en décembre 2017 seulement, les deux départements de Corse devant fusionner au sein d'une collectivité unique au 1er janvier 2018.
OUTRE-MER
Les nouveaux présidents des conseils départementaux de Mayotte (UMP) et de la Guadeloupe (PS). La Réunion a reconduit la sortante Nassimah Dindar (UDI), cette fois avec une majorité de droite.
Mayotte : Soibahadine Ibrahim Ramadani (UMP). L'ancien sénateur Soibahadine Ibrahim Ramadani, 66 ans et doyen de la nouvelle assemblée, a été élu à l'unanimité à la présidence du 101e département, qui a une majorité clairement de droite (16 élus UMP, 10 MDM - centre droit). L'ancien président Daniel Zaïdani, qui n'avait poussé aucun candidat et ne s'était pas représenté, redevient simple conseiller départemental. Elu sur le canton de Ouangani au centre de l'île, M. Ramadani place dans ses priorités le combat pour les rattrapages de Mayotte en matière d'égalité sociale et appelle les élus à "travailler dans le respect des sensibilités pour la construction du jeune département". Militant du RPR puis de l'UMP depuis 1985, il a été le premier docteur mahorais en sciences de l'éducation. Il a été chargé de mission auprès du vice-recteur de Mayotte, directeur de l'école normale de Mayotte où il enseignait aussi la psycho-pédagogie et la psychologie de l'enfant ainsi que chercheur associé à l'université de la Réunion. Sénateur de 2004 à 2011, M. Ramadani siégeait à la Commission nationale d'évaluation des politiques de l'Etat outre-mer et à la commission de la culture et de l'éducation. Il a aussi été conseiller municipal de Chiconi (au centre de l'île) de 2001 à 2008 et président du syndicat mixte pour l'investissement et l'aménagement de Mayotte (Smiam) durant la même période. Il a été décoré de la légion d'honneur.
Guadeloupe : Josette Borel-Lincertin (PS). Josette Borel-Lincertin, 74 ans, née à Marie-Galante, a été élue présidente de l'assemblée départementale avec 32 voix pour et 10 votes blancs. Elle était l'unique candidate, son prédécesseur Jacques Gillot (app. PS mais GUSR localement), rival de M. Lurel, ne s'étant pas présenté, et la droite, réduite à une peau de chagrin, n'ayant finalement pas présenté de candidat. Le GUSR avait fait cavalier seul pour le scrutin, d'où le PS du président de région Victorin Lurel est sorti vainqueur en emportant avec ses alliés 26 des 42 sièges. "Je suis pour pacifier les relations. Le temps électoral est un temps où on peut se chamailler. L'après, c'est se mettre au travail et se dire que la Guadeloupe a besoin de tous ses enfants pour aller de l'avant", a déclaré celle qui avait pris les rênes de la Région (2012-2014) pendant que Lurel était ministre des Outre-Mer. "Les femmes apportent la touche féminine qui est indispensable dans une société pour montrer que c'est ensemble qu'on peut aller de l'avant", a-t-elle souligné, avant d'aller saluer Jacques Gillot, qui lui a souhaité "bonne chance", assurant qu'il serait "certainement à ses côtés pour travailler pour la Guadeloupe". Cette ancienne professeur de mathématique et chef d'établissement, première vice-présidente du conseil régional depuis 2004, avait succédé à Victorin Lurel lors de son départ pour la rue Oudinot, devenant alors été la seconde femme présidente de région après Lucette Michaux-Chevry (UMP). Josette Borel-Lincertin a par ailleurs été, en tant que conseillère régionale, présidente du comité du tourisme des îles de Guadeloupe (CTIG).