Elections départementales - Les chiffres définitifs du scrutin, les incertitudes sur les présidences
La droite a obtenu 2.418 sièges, la gauche 1.592 et le FN 62 à l'issue des premier et second tours des élections départementales, selon un décompte de l'AFP portant sur tous les résultats définitifs publiés ce lundi 30 mars par le ministère de l'Intérieur.
Les élus "divers" ont obtenu 32 sièges et l'extrême droite, hors FN, 4 sièges. Les binômes Union de la droite (UD, constituée à parité UMP-UDI), ceux de l'UMP et ceux de UDI totalisent 1.956 sièges.
Les binômes Union de la gauche (UG, associant un socialiste à un représentant d'un autre parti de gauche) et les binômes PS (constitués de deux candidats PS) ont gagné 1.218 sièges. Sur ce nombre, 1.028 sièges échoient à des socialistes, contre 1.439 avant les deux tours de scrutin (pour le détail, voir encadré ci-dessous).
En voix, a annoncé lundi à la mi-journée le ministère de l'Intérieur dans sa totalisation définitive, la droite a totalisé 45,03% des suffrages exprimés au second tour, contre 32,12% pour la gauche et 22,23% pour le Front national.
S'agissant du nombre de départements promis à une présidence de droite et de ceux qui resteront présidés par un élu de gauche, comme on pouvait s'y attendre, les chiffres donnés dimanche soir (66 départements qui devraient être présidés par la droite et 33 par la gauche, soit 25 départements qui basculent - voir ci-contre notre article de synthèse) restent évidemment encore à confirmer. Car çà et là, jusqu'à jeudi, jour de l'élection des présidents, des incertitudes se font jour. On avait d'emblée évoqué le Vaucluse, mais durant la journée de lundi, d'autres subtilités électorales ont fait parler d'elles.
Ainsi, dans l'Aisne, la droite a obtenu une courte victoire (neuf des 21 cantons gagnés, avec 6 binômes UMP, un UDI, deux DVD) et de justesse la majorité relative, devant la gauche (huit cantons) et le FN (quatre). "Si les deux premiers tours n'ont rien joué, au troisième, nous serons en mesure de faire jouer notre majorité relative" pour faire élire le candidat "unique" de la droite unie à la présidence du conseil départemental, a affirmé le secrétaire départemental de l'UMP, Christophe Coulon.
Les jeux seraient également ouverts dans l'Allier pour la succession de Jean-Paul Dufrègne (PCF) à la tête de ce département qui a basculé à la droite rassemblée au sein de l'Union républicaine pour le Bourbonnais (UMP, UDI, MoDem et DVD). En tout cas, lundi, on recensait trois potentiels candidats de droite à la présidence.
Dans l'Essonne, le feuilleton n'est pas clos. L'UMP Georges Tron, qui espérait succéder au socialiste Jérôme Guedj, a vu sa candidature rejetée par les autres élus de droite lundi, mais a fait savoir qu'il se présentera tout de même contre le candidat officiel choisi par son camp, le maire UMP de Montgeron François Durovray.
En Lozère, largement présenté dimanche soir comme étant le seul département métropolitain à basculer à gauche, les choses ne sont en réalité pas totalement jouées. Pèse en effet l'inconnue d'un canton, où les vainqueurs classés divers gauche ont souligné n'être "ni de droite ni de gauche".
Ce qui se passera dans le Gard, le Pas-de-Calais, l'Yonne ou encore le Rhône sera aussi à surveiller de près. De même que dans le Tarn-et-Garonne, département présidé depuis 30 ans par le patron du PRG Jean-Michel Baylet, candidat à sa succession à ce poste, où droite et gauche sont sortis du second tour avec 14 sièges chacun. Le sort de la majorité dépendra jeudi de l'attitude du quinzième binôme élu, qui se revendique sans étiquette. Il est classé divers gauche par le ministère de l'Intérieur, mais l'UMP locale revendique son soutien.
C.M., avec AFP
La répartition des sièges, par nuance politique des binômes :
PCF : 30
FG : 78
PS : 810
UG : 408
PRG : 30
DVG : 234
EELV : 2
DIV : 32
MoDem : 14
UC* : 8
UDI : 86
UMP : 494
UD : 1.376
DLF** : 2
DVD : 438
FN : 62
EXD : 4
*UC = Union centriste, binômes constitué d'un UDI et d'un MoDem
**DLF = Debout la France, parti fondé par Nicolas Dupont-Aignan