Le nombre de violences physiques hors cadre familial à la hausse en 2021

En 2021, les services de sécurité ont enregistré 184.939 victimes de violences physiques hors cadre familial, indique une étude du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). Soit une hausse de 8,5% par rapport à 2020 (+5% pour les majeurs, +23,8% pour les mineurs), qui vient effacer la baisse constatée cette année-là due aux confinements de la crise sanitaire. Le nombre retrouve ainsi quasiment son niveau de 2019 (187.255), et montre une augmentation continue depuis 2016 (+4,2% en 2017, +7,7% en 2018, +1,3% en 2019). Un nombre qui ne tient compte que des infractions constituant des crimes ou des délits – les contraventions représentant 21% de l’ensemble –, hors homicides ou tentatives d’homicides, qui relèvent d’une autre catégorie d’infraction.

Ces violences ont majoritairement été commises dans un espace public : 13% dans des locaux de service public, 6% dans les transports en commun (9% en Île-de-France) et près de la moitié dans un autre lieu public (le lieu de commission n’a été enregistré que pour les deux tiers des victimes). Le lieu varie en fonction du sexe et de l’âge de la victime : l’homme majeur est davantage victime de violences dans des lieux publics, "souvent ouverts en extérieur, tels que des parcs ou une rue" (6% dans les transports, 7% dans les locaux de service public, 56% dans un autre lieu public). Les femmes majeures le sont proportionnellement davantage dans des habitations individuelles (23%, et 6% dans les transports, 10% dans un local de service public et 40% dans un autre lieu public). Les mineurs sont davantage victimes dans un local de service public (31% pour les filles, 29% pour les garçons), qui, dans 98% des cas, est un établissement scolaire. La majorité des infractions les concernant se déroulent toutefois dans un autre lieu public (38% pour les filles, 47% pour les garçons).

Les grandes unités urbaines sont davantage concernées (3,9 victimes pour 1.000 habitants dans les unités urbaines de 100 à 200.000 habitants en intégrant les départements et régions d'outre-mer (3,6‰ hors DROM) que les plus petites ou les zones rurales (1,2‰). Le phénomène touche fortement l’outre-mer, où l’on trouve les 4 départements qui ont un taux supérieur à 5‰ : la Guyane (7,4‰), Mayotte (7,3‰), la Guadeloupe (5,2‰) et la Martinique (5‰). En métropole, la Seine-Saint-Denis (4,6‰) et Paris (4,2‰) sont les départements les plus touchés. La Manche et le Cantal sont à l’inverse les moins affectés par le phénomène (1,5‰). La moyenne nationale est de 2,5‰.