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Insertion - Le nombre de Rmistes a reculé mais les dépenses ont augmenté

La Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) a publié, le 7 mars 2007, les résultats de son enquête trimestrielle sur le nombre d'allocataires du RMI. Ces chiffres au 31 décembre 2006 confirment la tendance qui se faisait jour depuis plusieurs mois : en métropole, le nombre d'allocataires effectivement payés au titre du RMI par les caisses d'allocations familiales (CAF) - pour le compte des départements - a reculé de 1% entre décembre 2005 et décembre 2006, pour atteindre 1,102 million (données corrigées des variations saisonnières). Ce mouvement de baisse s'est nettement accéléré dans la deuxième partie de l'année, puisque le dernier trimestre 2006 enregistre à lui seul un recul de 0,5%. Autre élément convergent : le nombre d'ouvertures de droits donnant lieu au paiement du RMI a, lui aussi, reculé en 2006. La moitié des départements a vu le nombre de ses bénéficiaires se réduire, avec un recul particulièrement marqué dans le sud de la France (-7,6% en Corse-du-Sud et -6,6% dans les Bouches-du-Rhône). A l'inverse, le nombre d'allocataires a continué de progresser à hauteur de 2% et plus dans certains départements du centre de la France, de l'Est parisien ou de l'Alsace-Lorraine.
Ce recul global enregistré l'an dernier rompt avec l'augmentation constatée durant les quatre années précédentes, qui avait donné lieu à une vive polémique lors du transfert du RMI aux départements. La Cnaf explique ce résultat par "l'amélioration de la situation sur le marché du travail depuis plus d'un an". La forte progression du nombre d'allocataires du RMI (65.000 à la fin 2006) bénéficiant d'une mesure ciblée d'aide à l'emploi (dispositif d'intéressement, contrat d'avenir, CI-RMA...), a également contribué aux progrès du retour à l'emploi.
Un bémol toutefois pour les départements : ce recul du nombre des bénéficiaires ne s'est pas traduit dans les dépenses. Les versements effectués au cours de l'année 2006 au titre du RMI ont au contraire progressé de 3,9%, pour atteindre 5,9 milliards d'euros. La Cnaf explique cette divergence par l'augmentation du montant moyen perçu par les allocataires. Celle-ci tient notamment à la revalorisation de 1,8% du barème au 1er janvier 2006 et à des "effets de structure de la population allocataire".

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

Claudy Lebreton : une "faible décrue"

Invité par le quotidien La Croix (édition du 9 mars) à commenter ces chiffres de la Cnaf, Claudy Lebreton, président de l'Assemblée des départements de France (ADF), parle d'une "faible décrue" et souligne que celle-ci "profite avant tout aux personnes qui sont le plus immédiatement employables" et non à celles qui sont les plus éloignées du marché du travail. Rappelant aussi que le nombre de Rmistes "a tout de même augmenté de 180.000" depuis 2002, Claudy Lebreton met par ailleurs l'accent sur l'inévitable "délai de latence" dans la montée en charge du plan de cohésion sociale comme dans "les politiques menées en direction des allocataires du RMI par les conseils généraux".

C.M.