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Accès aux soins - Le nombre de pharmaciens augmente depuis dix ans... mais pas dans les pharmacies

Comme chaque année, l'Ordre des pharmaciens publie son panorama de la démographie de la profession. Les chiffres présentés sont à jour au 1er janvier 2018. Ils donnent une vision mitigée d'une profession qui joue un rôle essentiel dans l'offre de soins de proximité. Si la profession rajeunit et se porte plutôt bien, elle offre en revanche un visage contrasté selon le mode d'exercice. Et dans cet ensemble, c'est la pharmacie d'officine qui souffre le plus, avec une réduction continue du nombre de points d'implantation.

Un nombre de pharmaciens d'officine en baisse de 6% depuis dix ans

La France compte aujourd'hui 74.043 pharmaciens inscrits au tableau de l'Ordre. Ce chiffre est en légère baisse (-0,5%) par rapport à 2016, mais affiche une hausse de 1,6% par rapport à 2007. Cette progression décennale - qui doit être relativisée, car la population a augmenté de 5,3% sur la même période - recouvre toutefois des évolutions très différentes selon le statut professionnel.
Les pharmaciens se répartissent en effet entre l'officine (72,7% du total, dont 35,9% de titulaires d'officine et 36,8% d'adjoints d'officine), la biologie médicale (9,8%), les établissements de santé (9,1%), l'industrie pharmaceutique (4,9%), l'outre-mer (2,4%) et la distribution en gros (1%). Or, sur les dix dernières années, le nombre de pharmaciens d'officine recule de 5,7%, alors qu'il progresse de 39% dans les établissements de santé et de 13% dans l'industrie.

Une pharmacie ferme tous les deux jours

A cette contraction des effectifs dans les officines s'ajoute la poursuite du mouvement de restructuration et de concentration des pharmacies. Malgré tout, l'Ordre estime que "l'accès aux médicaments et aux produits de santé, ainsi qu'aux actes biologiques, est sécurisé en tout point du territoire grâce à un maillage pharmaceutique équilibré. En effet, pour 100.000 habitants, on recense en moyenne 32,6 officines, 7,3 laboratoires de biologie médicale et 3,8 pharmacies à usage intérieur (PUI)".
Pourtant, le nombre de pharmacies recule en métropole, pour atteindre aujourd'hui un total de 21.192. La baisse est de 1% par rapport à 2016 et de 5,9% par rapport à 2007. Et en 2017, 193 officines ont fermé (+2,7% par rapport à 2016), soit une tous les deux jours. Sur les cinq dernières années (31 décembre 2012 au 31 décembre 2017), 905 officines ont ainsi cessé leur activité.

Une profession qui se renouvelle

En revanche, le panorama est plus positif en ce qui concerne le renouvellement de la profession, avec en particulier une poursuite de l'inversion de la tendance au vieillissement. Comme en 2016, l'âge moyen de la profession est de 46,7 ans et la tranche des moins de 33 ans est désormais prépondérante, avec 16% de l'effectif. L'âge moyen des pharmaciens titulaires d'officine est toutefois plus élevé de près de quatre ans, à 50,2 ans.
La profession est également féminisée à plus des deux tiers (67,3%). Cette proportion est toutefois nettement plus faible parmi les pharmaciens titulaires d'officine (54,7%). Signe de ce déséquilibre hommes-femmes : le taux de féminisation est en revanche de 81% chez les pharmaciens adjoints d'officine, avec un âge moyen de 43,8 ans.

 

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