Social - Le nombre d'adoptions internationales poursuit sa chute
Le service de l'adoption internationale (SAI) du ministère des Affaires étrangères publie ses statistiques sur l'année 2012. Après le véritable effondrement constaté en 2011, avec un recul de 50% du nombre d'adoptions internationales (voir notre article ci-contre du 23 février 2012), celles-ci poursuivent leur chute, mais sur une pente toutefois légèrement moins raide. De 2.003 en 2011, leur nombre est en effet passé à 1.569 l'an dernier, soit une baisse de 22%. Après le pic de 2010 (3.508 adoptions), le nombre d'adoptions a donc été divisé par deux en deux ans...
Les principaux pays d'origine ont été, l'an dernier, la Russie (235 adoptions), l'Ethiopie (220), la Colombie (159), la République démocratique du Congo (84), le Vietnam (76) et la Chine (63). Ce classement est quasiment identique à celui de 2011, la RDC exceptée. Les statistiques publiées par le SAI apportent également d'autres enseignements. Ainsi, les filles constituent 55% du total. En termes d'âge, les enfants de moins d'un an représentent 12,2% du total, la tranche d'un à deux ans 23,92%, les deux à trois ans 14,67%, les trois à quatre ans 11,73%, les quatre à cinq ans 7,84%, les cinq à sept ans 13,01% et les plus de sept ans 16,65%.
Du côté des adoptants, la principale tranche d'âge représentée en 2011 est celle des 40-45 ans (33,33%). Viennent ensuite les 45-50 ans (23,01%), les 35-40 ans (22,5%) et les plus de 50 ans (14,02%). Les moins de 35 ans sont en revanche très peu nombreux (7,14% du total).
Enfin, la répartition des adoptions internationales par départements ne reflète que partiellement les écarts démographiques. Paris (102 adoptions internationales en 2011) affiche ainsi un chiffre double de celui du Nord (47), pourtant plus peuplé. De même, l'Ardèche (13 adoptions) présente un résultat identique à celui de la Seine-Maritime ou du Bas-Rhin (14). Les très faibles effectifs concernés incitent toutefois à considérer ces comparaisons avec prudence.
Un tiers de démarches individuelles
Les adoptions internationales résultent, pour 32% d'entre elles, de démarches individuelles, tandis que 19% sont passées par l'Agence française de l'adoption (AFA) et 49% par des OAA (organismes autorisés pour l'adoption). Autre caractéristique : dans un contexte général orienté à la baisse, le nombre d'adoptions d'"enfants à besoins spécifiques" est en forte hausse, puisqu'il passe 702 en 2011 (35% du total) à 801 l'an dernier (51%). Les enfants à besoins spécifiques sont ceux de plus de cinq ans (30% des adoptions internationales réalisées en 2011), les fratries (21%) et les enfants présentant une pathologie (19%), sachant qu'un même enfant peut être compris dans plusieurs de ces trois catégories.
La baisse du nombre d'adoptions internationales est une tendance générale, qui concerne tous les pays développés. Le cas de la France présente toutefois, depuis deux ans, des caractéristiques spécifiques. Le recul y est nettement plus prononcé : en 2011, les adoptions internationales ont ainsi diminué de 50% en France, alors qu'elles reculaient seulement de 16% aux Etats-Unis (9.319 adoptions en 2011), de 3% en Italie (4.022) ou de 11% en Espagne (2.560). Des raisons conjoncturelles ont pu certes jouer, comme le gel des adoptions d'enfants haïtiens (voir notre article ci-contre du 11 septembre 2012), qui ont repris le 15 janvier 2013. Mais elles ne concernent pas uniquement la France. Enfin, face aux difficultés croissantes de l'adoption internationale, il n'est pas impossible que certains candidats se découragent, comme semble en témoigner le recul des demandes d'agréments et des agréments délivrés constaté par l'Observatoire national de l'enfance en danger (Oned) en 2011 (voir notre article ci-contre du 25 janvier 2013).