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Logement - Le montant moyen à rembourser des accédants a augmenté de 58% entre 2005 et 2011

Comme chaque année, l'Insee livre son désormais incontournable "Portrait social de la France". Outre la fiche thématique "Conditions de vie", consacrée aux chiffres du logement, l'édition 2013 propose une analyse fouillée sur l'endettement des ménages lié au logement et, plus particulièrement, à l'accession à la propriété.

Un endettement lié au logement passé de 442 à 800 milliards d'euros en six ans

L'étude - intitulée "Les durées d'emprunts s'allongent pour les plus jeunes" - montre notamment que l'endettement des ménages s'est fortement accru entre 2005 et 2011, principalement sous l'effet de l'endettement pour le logement. Sur la période considérée, celui-ci est en effet passé de 442 à 800 milliards d'euros, soit une hausse de 81%. Dans le même temps, l'endettement lié aux crédits à la consommation passait de 129 à 163 milliards d'euros (+26%) et le revenu disponible brut des ménages progressait seulement de 1.109 à 1.326 milliard d'euros (+19,5%).
Toujours sur la période considérée, le nombre de ménages endettés (à ne pas confondre avec surendettés) aurait progressé de 6%, même si la part des ménages endettés dans la population reste à peu près stable autour de 50% (soit environ 14 millions de ménages en 2011). Autre signe du poids croissant de l'immobilier dans l'endettement des ménages : le montant moyen du capital restant dû par les ménages a fortement progressé sur la période, passant de 58.400 euros en 2005 à 92.300 euros en 2011, soit une hausse de 58%. Dans le même temps, l'encours des crédits à l'habitat ne progressait que de 20% par ménage endetté.
En dépit de cette forte hausse de l'endettement pour le logement, le rapport entre la masse d'actifs immobiliers détenus par les ménages et leur endettement pour l'habitat reste stable, autour de 11%. Ceci signifie que l'accroissement de la valeur des logements compense l'alourdissement de l'endettement des ménages sur la période.

Un taux d'endettement qui reste stable en raison de l'allongement des crédits

L'étude de l'Insee montre aussi que - malgré la forte hausse du poids des charges de remboursement - le taux d'endettement, qui correspond au rapport entre les mensualités de remboursement et le revenu disponible du ménage, ne s'accroît pas au cours de la période considérée. En 2011, le taux d'endettement est ainsi supérieur à 17% pour la moitié des ménages endettés et dépasse 36% pour les 10% de ménages endettés supportant les plus lourdes charges de remboursement.
Cette stabilité du taux d'endettement - apparemment paradoxale - s'explique en fait par un allongement des durées d'emprunts. Celles-ci ont fortement augmenté chez les ménages jeunes. Ainsi, en 2005, les ménages endettés pour leur résidence principale et âgés de moins de trente ans l'étaient, dans un cas sur deux, pour une durée de plus de 20 ans. En 2011, la moitié des ménages de moins de trente ans endettés pour le logement le sont pour une durée supérieure à 25 ans. Chez les 30-39 ans, la durée moyenne de l'endettement a progressé de quatre ans au cours de la période.
Malgré cet étalement de l'endettement lié au logement, celui-ci fait sentir ses effets sur le niveau de vie des ménages concernés. Les ménages endettés en matière de logement sont toutefois nettement moins nombreux à déclarer une privation que ceux dont l'endettement est lié au crédit à la consommation. Ces derniers affichent en effet des revenus sensiblement inférieurs à ceux des accédants à la propriété.