Le ministre de l'Enseignement supérieur veut faire le "ménage" dans les formations du supérieur

Le ministre de l'Enseignement supérieur Patrick Hetzel a présenté mardi 19 novembre 2024 sa feuille de route. Plusieurs caps ont été avancés : "faire le ménage" parmi 55.000 formations disponibles et 8.000 établissements inscrits au répertoire d'ici à la rentrée 2026, instaurer un accès à une restauration à tarif modéré sur tout le territoire, réformer le système des bourses, pérenniser la construction de 7.500 logements neufs par an, lancer de nouvelles formes d'organisation avec les universités volontaires dès 2025 entre autres. 

Régulation des offres de formations, réforme des bourses en 2026, plan "santé mentale des étudiants", nouvelle phase de transformation pour les universités françaises etc. : le ministre de l'Enseignement supérieur Patrick Hetzel a présenté mardi 19 novembre 2024 sa feuille de route pour les universités et le supérieur, avec l'intervention à distance de Clara Chappaz, secrétaire d’État à l'Intelligence artificielle et au Numérique. "Nous assistons aujourd'hui à une explosion de l'offre de formations publiques comme privées" et "il faut faire le ménage pour garantir aux étudiants des formations de qualité", a martelé le ministre, lors de sa première conférence de presse, visant particulièrement les établissements privés. La précédente ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau avait annoncé il y a un an la création d'un label pour apporter plus de "transparence" aux étudiants dans ces formations. "On ne reprend pas à zéro", mais "il faut aller au bout du chantier", a souligné Patrick Hetzel, précisant que cela devrait aboutir "d'ici à la rentrée 2026". "Il y a un manque de visibilité : 55.000 formations disponibles, 8.000 établissements sont inscrits au répertoire. Nous allons renforcer les contrôles pour repérer les formations qui ne sont pas au niveau ou encore des pratiques commerciales agressives", a donné en exemple le ministre. 

Taux d'insertion et conditions d'embauche dans Parcoursup

Parallèlement, une meilleure information des étudiants sur les perspectives professionnelles associées aux formations "s'impose", estime le ministre dans un communiqué du 19 novembre. À partir de 2025, Parcoursup intégrera des données détaillées sur les taux d'insertion et les conditions d'embauche, offrant ainsi une meilleure visibilité sur les débouchés professionnels.
Au sujet des bourses, Patrick Hetzel a estimé que la France "dispose d'un système de bourses solide, qui accompagne 700.000 étudiants" mais "il est trop complexe, parfois peu clair voire même source d'injustice dans les seuils qui peuvent être fixés". "Pour la rentrée 2026, je veux rendre le système lisible en fondant l'éligibilité uniquement sur les ressources et la composition du foyer, aboutir à un système plus progressif et adaptable et simplifier les démarches", a-t-il avancé. Une concertation sera menée dans les prochains mois, "particulièrement au printemps". Au sujet de la restauration, le ministre assure vouloir mettre en place un "accès à une restauration à tarif modéré sur tout le territoire". 
Pour le logement, il préconise la pérennisation d'un rythme de construction de 7.500 logements neufs par an dédiés aux étudiants dans le parc social, via l'étude de friches commerciales et industrielles et la réhabilitation de 7.000 places des Crous d'ici 2027.
Il a également mentionné le lancement d'un plan "santé mentale des étudiants" dans le cadre de la Grande Cause nationale pour 2025 et la définition d'une nouvelle "boite à outils" opérationnelle pour soutenir les efforts des chefs d'établissements pour garantir la sérénité et la sécurité sur les campus.

Nouvelle phase de transformation pour les universités 

Alors que l'investissement en recherche et développement en France plafonne à 2,2% du PIB, contre 2,7% en moyenne dans les pays de l'OCDE, Patrick Hetzel appelle à un "pacte pour la recherche", afin de mobiliser acteurs publics et acteurs privés autour du renforcement de l'investissement national. Afin de mettre l'intelligence artificielle au service de l'enseignement supérieur, le ministre a annoncé la mise en place d'une mission de réflexion et de propositions sur les pratiques pédagogiques adaptées à l'IA.

Alors qu'elle a été adoptée il y a plus de quinze ans, la loi LRU avait marqué un tournant pour l'enseignement supérieur en France, en offrant aux universités une autonomie accrue. Patrick Hetzel souhaite engager "une nouvelle phase de transformation pour les universités françaises" avec l'ambition de leur offrir des marges d'action élargies et adaptées aux spécificités de chaque établissement. Il entend expérimenter dès 2025 de nouvelles formes d'organisation en collaboration avec les universités volontaires. Ces avancées porteront notamment sur la gestion des ressources humaines, de leur formation et de leurs finances.