Formation professionnelle - Le Medef livre sa vision de la réforme de la formation professionnelle
Les partenaires sociaux et l'Etat se sont réunis le 22 octobre 2008 pour poursuivre leurs négociations sur la réforme de la formation professionnelle. A cette occasion, le Medef a présenté sa vision de la réforme. Dans un document transmis aux différents participants, l'organisation patronale définit les deux objectifs "indissociables" de la formation professionnelle, à savoir "renforcer la compétitivité et la capacité de développement des entreprises et constituer un élément déterminant de la dynamisation et de la sécurisation des parcours de professionnalisation des salariés". Le Medef a profité de l'occasion pour mettre en valeur les avancées réalisées en matière de formation professionnelle. Des avancées rendues possibles par la mise en œuvre des dispositions de l'Accord national interprofessionnel du 5 décembre 2003 : une augmentation significative du nombre de salariés bénéficiant d'une action de formation, avec un taux d'accès des salariés des entreprises de dix salariés et plus qui est passé de 35,2% en 2003 à 42,8% en 2006. Un constat qui tranche avec la vision pessimiste du système de formation professionnelle véhiculée ces derniers mois. Le Medef donne toutefois dans son document des pistes pour améliorer le système actuel. Il préconise ainsi de renforcer la lisibilité des dispositifs et la simplicité des modalités de mise en œuvre, pour favoriser "l'appétence des salariés et des entreprises". Autre préconisation : renforcer le dialogue social sur la formation professionnelle, aux niveaux interprofessionnel et des branches professionnelles, des entreprises, et au niveau territorial. Sur le plan territorial, l'organisation patronale précise toutefois que "le dialogue social doit favoriser la recherche de modalités de mise en œuvre des politiques adaptées aux spécificités territoriales et en aucun cas l'élaboration de nouvelles normes". Le Medef considère aussi qu'il faut améliorer la coordination des moyens mis en œuvre par l'Etat, les régions et les partenaires sociaux. "Cette meilleure coordination implique une clarification des compétences des différents acteurs, une clarification des modalités de gouvernance et la réduction du nombre d'instances de concertation".
Le texte renvoit à l'Etat la responsabilité des actions à mener en cours de scolarité pour éviter que des jeunes sortent du système éducatif sans qualification. En revanche, le Medef considère que les actions concernant les primo-entrants sur le marché du travail pourront "faire l'objet de partenariats opérationnels et financiers définis et formalisés par des conventions entre les partenaires sociaux, l'Etat et les régions". Le document n'a pas reçu de critiques majeures de la part des partenaires sociaux, même si certains y ont noté quelques lacunes, concernant notamment la transférabilité des droits, les transitions et les mobilités. "Nous prenons ce texte comme une ébauche", a déclaré Annie Thomas, de la CFDT. Ce sont "quatre pages de bonnes intentions, a pour sa part affirmé Alain Lecanu de la CFE-CGC, mais on est limité dans le temps pour négocier". La prochaine réunion de négociation doit avoir lieu le 5 novembre.
Emilie Zapalski