Environnement - Le maire de Paris veut bannir les véhicules les plus polluants fin 2014
Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, soumettra à son Conseil le 12 novembre une batterie de mesures nouvelles pour accélérer la lutte contre la pollution, dont l'interdiction dès septembre 2014 des véhicules les plus polluants. "Je fais des propositions et je souhaite que progressivement nous interdisions les véhicules qui sont les plus nocifs pour la santé", a déclaré l'élu sur RTL. Le Conseil de Paris ne décidera pas seul, toutefois : l'arsenal anti-pollution auquel songe le maire de la capitale nécessite entre autres l'agrément de l'Etat ou de la préfecture de police.
Dans un projet de communication au Conseil de Paris que s'est procuré l'AFP et que l'UMP dénonce dès à présent comme "une imposture", Bertrand Delanoë rappelle que dans la capitale, "où les industries polluantes ont quasiment disparu, la voiture est aujourd'hui la principale source de pollution". "Il est donc indispensable de réduire son influence sur l'espace urbain". Beaucoup a été fait : restrictions à la construction de parkings, réaménagement de places ou de voies au profit des piétons et des "transports doux ou propres" avec la mise en service du tramway, fermeture des voies sur berges, usage intensifié du vélo grâce à des pistes cyclables et à Vélib', apparition d'Autolib'. "La circulation automobile, tous types confondus, a diminué de 25% en dix ans", selon la ville.
Imaginé en 2010, le dispositif gouvernemental des zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa), contenant des interdictions de circuler, n'a pas dépassé le stade du projet sous l'ancienne majorité UMP. La majorité ayant changé de couleur, "la remise à plat des Zapa" est aujourd'hui à l'ordre du jour, avec la création d'un Comité interministériel ad hoc, estime Bertrand Delanoë. C'est un plan global qu'entend proposer le maire de la capitale aux "partenaires" de la Zapa envisagée - l'Etat, Paris-Métropole, qui réunit 202 collectivités d'Ile-de-France, et plus spécialement Plaine commune, la communauté d'agglomération autour de Saint-Denis, au nord de la capitale.
Il veut qu'à partir de septembre 2014 soit interdite la circulation dans la capitale des véhicules particuliers et utilitaires de plus de 17 ans et des poids-lourds de plus de 18 ans, soit "les véhicules les plus polluants". Pour ne pas pénaliser les ménages et les professionnels les plus modestes, des "mesures d'accompagnement social" seraient prises. Pour les deux-roues motorisés, qui seraient astreints à un contrôle technique, l'interdiction de circuler s'appliquerait "aux véhicules de plus de dix ans".
Le maire de Paris invite aussi le gouvernement à "réfléchir à la réduction progressive des avantages fiscaux actuellement accordés aux véhicules diesel". Les écologistes d'EELV ont déclaré mardi qu'ils déposeront au prochain Conseil de Paris cinq voeux pour "substituer des véhicules propres" au diesel. Selon Bertrand Delanoë, il faut agir en amont, bien au-delà du périphérique. Pour les poids-lourds, il prône "un péage sur les autoroutes métropolitaines" menant à la capitale et confirme sa "volonté de supprimer progressivement, et de manière concertée, toute circulation de transit dans Paris et sur le boulevard périphérique. Les poids-lourds ne pourraient emprunter le périphérique qu'en échange du versement d'une éco-taxe.
Le maire de la capitale revient aussi à la charge sur son souhait de voir la vitesse maximale réduite de 80 à 70 km/h sur le périphérique, espérant une entrée en vigueur "début 2013". La ville envisage enfin "le développement des zones" limitant la vitesse à 30 km/h dans Paris intra-muros, en commençant par l'avenue de Clichy "à l'été 2013".
Stigmatisant "l'embolie organisée de Paris" par le maire, les élus UMP de la capitale ont affirmé que sa politique "n'est qu'un leurre".