Le logement doit être la nouvelle "grande cause nationale", selon le président du Medef
La crise du logement "devrait être la grande cause nationale" ces prochaines années pour Emmanuel Macron, a déclaré dimanche 23 avril le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, soulignant son importance dans le budget des ménages mais aussi sur le travail.
Le président de l'organisation patronale était interrogé sur le sujet par LCI, RTL et Le Figaro dans l'émission Le Grand Jury alors que le gouvernement doit présenter le 9 mai des propositions issues des consultations du Conseil national de la refondation (CNR) pour répondre à la crise du logement.
Il a mis en avant plusieurs freins à la construction neuve. D'abord, l'accès au crédit du fait de la hausse des taux, un phénomène "récent" et "conjoncturel" qui "exclut à peu près la moitié des Français". Mais aussi les contraintes qui pèsent sur les maires souhaitant bâtir sur leur territoire : plaintes des habitants, "manque de recettes fiscales", "zéro artificialisation nette", volonté de ne pas "densifier l'habitat en centre-ville"...
Des argument déjà exprimés par la PDG de Nexity, premier promoteur immobilier français, interrogée dans le Journal du dimanche. Dans le même journal, le président de l'Association des maires de France et maire, David Lisnard, demande lui aussi dans une tribune un assouplissement de l'accès au crédit et dénonce "les effets délétères" de la politique du zéro artificialisation nette des sols.
Selon le patron du Medef, il faudrait "être capable d'échanger entre communes et entre régions" pour faire face à des "injonctions contradictoire". "On veut loger les Français, on veut préserver la biodiversité, on ne veut pas densifier les centres-villes, donc il y a un moment, il faut arriver à se mettre autour de la table", a-t-il déclaré, affirmant soutenir la proposition de sénateurs visant à faciliter pour les communes la mise en oeuvre de l'objectif du ZAN.
"On s'éloigne de plus en plus de son lieu de travail (...), ça a un impact aussi sur la qualité de vie et sur l'absentéisme. C'est pour ça que le logement devrait être la grande cause nationale, plutôt consensuelle, du président dans les années à venir", a-t-il ajouté en excluant des dépenses de l'Etat supplémentaires.